Une histoire belge... parmi tant d’autres similaires
L’histoire de la Belgique moderne commence au début du 19e siècle. Le continent européen traversait alors une période d’instabilité à la suite des invasions dévastatrices de la France napoléonienne. Ces guerres incessantes s’étaient conclues par la défaite des troupes françaises face à une coalition anglo-néerlando-prussienne sur les plaines de Waterloo en 1815. Les grandes puissances d’Europe s’étaient alors réunies au Congrès de Vienne pour remettre de l’ordre et redéfinir les frontières. C’est à ce moment que la décision a été prise de créer un nouveau territoire intermédiaire entre les trois rivaux du nord-ouest du continent ; l’Allemagne de l’époque, le Royaume-Uni et la France. Ce territoire neutre devait permettre de réduire les tensions en limitant les frontières partagées entre ces voisins. Il devait aussi pouvoir opposer une certaine résistance en cas d’attaque afin d’offrir plus de temps aux autres parties pour qu’elles puissent se préparer. Ce pays était principalement composé des territoires actuels des Pays-Bas, au nord, et de la Belgique, au sud. Sa capitale était Amsterdam et sa langue d’Etat était le néerlandais, et plus précisément le dialecte local d’Amsterdam, qui était bien distinct des autres variantes parlées dans le sud. Face aux autorités d’Amsterdam, qui imposèrent leur pouvoir et leur dialecte de façon maladroite, une élite indépendantiste se forma dans la partie sud. Quelques années plus tard, en 1830, cette élite déclara unilatéralement l’indépendance de cette région et forma progressivement la Belgique.
À travers l’histoire et les continents, des élites non représentatives de la société civile ont cherché à imposer leur vision partiale, tout en prétendant à tort vouloir défendre l’intérêt du plus grand nombre...
Après la déclaration unilatérale d’indépendance, l’élite dirigée par une bourgeoisie, plutôt instruite et francisée, ne s’intéressait pas aux préoccupations de la population, plutôt rurale, peu instruite et qui parlait majoritairement des dialectes néerlandais et wallons locaux. Elle cherchait avant tout à protéger divers intérêts à court terme et avait une vision propre de ce que ce nouveau pays devait être. Sa principale inquiétude était la quête de reconnaissance internationale dans une Europe instable et tout juste sortie d’un énième conflit. Le reste du continent voyait d’un mauvais œil cette situation menaçante, qui ne correspondait pas à ce qui avait été convenu au Congrès de Vienne. L’élite indépendantiste, non représentative des intérêts de la population, parvint finalement à confirmer l’indépendance du territoire et sa neutralité vis-à-vis des pays voisins, en proposant entre autres un dignitaire anglo-allemand comme roi, en choisissant le français comme langue d’État, et en acceptant de prendre en charge une grande partie de la dette publique qui pesait sur les autorités d’Amsterdam encore hésitantes.
Quand il fallut nommer ce pays, c’est une référence aux premières tribus sédentarisées connues dans la région qui fut choisie. Elles étaient celtes et étaient connues sous le nom de Bhelgh, ou Belgae en latin. Ces "premiers Belges" s’y étaient installés il y a plus de deux mille ans. Ils avaient leur propre langue d’origine celtique, leurs croyances religieuses, leurs coutumes, et peut-être des traits physiques particuliers, dont on ne sait pas grand-chose. La seule certitude, c’est qu’ils ne parlaient pas le wallon, le néerlandais ou le français, idiomes qui ne se sont développés que des siècles plus tard. En ce qui concerne le peuplement de la région, il est aussi important de noter que des tribus de chasseurs-cueilleurs étaient déjà présentes sur ce territoire des milliers d’années avant l’arrivée des Celtes.
La situation linguistique de la Belgique, avec l’utilisation du wallon, du néerlandais, du français et de l’allemand, résulte d’une histoire complexe marquée par plusieurs invasions, conflits et influences étrangères. Les quelques éléments suivants permettent d’en avoir une meilleure idée.
Au cours des siècles qui précédèrent notre ère, les incursions de tribus germaniques menaçaient régulièrement les peuples celtes installés dans cette partie du continent. Ce fut cependant l’Empire romain qui parvint à en prendre le contrôle. La culture romaine et la langue latine s’imposèrent dans la région, y compris sur le territoire actuel de la Belgique. Cette présence finit par effacer quasi toute trace de la culture belge d’origine. Elle laissa une variante locale du latin, qui donna naissance aux dialectes wallons, encore parlés par une minorité de la population.
Quelques siècles plus tard, les tribus germaniques avoisinantes profitèrent de l’affaiblissement de l’Empire romain pour envahir ce territoire. Ils apportèrent à leur tour leur propre langue, ancêtre des dialectes néerlandais.
Finalement, au 19e siècle, les grandes migrations des campagnes vers les villes et les mesures discriminatoires profrancophones ont poussé une partie importante de la population à abandonner les dialectes wallons et néerlandais pour le français. À cette époque, marquée par la révolution industrielle, l’économie du pays était focalisée sur l’extraction et la transformation des ressources naturelles du sud du territoire. C’est l’une des raisons qui ont fait que cette partie s’est développée plus rapidement et a commencé à se franciser. Il en est de même pour la capitale, malgré son ancrage physique en région néerlandophone.
