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Une marche pour le Racialisme, le Campisme et la Justice Bourgeoise ? ! ? !

posté le 18/07/18 par http://revolutionetlibertes.fr/2017/03/18/marche-racialisme-campisme-justice-bourgeoise/ Mots-clés  antifa 

La marche pour la « Justice et la Dignité » du 19 mars possède dans son cortège de nombreux collectifs « Vérité et Justice » en faveur des personnes décédés aux mains de la police, mais aussi pour la question de lutte contre le « racisme ».

Demander Justice à la bourgeoisie ?

La « Justice » au sens pratiqué dans la « démocratie libérale » ne peut qu se résumer à demander à la justice de revenir sur son caractère propre et son rôle au sein du capitalisme. Cet esprit s’inscrit dans la volonté défendre avant tous les travailleurs, les ouvriers et les salariés.

Or, dans le cas présent, la « Justice » est bourgeoise, ses décisions ne sont que celle d’une bourgeoisie rance, réactionnaire, méprisable et obscurantiste. Demander ou quémander cette justice est une lutte de « non-sens ». En particulier vis-à-vis des crimes policiers, la « justice » est un élément de contrôle de la bourgeoisie vis-à-vis des prolétaires, des travailleurs et des ouvriers. De ce fait, la Police a pour objectif de faire appliquer ses lois pénales, de gérer et contrôler les travailleurs. Les « policiers » (la quasi-totalité des syndicats de Police est de droite radicale ou d’extrême-droite) et « gendarmes », comme les « juges » (le syndicat majoritaire – l’UNM – est un syndicat de droite) défendent structurellement la bourgeoisie. Cela va de paire avec le conservatisme le plus extrême. Si la séparation des pouvoirs est écrite dans la constitution tout comme la Déclaration des Droits de l’Homme, il s’agit dans les faits d’une séparation structurelle, mais non d’une séparation idéologique. Les deux sont des armes pour défendre l’État. N’est-ce pas ces derniers qui s’acharnent ensemble contre la famille Traoré ? N’est-ce pas ces derniers qui ont incarcéré Antonin ? N’est-ce pas la Justice qui condamne systématiquement le travailleur lorsque le policier ou le gendarme invoque un outrage, une rébellion, ou des menaces, avec des indemnités à la clef ?

Toutefois, si la justice peut donner des exemples dans certaines de ses décisions, il s’agit uniquement d’apaiser « le corps social », et non de « punir ». La mission en théorie de la Justice est manifestement de rechercher la « Vérité » par tous les moyens légaux.

Or, on a démontré que les liens de la « Justice » vis-à-vis des Policiers apparaissent assez nets. Dans les enquêtes judiciaires, le parquet, les juges, les procureurs donnent des instructions à la Police pour qu’il puisse enquêter sur le crime en question. Les juges et les flics sont des collègues. Au final, il y a toujours la même critique qui est faite à l’IGPN : ce sont des collègues qui couvrent d’autres collègues.

La question de demander « justice » dans un monde bourgeois ne peut que s’apparenter à vouloir une Justice qui fonctionne mieux appliquant toujours les « lois bourgeoises », mais aussi la répression policière. Une « justice bourgeoise » ne peut qu’appliquer des décisions typiquement bourgeoises. Demander à la Justice des choses qui lui sont contraires s’apparente à un problème, tout comme le slogan « Pas de Justice, Pas de Paix ». Mais, s’il n’y avait de « Justice Bourgeoise », il n’y aura pas la paix. Or, la « Justice Bourgeoise » est à l’origine des différents problèmes.

Les violences policières sont à combattre à travers le prisme de la lutte des classes. Cela permet de lutte contre « la Police » et la « Justice ».

L’appel illisible

Dans le fond, la question de classe apparaît totalement effacée dans l’idée première de la manifestation, même si dans l’appel, nous avons l’idée d’une mobilisation contre la Loi Travail. La notion de « guerre sociale » ne renvoie pas également à l’idée d’une lutte des classes, mais plutôt au concept du compromis de classe entre les classes populaires et les classes moyennes. Pourtant, les classes moyennes, à savoir la petite-bourgeoisie sont justement défendus à tort et à travers par la bourgeoisie, puisque ces derniers appartiennent à la bourgeoisie.

À cela s’ajoute la guerre sociale qu’ont menée Valls et consors, notamment dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail. Face aux résistances des quartiers populaires et du mouvement social, on a vu les violences se déchainer en touchant des catégories jusqu’ici protégées.

Toutefois, dans le langage identitaire du post-moderne, les « catégories jusqu’ici protégées » peuvent aussi être comme les « blancs ». De ce fait, il apparaît une version totalement « romantique » de la lutte, puisqu’il s’agit de montrer une vision parfois « révolutionnaire », mais sans remettre en cause les principes de la bourgeoisie.

La question de l’attitude campiste se révèle également dans l’idée que la vague d’attentats entre 2015 et 2016, qui n’est certainement pas terminée trouverait son origine dans les différentes guerres à travers ses mots « de la politique guerrière de la France ». Il s’agit de déresponsabiliser les terroristes de leurs actes, mais aussi de considérer que les responsables des attentats sont le gouvernement français. Une vision qui s’inscrivait déjà à l’époque dans le slogan « nos guerres nos morts, nos guerres no more« .

