RSS articles
Français  |  Nederlands

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10

ZAD nulle part (ou partout) ?

posté le 06/01/15 Mots-clés  alternatives  économie  luttes environnementales  agriculture  ZAD du Keelbeek 

Nous nous investissons depuis quelques temps sur la ZAD des Chambarans, voire avons participé à son émergence, troisième version officielle de cette forme de lutte dite « récente ». En tant qu’acteurs et actrices de ces luttes et en tant qu’anarchistes, nous avons eu envie de partager quelques réflexions sur leur évolution, ainsi que quelques critiques et espoirs que nous percevons dans les dynamiques actuelles.

Comme à peu près tous les termes nous définissant, zad-istes, anarchistes, terroristes, gauchistes, écologistes…, ce sont les médias et autres ennemi-e-s politiques qui officialisent ou popularisent les mots qui sont supposés dire qui nous sommes. Même si ce mouvement est le plus populaire du moment, il paraît néanmoins important de rappeler que tout n’est pas né au Testet ou à Notre Dame des Landes. Nous avons parfois l’impression d’entendre cette idée dans la voix de certain-e-s de nos camarades en nous demandant si cela dénote plus un manque de référentiel et d’information ou plutôt une envie de se détacher de l’histoire politique, en souhaitant repartir sur des pratiques « neuves ». L’occupation d’espaces agricoles ou ruraux contre l’expansion marchande et capitaliste, les confrontations avec les forces répressives de l’État, la vie en campement dans la forêt à 1000, les occupations, tout ça n’est que stratégie de lutte, et plus ou moins antédiluvien. Il y a eu moult expériences similaires à des ZAD, du Larzac à l’occupation du Parc Mistral à Grenoble, sans compter les expériences ailleurs, le quartier de la Punta à Valencia, la forêt de Khimki vers Moscou, le village de Skouries en Grèce, enfin, la liste serait trop longue. Bien entendu, il n’est pas ici question de dévaloriser les mouvements actuels, d’autant plus qu’ils développent des contextes intéressants et rencontrent quelques succès, mais plutôt de rejeter ce qui, selon nous, crée une nouvelle intelligentsia militante. Nous n’avons pas besoin d’élite et, s’il est sûr que la transmission et l’échange d’expérience sont des éléments fondamentaux du front social, ils nécessitent un cadre d ’autant plus fort que nous devons fuir comme la peste la hiérarchie et les rapports de pouvoirs qui entourent le monde du militantisme. Si ces mouvements nous semblent intéressants, c’est par les liens qu’ils créent malgré la confusion que le système est parvenu à insérer dans les rangs des exclu-e-s et des résistant-e-s à ce monde, d’autant plus que bien peu de luttes sociales arrivent à communiquer de manière large et à se visibiliser.


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.