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Un groupe facebook de policier·ère·s belge enchaîne les incitations au racisme et à la violence

posté le 02/09/20 par Bruxelles Dévie Mots-clés  répression / contrôle social  antifa  antiracisme 

Le site Apache a brièvement mené une enquête au sein d’un groupe facebook appelé « Thin Blue Line Belgium ». Ce groupe rassemblait un certain nombre de policier·ère·s, en activité ou à la retraite, qui nous est malheureusement inconnu, n’ayant pas accès au site Apache (nous utilisons comme source l’article du soir sur le sujet (1)).

Dans ce groupe, les publications et commentaires racistes pullulent. Il ne s’agit pas uniquement d’insultes offensantes ou dégradantes, les policier·ère·s incitent aussi leurs collègues à la violence, s’échangent des techniques pour faire mal aux individu·e·s arrêté·e·s, s’entre-conseillent d’effectuer des arrestations qui dérogent aux règles, déshumanisent complètement les jeunes personnes racisées, …. A titre d’exemple, « Ordures », « rats », « vermines » sont des termes souvent employés ; un commentaire propose de pousser les personnes arrêtées dans les combis pour qu’elles se tapent la tête dans la carrosserie ; on évoque de saisir les gens par la gorge, … Au sujet de bagarres survenues à la plage cet été, des policier·ère·s ont proposé de noyer les jeunes dans l’Escaut et de « se faire justice soi-même ».

Les utilisateur·trice·s qui n’ont pas de propos directement racistes et violents ne s’interposent pas pour souligner les horreurs prononcées par leurs collègues et le modérateur du groupe ne s’en occupe pas non plus. Les médias traditionnels semblent choqués par cet état de fait, mais cela ne nous étonne pas. Il s’agit uniquement d’une énième preuve du caractère profondément raciste et violent de la police. De très nombreux groupes facebook du même style ont déjà été découverts, qu’on se souvienne du groupe de 8000 policier·ère·s français·e·s qui s’échangeaient des propos allant de l’insulte à l’affirmation de la nécessité d’une future guerre raciale, pas plus tard que cet été (2).

Ces groupes représentent un grave danger : ils permettent à un grand nombre de policier·ère·s (qui sont, rappelons-le, armé·e·s au quotidien) de propager leurs idées fascisantes et de s’organiser pour commencer à les réaliser.

Une question se pose, comme à chaque fois : celle de la couverture par les collègues et la hiérarchie. Il est anormal que seules des révélations fournies par des enquêtes de médias indépendants révèlent l’existence de ces groupes, au vu du nombre phénoménal de policier·ère·s au courant. On lit dans l’article du soir que la police fédérale va ouvrir une enquête disciplinaire, ce qui est logique et nécessaire, mais qu’est ce qui est mis en place pour empêcher ces groupes de proliférer ? Doit-on se limiter à quelques médias indépendants volontaires pour nous protéger de la menace que représentent ces groupes ? La question policière se pose avec de plus en plus de fermeté, jour après jour.

Sources :
(1) https://plus.lesoir.be/322074/article/2020-08-31/un-groupe-facebook-reunissant-des-policiers-incite-au-racisme-et-la-violence-une
(2) https://www.streetpress.com/sujet/1591288577-milliers-policiers-echangent-messages-racistes-groupe-facebook-racisme-violences-sexisme


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