D’ailleurs, en parlant de « l’État Français », les signataires considèrent que nous sommes sous un régime pétainiste et proto-fasciste. Ensuite, sur la question de la Palestine, le gouvernement a d’ailleurs mis en place de nombreuses résolutions, des conférences, afin d’aboutir sur une solution à deux états. Mais la question de vouloir deux états peut aussi interroger sur la construction des luttes de libération nationale.

Ensuite, il convient que la question de la Palestine est une des pierres angulaires de cette gauche. Des groupes anarchistes soutiennent l’idée de la création d’un état-nation. Alors que le problème provient de la création justement des états.

Les attentas terribles que nous avons connus en 2015 et en 2016 sont venus renforcer l’arsenal sécuritaire alors qu’ils sont la conséquence directe de la politique guerrière que la France et ses alliés mènent à l’étranger. L’État Français, qui pèse toujours de tout son poids sur les peuples qu’il domine comme en Afrique, prolonge cette politique au Proche-Orient tout comme il entérine l’occupation de la Palestine.

On notera la phrase ci-dessous infirme que « la lutte contre le terrorisme » n’est finalement qu’une « agression permanente contre des peuples innocents ». Dans les faits, il s’agit d’affirmer que la lutte contre le terrorisme, en l’occurrence islamiste, n’est finalement qu’une agression constante et qu’il vaut mieux laisser le terrorisme se développer. Les conséquences du terrorisme sont pourtant connues, mais pas assez à leurs yeux.

Sa « lutte contre le terrorisme » ressemble surtout à une agression permanente contre des peuples innocents.

La crise des réfugiés n’est pas née du terrorisme, elle est née des révolutions issues du Printemps Arabe. La volonté de renverser des dictatures, ou même de les fuir ne semble pas choquer les signataires. La crise « humanitaire » des réfugiés n’est pas due à la manière d’un traitement d’une potentielle menace, mais d’un manque de volonté de la part de l’État d’assumer la question humanitaire. Chez nos voisins allemands, ils y arrivent, malgré la menace terroriste.

C’est, entre autres, ce qui nourrit la crise humanitaire des réfugiés, traités cyniquement comme une menace potentiellement « terroriste ».

Anti-racisme politique ou renouveau de la Théorie des Races ?

Sur la dignité, le Parti des Indigènes affirme sur Twitter que « l’anti-racisme colonial est mort / Vive l’anti-racisme politique ». On trouvera que l’obsession coloniale vis-à-vis du racisme soulève des éléments qui s’inscrivent dans l’idée que le colonialisme et le racisme sont inexorablement la même chose. Dans la suite du raisonnement, le colonialisme est mort, le racisme devrait emboîter le pas. Sauf que le racisme au sens large n’a aucun lien avec le colonialisme. Alors, le Parti des Indigènes tente un pléonasme. L’antiracisme est nécessairement politique. Mais, le Parti des Indigènes tente de sous-entendre qu’il existe différents types d’antiracisme basé sur la question politique – apolitique. Pourtant, cette logique s’inscrit parfaitement dans l’idéal post-moderne et de la notion des postcolonial studies. En conséquence, le P.I.R. parle d’un « anti-racisme » basé sur des concepts identitaires et communautaires sur de théorie des races. Les définitions des « races » sont celles défendues par Barrès et Drumont.

Dès lors, une manifestation prend un sens s’intégrant parfaitement dans le confusionnisme. On peut considérer que cela s’intègre parfaitement dans le cadre des différents marchés existant autours des adhérents de la théorie des races. Il suffit en autre de voir les formations, les cafés-débats, les chaînes de télévision, les émissions sur internet, etc. Il s’agit dans le fond d’un véritable fond de commerce où les classes moyennes et bourgeoises signant des appels sont à mille lieux des classes populaires.

Une dignité est retrouvée à travers la race, où les personnes se considérant « racisé-e-es » ou « racialisé-e-s » seront dans différents cortèges comme le CRED (Collectif Racisé-e et Décolonial), MWASI, le P.I.R. (sic), le Collectif des raciné-e-s (l’expression les « racinés » appartient au champ dialectique de Barrès) etc. Nous retrouvons des organisations proches des Mollah iraniens comme IHRC (Islamic Human Right Commission) ou encore le fameux Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF).

On retrouve dans cette manifestation de nombreuses organisations antisémites : CAPJPO-Europalestine, FIUQP, BDS France, UJFP. L’année dernière, il y avait eu des confrontations avec les JJR.

Des soutiens comme Médine, Houria Bouteldja (logique !!), Rokhaya Diallo, Sadri Khari (proche de Bouteldja), Tariq Ramadan (islamologue, proche des Frères Musulmans) ne peuvent qu’interroger sur le fond.

Comment se retrouver digne avec des personnes qui partagent le communautarisme ? Le capitalisme continuera d’opprimer, d’oppresser, puisqu’il n’a pas véritablement d’opposants.


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