Au cours de cette période, le nord du pays était peu développé, principalement agricole, et relativement négligé par les autorités nationales en ce qui concerne l’éducation et l’emploi. Cette situation a favorisé la formation de mouvements contestataires centrés sur l’appartenance au groupe linguistique néerlandophone, alors dénigré par la haute société. La pauvreté, les discriminations, les négligences de la part des autorités publiques, et les désastres causés par les deux Guerres mondiales ont renforcé ces mouvements communautaires qui s’opposaient au gouvernement national et qui allaient jusqu’à demander l’indépendance régionale. Ce n’est qu’avec la révolution technologique des années 1960 que les atouts locaux du nord du pays, resté néerlandophone, ont permis à son économie de prendre son envol. Au même moment, la situation du sud du territoire se détériorait à cause de sa dépendance à des industries en déclin, le charbonnage et la sidérurgie, et de difficultés d’adaptation face à des changements économiques d’ordre mondial.
Concernant ces cent dernières années, il est aussi important d’ajouter que les périodes de plein emploi et de reconstruction d’après-guerre ont conduit les autorités publiques et les entreprises privées à faire appel à un nombre important d’immigrés en provenance du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique. Les immigrés concernés ont été incités à s’installer durablement, principalement pour les encourager à consommer et à investir leurs salaires dans l’économie locale (dans l’immobilier par exemple), ainsi que pour répondre aux futures demandes du marché de l’emploi.
Des flux migratoires supplémentaires sont aussi arrivés en provenance d’anciens territoires coloniaux belges, et de pays membres ou partenaires de l’Union européenne.
En discutant avec des connaissances et des collègues qui étaient en faveur de l’indépendance de la Flandre, région majoritairement néerlandophone, je me suis rendu compte qu’ils ne haïssaient pas les francophones, comme beaucoup le pensent à cause de stéréotypes. Ce qui semble être à l’origine de nombreuses tensions, c’est avant tout le fait qu’en Belgique une partie importante de la population ignore encore l’histoire récente de la communauté linguistique néerlandophone. En particulier, les injustices et les autres formes de "pressions" qui étaient courantes juste après l’indépendance de la Belgique en 1830. Cette situation était encouragée par une élite indépendantiste qui voulait franciser la haute société. À cette époque, la population belge était plutôt rurale et parlait principalement des dialectes néerlandais et wallons. C’est suite à l’exode rural du début de la révolution industrielle et à différentes formes de pression de la part de l’élite profrancophone de l’époque, qu’une partie de la population a commencé à se franciser, et que la capitale, Bruxelles, est devenue majoritairement francophone. Parmi ces pressions, il y avait des mesures discriminatoires, qui réservaient les postes importants dans l’administration publique et dans les entreprises privées aux personnes qui parlaient couramment le français. À côté de cela, les dialectes locaux, aussi bien néerlandais que wallons, étaient dévalorisés, voire rejetés par l’État et la haute société en général.
Aujourd’hui, une nouvelle révolution technologique est en cours. Elle crée des difficultés et des opportunités pour tous les citoyens. Dans cette situation, ce qui nous affaiblit et qui représente la plus grande menace actuelle ne semble pas être un pays ou une organisation criminelle quelconque, mais plutôt toutes les discriminations et tensions communautaires qui tendent à diviser. Cela concerne les discours réducteurs, parfois haineux, anti-francophones et anti-néerlandophones, anti-Afrique et anti-Europe de l’Est, antireligieux et anti-athées, anti-droite et anti-gauche, "anti..." tout ce qui ne correspond pas à certains idéaux ou à des caractéristiques individuelles.
L’histoire a montré à de trop nombreuses reprises qu’aucune langue, aucune frontière géographique, aucune couleur de peau, aucune conviction religieuse ou philosophique, aucun modèle économique, et aucun intérêt temporaire, financier ou sécuritaire, n’étaient capables de rassembler des individus de façon cohérente et durable...
Les siècles de guerres entre pays européens voisins à majorité chrétienne (de même qu’entre territoires à majorité musulmane ou hindoue, en Asie et Afrique), avec des spécificités linguistiques partagées, et avec un modèle économique commun, confirment cette évidence. Comme exemple du 20e siècle, citons aussi la trahison des services de sécurité suédois, qui a soutenu l’expansion militaire de l’Allemagne nazie en Europe. Ce soutien, soi-disant "neutre", avait notamment pris la forme d’aide en ce qui concerne le transport de troupes pour l’invasion de la Norvège, ainsi que la livraison privilégiée de matières premières essentielles à l’industrie militaire. Une fois les alliés en position de force, la Suède n’hésita pas à renier ses engagements et à changer de camp.
Par le passé, seule la défense sans condition des différents aspects des droits humains semble avoir permis de rassembler durablement des individus, indépendamment de la situation. La construction de l’Union européenne, initiée par l’adoption de la Convention européenne des droits de l’homme en 1950, en constitue un bel exemple. Cet ambitieux projet de paix a finalement rapproché les populations du nord-ouest du continent européen, après plus de deux millénaires de conflits régionaux et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
L’engagement mutuel de respecter les droits des citoyens a permis de progressivement stabiliser le continent, de favoriser le dialogue pour la résolution de tensions frontalières, d’offrir de nouveaux débouchés sur le plan économique, et d’améliorer les conditions de vie de la population.
