… Où l’on apprend que les événements de Chemnitz n’avaient rien de spontané….

Voilà une information particulièrement intéressante que l’on doit au GIRDS, l’Institut allemand d’études sur la radicalisation et la déradicalisation. Je vous ai déjà parlé ici des événements de Chemnitz et combien ils sont particulièrement inquiétants pour notre démocratie. Et cela d’autant plus qu’ils ont un retentissement qui dépasse les frontières allemandes.

Ainsi, notre fachosphère bien française n’y trouve globalement rien à y redire, bien au contraire, en allant jusqu’à légitimer ces actes odieux, et en déniant formellement le fait qu’il s’agisse de nazis purs et durs… Pur bull-shit, bien sûr, la désinformation habituelle qu’ils pratiquent pour ne surtout pas être associés à un événement qui les dessert… Bref.

Or, le GIRDS nous apprend dans un long thread détaillé sur twitter que l’on m’a transmis comment ceux ci se sont déroulés factuellement. Le Spiegel en a repris ici une partie des éléments. En particulier, sur ce thread là (il y en a d’autres…), ils nous alertent sur la personnalité plus que trouble, violente et malveillante qui est derrière le mouvement « Pro-Chemnitz« , l’organisation d’extrême droite responsable des rassemblements menant à des émeutes et des affrontements avec la police dimanche dernier et lundi. Il apparaît très clairement que ceux-ci ont été l’objet de manipulations de la part de certains meneurs fascistes. Je me suis basé sur la traduction très imparfaite de google pour vous proposer ce texte.

Pro-Chemnitz est organisé comme un parti politique local, mais n’a jamais eu de résultats électoraux significatifs. Jamais plus de 6 % aux élections municipales. L’une des personnes clés en question, qui n’est pas nommée, est un avocat de 41 ans, activiste de droite à long terme. Par exemple, il est entré au Conseil municipal en 1999 sous investiture républicaine. Le parti républicain allemand (Die Republikaner, abrégé en REP) est un parti politique allemand nationaliste, d’extrême-droite. Il devint plus tard chef du parti républicain d’État en Saxe. En 2009, il a créé Pro-Chemnitz, qui compte environ 30 membres officiels aujourd’hui. Comme politicien, il est surtout connu pour des provocations et des insultes. Il a ainsi dû être traîné une fois hors du Conseil municipal par la police. En 2014, son parti a obtenu 3 sièges. Son parti a été généralement dépeint comme un mouvement de droits civiques (sic) liés à la tradition locale de contester le régime socialiste de la RDA à la fin de 1989. Il vise donc à être considéré comme la voix du peuple contre l’oppression. Le personnage en question a lui-même étudié le droit en partie en Russie, et depuis 2007 il défend la plupart du temps des neo-nazis. Il a ainsi plus particulièrement pris la défense d’un citoyen allemand reconnu coupable de tentative de meurtre d’un agent de police de Freital, une ville de Saxe, en 2016. A l’occasion du procès, dans son plaidoyer, il a ouvertement montré son idéologie fasciste, menaçant ouvertement la Cour, en tenant à préciser que ses déclarations seraient utilisées après la révolution dans la poursuite des juges.

Pour résumer, le Girds nous dit que les événements de Chemnitz n’avaient rien de manifestations spontanées, comme les hordes glapissantes de la fachosphère nous le serinent en prétendant que les personnes sur place, qui n’auraient rien de nazis mais de simples citoyens (ben tiens…) ne faisaient que manifester pacifiquement leur indignation à la suite d’un meurtre perpétré par des migrants.

Pour le Girds, des « élites intellectuelles » bien instruites mais néanmoins fortement radicales ont créé des protestations locales et des mouvements apparemment « civils » dans le but clair de provoquer des troubles et de la violence pour contester la culture démocratique. Selon eux, la leçon à retenir est qu’il ne faut jamais sous-estimer l’importance des dirigeants dans les groupes extrémistes. Leur intégration locale, mal intentionnée, peut être de nature à pénétrer les parties les plus vulnérables de la population, mais aussi les plus frustrées, afin de les mélanger volontairement avec d’autres personnes plus extrémistes et militantes radicales, dans le but d’élargir leur influence politique.

Je n’en doute pas un seul instant. La stratégie des groupes identitaires français que j’observe finement ici m’en convainc absolument. Quelques individus déterminé-e-s peuvent faire bien plus de mal que des groupes plus importants, mais divisés, quelle que soit la noblesse de leurs convictions… #Jdçjdr