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L’anti-racisme dit « politique » : normalisation, religiosité, racisme ethnodifférencialiste, nouvelle bourgeoisie dite « non blanche », caution universitaire etc

posté le 29/06/17 Mots-clés  antifa 

La « marche pour la dignité » du 19 mars dernier a bien montré à quel point, tout en se réclamant d’une certaine radicalité, tend à se normaliser dans le champ politique et à prendre la même place que l’anti-racisme dit « moral » de son faux-ennemis SOS Racisme, qu’il prétend pourtant combattre alors qu’il ne s’agit que d’en disputer (jalouser) la place « privilégiée » donnée par le pouvoir socialiste dans les années 80.

- Il s’agirait alors d’imposer une logique visant à une répartition non discriminatoire du pouvoir qui régule la représentation des « personnes issues de la diversité » en cooptant une

nouvelle bourgeoisie dite « non blanche »

.

- Si on en restait là, cette dynamique identitaire et interclassiste ne concernerait que très peu les révolutionnaires puisque cette problématique est déjà plus ou moins prise en charge au sein des partis de gouvernement de droite comme de gauche, ou dans les grandes entreprises.

Cependant plusieurs problèmes se posent à nous, dès lors qu’on constate d’une part que cet anti-racisme dit « politique » acquiert son vernis de radicalité en promouvant des catégories jusque là employées par l’extrême droite comme la « race », en les associant à la défense d’une prétendue religiosité, ou « religion des opprimés ».

D’autre part, ce vernis autorise à cette proposition politique fournie clé en main (avec son jargon spécifique et ses têtes d’affiches) l’accès à de larges aires à prétentions subversives, le plus souvent avec une caution universitaire.

On peut donc s’inquiéter de savoir où en est cette fameuse « inversion de paradigme » que les nouveaux adeptes de l’ethnodifférencialisme cherchent à imposer : doit-on désormais valider ou refuser l’existence de prétendues « races » (« biologiques » ou « sociales » selon les instants et les humeurs) et considérer que la religion peut-être émancipatrice pour être antiraciste ?

Ce n’est pas la première fois à travers l’histoire qu’une proposition ouvertement réactionnaire de ce type parvient à obtenir les suffrages de parties de la gauche :

    • du fascisme français et de sa pénétration dans le syndicalisme révolutionnaire de la Belle Époque
    • au négationnisme d’ultra-gauche,
    • de la République de Fiume
    • à l’Union Sacrée, etc.

C’est cette réflexion que l’on voudrait mener à partir des débats déjà en cours, mais aussi en croisant et en poursuivant leurs analyses. À partir d’angles d’attaques différents — la racialisation pour l’un, la confessionnalisation pour l’autre — ces deux livres se rejoignent dans la critique de cet objet politique confus que constitue l’anti-racisme dit « politique » et partagent un même refus face à sa diffusion en tant que proposition radicale, alors même qu’elle désarme toute possibilité de luttes réellement subversives.

Si le débat est en cours depuis quelques années maintenant, il reste encore à trouver le moyen de débarrasser les aires à prétentions subversives (voire « antifascistes ») des OPA politiques adaptées et agressives de mouvements réactionnaires qui, en ce début de 21ème siècle, cherchent à nouveau à prendre la tête de formes de contestations récupérables ou rendues récupérables à cette fin, allant du Parti Socialiste aux anarchistes…


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