Lorsque le gouvernement ou les services de sécurité d’un pays commettent des injustices contre leur population ou contre une partie de celle-ci (les femmes, une communauté linguistique ou religieuse, etc.), ils incitent les autres pays à faire de même et alimentent un cercle vicieux qui peut conduire aux pires situations, sur le plan national et international.
Alors que, lorsqu’ils défendent les droits de leurs citoyens, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies, ils semblent encourager les pays voisins et leurs partenaires à aller dans ce sens, renforcent la stabilité sécuritaire et économique, et créent les conditions d’un progrès durable.
La défense de la dignité humaine, pour tous et par tous, semble être un point de repère universel capable d’unir des individus, quelles que soient les difficultés et opportunités présentes. C’est le cas lors de périodes de grands changements comme celle que nous traversons. La dignité humaine couvre en particulier l’intégrité physique et psychologique de tous, indépendamment du genre, de l’âge, de la langue maternelle, des origines, des convictions religieuses et philosophiques... ainsi que la liberté d’expression, tant que celle-ci n’incite pas à la haine et à la discrimination.
L’obscurité permet de prendre conscience des bienfaits de la lumière. Il en est de même pour l’ignorance et le savoir, la guerre et la paix, l’antipathie et l’empathie, le rejet et le respect.
De Bruxelles à Grand Brussel
Le mot "Grand" (en français) symbolise ici l’élévation et le dépassement ; Le nom propre "Brussel" (Bruxelles en néerlandais), le respect et la compréhension mutuels nécessaires pour aller au-delà des différences, des incompréhensions, des peurs, des tensions d’origines linguistiques, religieuses, philosophiques, politiques… afin de pouvoir répondre au changement.
"Grand Brussel", expression bilingue, résume en deux mots cette nécessité de se respecter, de chercher à mieux se comprendre, de s’intéresser aux véritables causes des problèmes rencontrés, et de se soutenir pour pouvoir finalement s’élever et les dépasser tous ensemble.
Il semble qu’aucun individu, ou groupe d’individus, ne soit parfait et ne soit capable d’aller de l’avant indépendamment des autres. Un effort dans le respect de la dignité humaine semble par contre pouvoir rassembler les individus afin de répondre aux difficultés actuelles, ainsi qu’à toutes celles à venir.
En apprenant à rouler à vélo ou encore à conduire, on réalise rapidement qu’il faut éviter de se concentrer sur les obstacles potentiels. Le stress suscité détourne l’attention du trajet qu’on aimerait emprunter et conduit inconsciemment à prendre des décisions qui nous rapprochent de ce qu’on voudrait éviter... Ce constat encourage à porter son attention sur la route à suivre pour pouvoir aller de l’avant. Il en va de même pour toutes sortes de situations de la vie courante.
Le monde n’est ni noir ni blanc... Il semble plutôt se déplacer continuellement entre ces deux extrémités, et c’est à l’humanité de choisir la direction de ce déplacement à travers les décisions et engagements, aussi bien individuels que collectifs, pris au quotidien.
1. Chercher à mieux comprendre l’humanité
Pour mieux comprendre notre environnement, il serait utile de renforcer notre esprit critique. En particulier aujourd’hui, face au raz-de-marée d’informations, plus ou moins fiables et utiles, auxquelles nous sommes exposés tous les jours. Dans ce sens, les éléments suivants donnent quelques pistes.
1. L’être humain possède deux principaux systèmes de cognition. Ils peuvent être comparés à la combinaison de cerveaux complémentaires, un cerveau primaire pour les activités routinières, auquel s’ajoute un cerveau secondaire pour celles qui demandent des efforts intellectuels avancés. Ce dernier nécessite plus d’énergie et de temps de réflexion, ce qui fait qu’on essaye de s’en passer, par exemple, lorsqu’on est fatigué, stressé, ou quand la situation semble simple, parfois à tort !
2. Les biais cognitifs font partie du quotidien. Ce sont des sortes de raccourcis intellectuels qu’on prend inconsciemment et qui peuvent mener à des impasses. Citons par exemple "l’ancrage", qui est cette tendance à être influencé de façon déterminante par les premiers éléments informatifs qu’on reçoit sur un sujet, même s’ils sont clairement exagérés. Il y a aussi "le biais de confirmation", qui pousse à prendre en compte toute information confortant des préjugés, en négligeant volontairement de tenir compte de sa pertinence et de sa fiabilité.
3. Les mécanismes biologiques liés au stress peuvent avoir une influence sur les actions et les décisions individuelles, sur le développement intellectuel tout au long de la vie, ainsi que sur la santé mentale et physique. Les avancées en neurosciences ont permis de découvrir qu’un niveau élevé de stress causait des dégâts physiques au niveau du cerveau. Ces dommages se répercutent sur son fonctionnement, en détériorent les capacités cognitives, peuvent conduire à des changements comportementaux et à des troubles mentaux tels que les crises d’anxiété et le burnout.
