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[antifa] La Belgique, carrefour de l’islamisme

posté le 12/10/18 Mots-clés  antifa 

Bruxelles, en particulier la Grande Mosquée du Cinquantenaire, est devenu depuis trente ans un foyer très actif du salafisme, qui a servi de terreau à la filière jihadiste.

Bruxelles, en particulier la Grande Mosquée du Cinquantenaire, est devenu depuis trente ans un foyer très actif du salafisme, qui a servi de terreau à la filière jihadiste.

La Belgique, carrefour de l’islamisme

L’islam radical n’est pas qu’une spécificité française. C’est aussi - et très anciennement - une histoire belge. Bruxelles, même si on le réfute sur place, a constitué l’une des plaques tournantes de la diffusion du salafisme en Europe. « La pensée salafiste est très ancrée au sein de la population musulmane de la capitale belge », reconnaît l’islamologue Michael Privot, lui-même converti et proche de la mouvance des Frères musulmans. Ce travail de « salafisation » des esprits est le fruit d’un prosélytisme d’une trentaine d’années, très actif, et mené par l’Arabie Saoudite elle-même.

Dès le début des années 60, grâce aux très généreux financements de la Ligue islamique mondiale, une ONG musulmane contrôlée par le régime, s’ouvre à Bruxelles une grande mosquée et un centre culturel islamique, au parc du Cinquantenaire. Comme elle va aussi le faire en France (mais avec beaucoup moins de détermination et de moyens), l’Arabie Saoudite va diffuser sur le sol belge la pensée wahhabite (le salafisme saoudien), qui prône un retour à l’islam ultraorthodoxe des premiers siècles. Celle-ci va aussi irriguer au-delà. Notamment auprès de petits groupes du Nord de la France.

Réseaux.
Au centre de l’Europe de l’Ouest, la capitale belge est, de fait, un carrefour. Et la Grande Mosquée du Cinquantenaire, un point de ralliement. « Les fidèles allaient chercher des livres distribués gratuitement », raconte Michael Privot. Pour se former, les jeunes partaient le plus souvent dans les universités de Médine (Arabie Saoudite), financés pour beaucoup par des bourses de la Ligue islamique mondiale (elle en a aussi distribué un certain nombre en France). Jouant avec le feu, les autorités belges ont laissé faire pendant une trentaine d’années. La Grande Mosquée du Cinquantenaire, contrôlée par le régime saoudien, était devenue, de fait, une forme de représentation officieuse de l’islam belge.

Il y a trois ans, l’histoire finit par mal tourner. Les documents diffusés dans le cadre du WikiLeaks révèlent les vifs échanges entre la Belgique et l’Arabie Saoudite. Bruxelles s’inquiète de l’intégrisme à l’œuvre au sein de la mosquée. Les autorités belges finissent par obtenir la tête du directeur, Khalid Alabri, un diplomate saoudien.

« Cette salafisation de l’islam belge a été un terreau pour d’autres dérives », admet Michael Privot. Depuis le début des années 2000, la Belgique abrite des réseaux jihadistes très actifs. Beaucoup gravitent ou vont graviter, au moins à un moment de leur existence, autour de Molenbeek-Saint-Jean (lire ci-contre), ville jouxtant Bruxelles.

« Veuve noire ».
Sur place, le Centre islamique belge (CIB), une mosquée qui diffuse un salafisme radical aux forts accents jihadistes, y est très influente. A sa tête, Bassam Ayachi, un « cheikh » très connu qui a pris, malgré son âge avancé, la route de la Syrie pour combattre au sein de milices salafistes. C’est lui-même qui avait célébré, à la fin des années 90 à Molenbeek, le mariage religieux d’une des grandes figures du jihadisme belge, Malika el-Aroud, surnommée la « veuve noire ». Cette femme était l’épouse d’un des membres du commando qui avait assassiné le commandant Massoud, le 9 septembre 2001. Elle est soupçonnée d’avoir organisé des filières de jihadistes belges vers l’Afghanistan. Etrangement, selon la journaliste belge Marie-Cécile Royen, l’une des meilleures spécialistes sur ces questions, Bassam Ayabi a toujours été soupçonné d’être contrôlé par les services secrets français.

De Bruxelles et de sa périphérie partiront également, au milieu des années 2000, des jihadistes vers l’Irak. Une autre femme - convertie -, Muriel Degauque, en sera l’instigatrice. Très célèbre elle aussi, elle meurt en 2005 en kamikaze en Irak. En 2010, un autre groupe, créé à Anvers, déchaîne la chronique : ShariaforBelgium. Il émerge sur la scène en dénigrant la validité des élections belges. Et provoque, en 2012, des incidents à Molenbeek autour d’un commissariat où est détenue une femme intégralement voilée.

La Belgique fait face à un grave problème avec la montée en puissance de l’islam radical. Cinq cents ressortissants belges combattent dans les rangs de l’Etat islamique. Bien plus, en proportion, que de Français


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