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le #PIR est un parti raciste et extrémiste
« Le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences, réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier une agression ou un privilège. » (Albert Memmi, Le racisme, Gallimard, 1982)
De manière générale, je me fous de savoir si l’on est noir, jaune, maghrébin, amérindien, métis ou blanc (sans oublier leur version féminine) pour protester contre un discours qui m’indigne sur le net. Tout au plus puis-je comprendre avec plus d’indulgence pourquoi quelqu’un est plus agressif, si je pense aux humiliations potentielles éventuellement subies (rien n’est sûr, évitons les généralités) par chacune de ces catégories de français(e)s dont le passif existentiel a pu être éventuellement douloureux, que ce soit pour des raisons historiques ou personnelles.
Et donc, analyser le racisme au travers des rouages de la domination mise en œuvre, une spécialité du PIR (Parti des Indigènes de la République, voir leur site), pourquoi pas. Je suis bourdieusien de formation. Mais quand le prisme utilisé est plus volontiers racial que social, et que l’on prétend lutter contre le racisme en en propageant un autre, et cela de manière insidieuse car conceptualisante, soutenue, voire violente, c’est là qu’il y a problème. (Je me suis ainsi vu catégoriser par l’un de ces apôtres du PIR dans une liste de « Parasites »…).
Prétendre lutter contre le racisme en commettant des discours essentialistes, de nature racialisante, qui entretiennent les tensions entre les différentes ethnies qui cohabitent dans notre pays me semble pour le moins paradoxal.
Je suis le premier à reconnaître qu’il y a actuellement un discours raciste particulièrement inquiétant qui mine les fondements de notre société française, et qu’il s’exerce un peu trop fort envers la minorité musulmane, ou perçue comme telle, ainsi qu’envers les noirs et les métis. Je suis le premier à me battre contre ces discours identitaires qui fleurissent même à gauche, à mon plus grand regret, sous l’euphémisme du fumeux concept d’insécurité culturelle, qui constitue un paravent si facile pour celles et ceux qui tentent de désigner l’ennemi intérieur que serait le musulman, fut-il français. Mais pourquoi le PIR s’obstine-t-il à recréer en miroir dans son discours une théorie opposée, mais néanmoins identitaire, de nature à désigner à la haine de l’autre le blanc, le juif, ou celui qui comme moi ne se reconnaît pas dans ce discours suprémaciste des races « non-blanches », ce qui m’apparaît relever d’un discours d’extrême droite, et raciste puisqu’ essentialisant ? Je mentirais ? De simples exemples sous forme de tweets à voir ici, et encore hier celui-là me posent fortement question, dans ce sens :
Néo-nazi & PIR
Constater de mes yeux qu’un blogueur d’extrême droite breton, condamné plusieurs fois pour injures violentes et racistes à de la prison ferme, se sent proche des théories du PIR, cela pose forcément à la fois question et problème.
Comment peut-on prétendre en outre lutter contre le racisme quand on n’a que le mot race à la bouche et sous les doigts, qu’ils tapent sur un clavier ou écrivent à la main, et qu’ils emploient sans cesse des mots comme « philosémitisme », qui font référence explicite à une race pour discréditer l’adversaire politique ou social ? Ces gens là auront beau me renvoyer à ce genre de textes élitistes qu’ils croient les légitimer, je ne saurais cautionner un tel intellectualisme desséché qui s ‘éloigne si manifestement de la compréhension populaire.
Comment peut-on prétendre lutter contre le racisme quand on ne cesse d’analyser la société sous le seul prisme de races, ce que je réfute (la dimension sociale et financière est également à prendre en compte) et qu’on se fixe comme objectif de faire en sorte que celles des « indigènes » l’emporte sur celle considérée comme la seule, unique et universelle dominante, qui serait la race blanche ? Appartenir à la majorité blanche, de gauche, et républicaine, tous termes que ces gens là assassinent à chaque tour de phrase, ferait-il donc de moi systématiquement un raciste ?
Et se montrer en opposition avec un mouvement qui entend si souvent minimiser les discriminations envers les femmes par l’excuse commode du respect dû à la culture et à la religion d’origine, cela fait-il de moi un soutien de la majorité dominante, donc un raciste, un oppresseur des minorités de ce pays ? Et parce que je suis internationaliste, et que je condamne toutes les discriminations, partout et quelles que soient leurs justifications qui me sont intolérables, dois-je être la cible de ces gens violents qui condamnent mon universalisme, comme si celui ci devait être objet de honte ? En écrivant tout cela, je souhaite simplement provoquer du débat en faisant part de mes réactions spontanées sur un sujet que je sais ne pas maîtriser totalement, puisque j’avance et j’évolue au fur et à mesure que je découvre les sujets sur lesquels j’écris. Mais je me dois d’attirer l’attention sur des thèses qui m’apparaissent comme dangereuses. Surtout quand je constate à quel point les propos et les écrits du PIR créent de tensions et de ruptures tant dans les réseaux féministes (un exemple ici) qu’anti-racistes, je ne peux que m’interroger sur l’extrémisme d’un groupe d’intellectuels jargonnants qui font référence à des théories et des textes qui ne sont manifestement pas très familiers du commun des mortels…
Et pour l’instant, ce que je vois, c’est que ces gens là font plus de mal que de bien dans nos luttes sociales. Que leurs discours servent surtout à nourrir l’esprit anti-républicain, anti-Charlie et contre féministe. Et qu’ils luttent contre le droit au blasphème et contre la laïcité, ce qui fait d’eux un adversaire politique puisque je me bats quant à moi pour plus de liberté, ce qui passe parfois par le fait de démasquer les réacs, les culs bénis et les homophobes, fussent-ils musulmans. Et donc ? Je mériterais le bûcher ? Une balle perdue ? La guillotine ?
post-scriptum : et dire que j’étais passé à côté de ça … et « Bouteldja, qui prépare un article de 7 pages sur le sujet, d’ajouter que le choix de l’homosexualité est un luxe :
« C’est comme si on demandait à un pauvre de manger du caviar. »
La boucle est bouclée. Et ces gens là diront encore que j’ai mal compris…. A vomir.
Et depuis l’écriture de ce billet, , ils ont commis ça :
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