4. Il existe un lien étroit entre l’intellect et les comportements responsables ; ici, la notion d’intellect ne devrait pas être vue comme dépendante du nombre de livres lus, de la "collection" de diplômes, de la capacité à utiliser une machine quelconque, à apprendre des mots dans une autre langue, ou à faire des calculs... mais elle devrait plutôt être comprise comme la tendance à raisonner pour chercher à mieux comprendre les interactions avec le milieu dans lequel on évolue. Ainsi, plus on fait appel à son intellect, plus on réalise à quel point on est dépendant des autres individus avec lesquels on interagit, directement ou indirectement. Cette interdépendance est importante en ce qui concerne le comportement.
Si un individu ou un groupe d’individus agit d’une certaine façon avec les autres, il aura tendance à s’attendre, et à se préparer, à ce que les autres agissent de la même façon. Il y a donc un intérêt à se comporter au quotidien de la même manière qu’on voudrait que les autres personnes se comportent. Même les actions les plus simples peuvent progressivement avoir une influence non négligeable, négative ou positive, sur le milieu où elles se produisent.
Cette évidence devrait encourager à se surpasser, aussi bien sur le plan individuel que collectif.
Concrètement, plus on fait preuve d’un comportement respectueux, responsable et généreux, plus les autres seront encouragés à le reproduire. Ce sont d’ailleurs les principes de base de la "bienfaisance" présente dans les grandes religions et les courants de pensée humanistes qui ont traversé les siècles, quel que soit le terme utilisé pour nommer la source insaisissable à l’origine de l’univers ; Dieu, le Hasard, la Chance, Yahvé, Al lah (traduit par Le dieu), Brahman, Waheguru... et des autres noms et traductions donnés dans des langues étrangères. D’une certaine manière, on pourrait aller jusqu’à penser que l’humanité dans son ensemble construit continuellement son propre monde, qui peut être :
un enfer causé par un cercle vicieux d’actions nuisibles de certains, amplifiées par le silence complice des autres.
ou une sorte de paradis façonné par un cercle vertueux de comportements respectueux qui encouragent la bienfaisance.
L’état du monde semble en effet principalement dépendant des actions, individuelles et collectives, des personnes qui l’ont composé par le passé, qui le composent aujourd’hui et qui le composeront demain...
5. Pour finir, les imperfections sont omniprésentes, aussi bien dans les éléments matériels qu’immatériels. Elles semblent aussi faire partie de ces ingrédients qui ont permis au processus évolutif de bifurquer de manière inattendue, de s’éloigner des sentiers battus pour emprunter de nouvelles voies, et de permettre le développement de différentes configurations de matières "inertes" et de diverses formes de vie. En fonction de la capacité à faire face à ces imperfections et à s’adapter efficacement, elles peuvent être comparées tantôt à des grains de sable qui enrayent le fonctionnement d’engrenages trop longtemps négligés, tantôt à des pigments de couleurs qui enrichissent le monde.
Il est aussi important d’ajouter que personne n’est parfait, en commençant par soi-même. Aussi, on interprète parfois certains comportements de façon erronée, et les réponses y apportées peuvent être absurdes, en ce qu’elles conduisent à des surenchères autodestructrices qui tirent tout le monde vers le bas. Cette constatation pousse à éviter le rejet systématique de la faute sur les autres, et à remettre en question ses aprioris pour mieux cerner le contexte de toute situation qui pose des difficultés.
Le sens que chacun donne à la vie à un moment donné dépend fortement des expériences personnelles accumulées. Cependant, un certain nombre de points nous unissent tous :
1. En ce qui concerne le patrimoine génétique pour commencer, nous sommes similaires à quasiment cent pour cent. Cette similarité n’est pas un hasard, elle résulte du fait que nous avons des ancêtres humains communs.
2. Sur le plan de la constitution biologique, notre corps est composé d’atomes d’aliments "empruntés" à la Terre pour une durée indéterminée et réassemblés "pour construire et ensuite entretenir" un ensemble de milliards de cellules. C’est cet ensemble qui permet de se déplacer, d’interagir avec son environnement, d’accumuler des connaissances, et de "réfléchir" sur la nature du monde.
3. Les points communs qui nous unissent concernent aussi les intérêts existentiels partagés, en outre ceux pour les savoirs qui permettent de mieux comprendre d’où nous venons et le monde qui nous entoure. À cela s’ajoute le souhait de laisser aux générations futures un monde meilleur que celui dans lequel nous sommes nés. Ce dernier point peut demander des efforts supplémentaires pour s’améliorer, en tant qu’individu et groupe d’individus.
Quant à notre planète, la Terre, elle abrite un ensemble d’écosystèmes en interaction. Au fil du temps, les entités vivantes qui les composent s’affaiblissent ou se renforcent, d’une part en fonction d’événements extérieurs et, d’autre part, selon leur capacité à remédier à leurs lacunes et à fournir des efforts pour "progresser".
L’humanité fait partie de ces écosystèmes. Elle est formée d’êtres humains qui s’influencent les uns les autres, directement ou indirectement, à travers leurs activités quotidiennes.
Ainsi, lorsque les citoyens de régions libres et prospères consomment principalement des biens bon marché en provenance de pays contrôlés par des régimes oppressifs, où les droits humains et les normes environnementales sont quasi inexistants, ils créent des conditions de concurrence déloyale et mettent leurs propres entreprises en difficulté. Ces entreprises sont poussées à relocaliser leurs activités et à accentuer la pression sur les travailleurs de manière générale. Ces derniers peuvent alors se plaindre inutilement en conservant certaines habitudes irresponsables, ou se remettre en question, valoriser l’éthique (via leurs comportements de consommation par exemple), et encourager une progression dans le reste du monde, notamment en ce qui concerne les droits du travail…
Il en est de même, lorsque la majorité de la population d’un pays ferme les yeux sur les discriminations basées sur le genre, l’origine ethnique ou sociale, la "langue nationale" parlée, etc. La précarité, les problèmes sociaux et les difficultés sécuritaires qui en découlent s’accroissent jusqu’à pénaliser l’ensemble de la société.
Comme dernière illustration, citons les quelques personnes irresponsables présentes dans des pays démocratiques qui soutiennent des dictatures dans leur voisinage. Elles y alimentent une instabilité économique et sécuritaire qui cause des crises migratoires et favorise la formation d’organisations contestataires violentes dont les méfaits ne cessent de se répandre.
Les actions, nuisibles ou bénéfiques, ont des conséquences, négatives ou positives, qui s’accumulent et tendent à se propager jusqu’à revenir vers leurs initiateurs. Certains assimilent cette tendance au "karma". D’autres préfèrent parler d’un phénomène de "rééquilibrage permanent", qui serait à la base du développement de tout écosystème ; ici, une société mondiale constituée d’individus interdépendants.
2. Une adaptation aux changements qui accompagnent le temps
Il semble aussi indispensable de prendre conscience que tout individu et tout groupe d’individus ont dû et devront toujours faire face à une source d’inquiétudes communes. Celle-ci peut se résumer en quelques mots : l’adaptation continue face aux changements présents et futurs.
Le temps qui passe est accompagné de changements auxquels toutes les entités matérielles et immatérielles sont confrontées. Ils ont tendance à perturber la monotonie de la routine, accentuent les incohérences et les faiblesses existantes, et poussent à se dépasser.
Au fil des générations, divers mécanismes d’adaptation se sont développés. Ils sont souvent inconscients, peuvent être individuels ou collectifs, et sont perçus comme étant de différentes natures (… physique, chimique, biologique, psychologique, sociale, sociétale...) en fonction de l’échelle et de la perspective prises pour les observer. Ces mécanismes sont à des degrés divers, soit destructifs, soit constructifs :
Destructifs, dans le sens où ils peuvent conduire à des niveaux inférieurs de complexité, parfois au prix d’une certaine forme de souffrance, pour essayer de répondre aux changements. Cette voie peut aller jusqu’à un effondrement partiel ou total.
Constructifs, en ce qu’ils poussent à se remettre en question et à se réinventer de manière positive au prix d’un surcroit d’efforts, intellectuels par exemple, pour s’améliorer.
Les changements qui accompagnent le temps conduisent à des comportements d’adaptation, à une échelle individuelle et collective, qui s’orientent vers l’une des deux directions suivantes :
Une évolution régressive caractérisée par le fatalisme et la décadence :
Comportements immatures et laisser-aller autodestructeur, qui conduisent à se refermer sur soi-même, à nier ses propres imperfections et ses fautes, à essayer de détourner l’attention sur celles des autres tout en cherchant à les exploiter, souvent maladroitement, et à utiliser des raccourcis intellectuels pour justifier tout cela (à soi-même et aux autres).
Isolation accrue et accentuation continue des incohérences et des faiblesses.
Accumulation de signes d’instabilité et d’irresponsabilité.
Adaptation vers un niveau de développement intellectuel et moral inférieur, qui est source de décadence.
Une évolution progressive caractérisée par le dépassement de soi et le progrès :
Comportements plus responsables et constructifs qui permettent d’accepter ses imperfections, de se remettre en question, de développer des relations basées sur l’humilité, le respect et le soutien mutuels pour faire face aux difficultés propres à chacun.
Renforcement du dialogue et des efforts constructifs afin d’élaborer des solutions positives.
Accumulation de signes de stabilité et de prise de responsabilité.
Adaptation vers un niveau de développement intellectuel et moral supérieur, qui est source de progrès.
Cette évolution régressive ou progressive se présente à l’échelle d’un individu, d’un groupe d’individus, d’une entreprise, de services de sécurité, d’un pays, d’un ensemble de pays, ou encore à l’échelle de l’humanité. Les cinq exemples suivants permettent d’illustrer brièvement ce point :
Un individu qui est dépassé par des difficultés personnelles pourrait avoir tendance à baisser les bras ou... à puiser dans ses réserves pour surmonter les difficultés rencontrées.
Un groupe d’individus rassemblés autour de caractéristiques communes (une langue, une conviction ou une profession), qui fait face à des difficultés sociétales grandissantes, pourrait avoir tendance à se replier sur lui-même tout en culpabilisant les autres ou... à fournir des efforts supplémentaires pour se surpasser.
Une entreprise qui est présente dans un domaine de plus en plus concurrentiel ou exigeant pourrait avoir tendance à accentuer la pression sur ses travailleurs et à tenter de contourner les règles déontologiques et légales ou... à chercher un nouvel élan pour se réinventer de façon positive et redévelopper ses activités.
Des services de sécurité qui font face à des problèmes grandissants (pauvreté, violence, alcoolisme…), pourraient avoir tendance à mettre en place un régime oppressif instable qui s’en prend à des citoyens innocents et bafoue les lois ou... à rester centrés sur l’éthique, à s’assurer de l’intégrité des agents et à renforcer les capacités opérationnelles, tout en conscientisant la population sur la nécessité de répondre aux difficultés rencontrées.
La population d’un pays, ou d’un groupe de pays, qui connait une dégradation continue de sa situation budgétaire, pourrait avoir tendance à se morceler et à encourager les discours haineux accusant certains groupes minoritaires de tous les maux ou... à se rassembler et à améliorer son modèle socio-économique.
Il semble important de garder à l’esprit que tout le monde fait face à la source continue de changements qui accompagne le temps. Elle semble aussi faire partie de l’essence du monde dans lequel nous évoluons. Sans elle, ce monde semblerait aussi statique, immuable et vide de sens qu’un grain perdu dans le néant. Cette source peut être vue comme l’un des principaux moteurs du processus évolutif qui a "poussé" toutes sortes d’entités matérielles, telles que les plantes et les animaux, et immatérielles, telles que les langues et les modèles d’organisation de société, à se développer et à se différencier au fil du temps. Aussi ce processus n’est pas linéaire et croissant, il semble plutôt suivre une succession de cycles variables qui se présentent à des échelles interdépendantes.
L’adaptation aux changements devient cruciale, en particulier en cette période de transition technologique et sociétale. Cette période est caractérisée par de nombreuses innovations comme l’accès permanent à tous types d’informations, l’automatisation croissante d’activités manuelles et intellectuelles, l’impression en trois dimensions, la première forme primitive d’intelligence artificielle, la naissance de la nanorobotique, et l’accélération de l’exploration interplanétaire. Elle est également marquée par de grands changements en ce qui concerne les habitudes du quotidien, les modes de transport, de communication et de production, le fonctionnement des entreprises, et l’organisation des services publics et de la société. La situation actuelle de transition, conséquence de la révolution technologique et de la mondialisation en cours, n’est en réalité qu’une source d’inquiétudes et d’opportunités semblables à toutes celles connues par le passé dans des périodes similaires de grands changements. Elle conduit à devoir se remettre en question, à s’améliorer et à se réorganiser de façon positive et constructive sur tous les plans, de l’apprentissage individuel aux partenariats internationaux.
De nos jours, des théories de projets secrets, généralement absurdes, circulent, afin d’expliquer des événements complexes ou difficiles à appréhender. Ces événements semblent le plus souvent être liés à la révolution technologique, ainsi qu’à des négligences individuelles dont les conséquences peuvent être amplifiées par le silence complice de témoins directs ou indirects. Certaines théories vont jusqu’à faire appel à des interventions de services de sécurité, à des groupes de pression et, même parfois, à des formes d’intelligence plus développées d’origine surnaturelle ou artificielle. C’est en restant objectif et en remettant en question des stéréotypes dépassés que les vraies causes de toute situation deviennent plus claires, et que des approches cohérentes peuvent être élaborées, indépendamment du contexte et des difficultés.
En cette période de grands changements, il serait aussi utile de garder à l’esprit que l’être humain, dans sa complexité biologique, psychologique, sociale…, ne semble pas être une entité vivante mystérieuse qui serait apparue par magie il y a quelques générations. L’espèce humaine semble plutôt être le résultat d’un long développement qui s’est exprimé d’une part sur le plan biologique dans un passé lointain dont on ne sait pas encore grand-chose ; les archéologues et les généticiens n’ont fait que commencer à explorer cette partie de l’histoire, avec par exemple les découvertes qui confirment la présence d’hommes modernes, homo sapiens, en Afrique il y a plus de cent mille ans. D’autre part, cette évolution s’est aussi exprimée sur le plan social dans un passé beaucoup plus proche. Les historiens, les anthropologues et les linguistes ont pu étudier cette période plus en détail, ce que ces deux exemples permettent d’illustrer :
1. Les langues parlées aujourd’hui sont le résultat d’une évolution linguistique qui s’est étalée sur des milliers d’années. À l’origine, elles n’étaient que des ensembles de sons auxquels des significations avaient été données pour pouvoir partager des idées assez simples. Ces ensembles se sont enrichis et structurés au fil du temps et en fonction des besoins pour devenir des idiomes développés avec, en particulier, un vocabulaire étendu, une grammaire précise, des expressions, des références culturelles, et une écriture. Les langues parlées à travers le monde ne sont pas restées isolées les unes des autres, mais elles se sont influencées, à différents degrés, à la suite d’alliances, de conquêtes, et d’échanges commerciaux, culturels et intellectuels.
2. Les modèles d’organisation de société ont aussi évolué pour répondre aux nouveaux contextes. Cette évolution commence avec les tribus de chasseurs-cueilleurs réunis autour d’un chef ou d’un conseil de sages, qui ont mis en place les premières structures sociales pour gérer leurs microsociétés... et elle se poursuit avec les villes industrielles et les métropoles actuelles qui ont nécessité l’élaboration de modèles d’organisation complexes avec des responsabilités partagées à différentes échelles (locale, régionale, nationale et internationale).
3. Un modèle sociétal en constante évolution
Quant à notre modèle d’organisation de la société, il est très avancé, mais il n’est pas pour autant parfait. Cependant, les générations qui nous ont légué ce trésor ont aussi laissé les outils et les connaissances pour l’améliorer. Il se fonde sur le respect sans condition des droits humains, et sur un État de droit démocratique, qui permet à la population de choisir les représentants exerçant le pouvoir à sa place, en ce qui concerne l’organisation des services publics et l’utilisation des ressources communes par exemple. Ce modèle inclut en particulier une égalité de traitement dans l’application de la loi, ainsi que la mise en place de pouvoirs indépendants législatif, exécutif et judiciaire pour offrir plus de transparence dans la gestion du territoire. Cette séparation stricte des pouvoirs permet d’éviter qu’un nombre restreint d’individus incompétents, malintentionnés ou temporairement avantagés, ne mettent en place un régime autoritaire basé sur des intérêts individuels ou sur une vision biaisée, comme cela s’est produit dans l’ouest de l’Europe par le passé. À ce sujet, aujourd’hui, face à la multiplication d’abus de la part de certains agents des services de sécurité et à une utilisation néfaste de nouvelles technologies, il semble de plus en plus nécessaire de mettre en place un quatrième pouvoir indépendant afin d’enquêter sur les dérives sécuritaires, de défendre les droits fondamentaux, et de renforcer les acquis démocratiques légués par les générations précédentes.
On a parfois tendance à critiquer le modèle actuel sans pour autant chercher à l’améliorer. Certains oublient même qu’il a fallu des milliers d’années pour mettre fin aux régimes totalitaires et bâtir un État de droit démocratique qui respecte les droits humains les plus élémentaires. Les systèmes de servage, les monarchies absolues de droit divin, les régimes fascistes et les dictatures en tout genre font désormais partie du passé sur une grande partie du continent européen, et c’est une responsabilité individuelle et collective de s’en assurer. Pour se rendre compte du désastre qui découle de ces modèles de pseudo-gouvernance basés sur la violence et l’injustice, il suffit de s’intéresser aux anciens États policiers d’Europe de l’Est, qui commettaient des crimes contre leur population au nom des idéaux égalitaires du communisme, et qui se sont effondrés il y a une vingtaine d’années. Ou encore, d’aller de l’autre côté du détroit de Gibraltar, où pullulent des dictatures entre les mains de criminels (souvent armés par quelques individus irresponsables présents dans des gouvernements et services de sécurité de pays démocratiques), qui cachent leur incompétence totale à gouverner en terrorisant la population, en torturant et harcelant des civils, et en encourageant la corruption sur tous les plans.
Contrairement à un régime autoritaire, qui dépense son énergie et ses moyens financiers pour surveiller et effrayer la population, cacher ses méfaits, inventer et créer des problèmes sécuritaires pour maintenir une organisation étatique aussi corrompue qu’instable…, un régime démocratique tend à renforcer les services publics, tout en encourageant la libre pensée et l’initiative privée pour répondre plus efficacement aux défis socio-économiques rencontrés.
Aujourd’hui, les difficultés sociétales auxquelles nous sommes confrontés en Belgique sont diverses. Parmi celles-ci, citons :
1. Le manque de dialogue entre régions et communautés linguistiques nationales, qui constitue une source croissante de tensions, ainsi qu’une perte de temps, d’énergie et de moyens.
2. Les discriminations basées sur le genre, la "langue nationale" parlée, les origines, les convictions religieuses ou philosophiques, en particulier en ce qui concerne l’accès au marché de l’emploi, au logement et à l’enseignement.
3. La complexité de la structure et du fonctionnement de l’administration publique, qui éloigne les élus des citoyens qu’ils représentent. Cette complexité, avec entre autres cinq parlements régionaux et communautaires, n’est pas intentionnelle. Elle est due à des difficultés rencontrées à différentes périodes de l’histoire du pays. Les discriminations qui visaient certaines communautés linguistiques régionales ont, par exemple, favorisé le développement du communautarisme, et la création de sous-structures politiques et administratives basées sur l’emploi de langues locales.
4. L’adaptation difficile des travailleurs face à des changements technologiques et économiques d’ordre mondial. Elle demande d’intensifier les efforts qui visent à améliorer l’enseignement et la formation continue, et à y inclure davantage de connaissances pratiques.
5. Certains comportements de consommation irresponsables qui mettent une pression croissante sur les prix, et ne tiennent pas compte du besoin de respecter les droits des travailleurs et les normes environnementales. Cette tendance pose des difficultés de plus en plus grandes aux entreprises présentes dans les pays développés. Elle les encourage par ailleurs à délocaliser leurs activités vers des pays "à faible coût de production". Il devient indispensable de conscientiser les citoyens quant à la nécessité de consommer des biens produits de manière éthique afin, d’une part, de permettre aux entreprises de poursuivre leur développement dans les pays prospères et, d’autre part, de favoriser un nivellement par le haut dans le reste du monde.
6. Les violences policières, aussi bien physiques que psychologiques, qui semblent principalement dues à des lacunes dans le recrutement, la formation, l’encadrement et la transparence sur les activités liées au maintien de l’ordre, ainsi qu’à un manque de sanctions constructives ou dissuasives.
7. Les mesures de surveillance destructives basées sur une utilisation abusive de nouvelles technologies, sur des formes de harcèlement et de provocation continue qui visent à humilier ou à causer des chocs psychologiques, sur l’utilisation à grande échelle d’informateurs, cyniques ou naïfs, et de criminels en provenance de dictatures instables présents sur le territoire belge.
Ces mesures touchaient au départ les citoyens belges de certaines origines et s’étendent à présent au reste de la population. Il semble nécessaire d’en comprendre les causes, d’apporter des solutions fiables, de juger publiquement les responsables d’actes de malveillance et de crimes, et de mettre un terme à un système pseudo-sécuritaire qui s’est déjà montré dévastateur en Europe de l’Est il y a quelques décennies.
8. Les conflits "préventifs" dans lesquels les forces armées se sont enlisées en Asie centrale et au Moyen-Orient sont responsables de guerres civiles qui s’étendent. De nouvelles approches sont indispensables pour mettre un terme à cette situation dans les années qui viennent.
Restaurer la confiance au sein de l’armée ainsi que dans les pays touchés est indéniablement un prérequis, et cela passe par le jugement des responsables militaires qui ont soutenu ces interventions désastreuses et par la reconnaissance des bavures commises.
Ensuite, le développement de projets éducatifs et sanitaires qui s’adressent directement aux populations concernées semble être incontournable afin d’améliorer leur qualité de vie, de leur permettre de relancer l’économie locale, et de limiter le risque que diverses organisations criminelles exploitent le désarroi créé par des années de guerre.
Quant à la formation des militaires, elle pourrait être enrichie de connaissances plus générales, par exemple, en ce qui concerne la construction de villages autonomes à l’écart de zones de conflits et en valorisant des ressources régionales. Les compétences acquises seraient utiles, d’une part, pour participer plus activement au redressement économique des régions fragilisées et, d’autre part, pour faciliter un retour à la vie civile après un déploiement.
Ces différents points sont traités plus en détails dans l’ouvrage : "Une histoire belge… de Bruxelles à Grand Brussel", disponible gratuitement sur le site www.GrandBrussel.com.
Le modèle démocratique qui nous a été légué ne se limite pas à élire périodiquement des représentants politiques. Il inclut aussi la responsabilité de chercher à mieux comprendre la société dans laquelle on vit, et de s’impliquer dans l’amélioration des divers aspects de son organisation. Notre société possède les savoirs et les compétences pour répondre aux difficultés rencontrées, quelles qu’elles soient. C’est à l’ensemble de la population de chercher à cerner les raisons de ces situations et à élaborer des solutions positives. Une implication constructive de tous les citoyens, à différents degrés, est d’autant plus importante aujourd’hui que les effets de la mondialisation tendent à accentuer les faiblesses. L’importance des frontières physiques et politiques s’amenuise, et cela expose les pays les plus développés aux difficultés que rencontre le reste du monde et qui ont trop longtemps été négligées.
On en observe les conséquences sur le plan économique, avec la multiplication des délocalisations d’emplois vers des régions où les droits des travailleurs et les normes environnementales sont négligés, et où les coûts "tangibles" de production sont moins élevés.
Ou encore, ces dernières années, sur le plan sécuritaire, avec des abus et des mesures de surveillance qui contournent les Conventions des droits humains et l’État de droit face à des difficultés sécuritaires passagères. Ces pratiques sont même encouragées par des dictatures instables, qui ont profité de la confusion actuelle pour étendre leur influence nuisible et aggraver les choses. C’est par exemple le cas avec les activités illégales de surveillance et de harcèlement que la dictature du Maroc a intensifiées sur le sol belge pour faire taire ou intimider ceux qui ne soutiennent pas ses crimes contre sa propre population.
Dans la situation que nous connaissons, les rhétoriques simplistes, les obstacles physiques et administratifs, et les mesures de sécurité invasives ne font que générer de nouveaux problèmes.
Ce contexte nous pousse, plutôt, à renforcer notre modèle sociétal basé sur le respect des droits humains et sur un État de droit démocratique. D’autre part, cela nous encourage à ne pas tomber dans les stéréotypes, à nous intéresser aux difficultés rencontrées à l’étranger, en particulier dans les territoires entre les mains de dictateurs armés par des pays démocratiques européens comme le nôtre, à intensifier les efforts de promotion de notre modèle sociétal au-delà de nos frontières, et à étendre les partenariats socio-économiques internationaux qui vont dans ce sens afin de parvenir à des améliorations.
Les conditions actuelles demandent que nous nous réinventions de manière positive afin de trouver un nouvel équilibre durable. Celui-ci semble possible sur base du respect et du soutien entre concitoyens, comme les chapitres suivants le mettront en avant.
La conclusion invitera à proposer des solutions à trois difficultés concrètes rencontrées en Belgique et, par extrapolation, dans d’autres endroits à travers le monde.
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