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[ 1871 ] : proclamation et chute de la Commune de Marseille

gepost op 05/09/18 door https://www.retronews.fr/politique/echo-de-presse/2018/03/22/1871-proclamation-et-chute-de-la-commune-de-marseille Trefwoorden  histoire / archive 

Cinq jours après l’insurrection parisienne, Marseille proclame à son tour la Commune. Elle durera quatorze jours, au terme desquels elle sera réprimée dans le sang.

À l’annonce de l’insurrection populaire du 18 mars à Paris [voir notre article], plusieurs villes de province proclament à leur tour la Commune : Lyon, Le Creusot, Limoges, Narbonne, Saint-Étienne et Toulouse.

La plus longue et puissante de ces insurrections a lieu à Marseille, du 23 mars au 4 avril 1871. Elle se terminera par une répression sanglante.

En 1871, Marseille a une assise ouvrière forte : la section marseillaise de l’Internationale, fondée quatre ans plus tôt, compte près de 4 500 membres. La politique de grands travaux initiée en 1850 dans la cité phocéenne a attiré une importante main-d’œuvre – de 1851 à 1872, la population marseillaise est passée de 195 500 à 313 000 habitants.

Le 10 mars 1871, le port de Marseille est en grève. Le 17, les rues ne sont pas balayées. Le 18, les chauffeurs cessent le travail. Le 21, les boulangers arrêtent leurs fours. C’est dans ce climat de lutte que les Marseillais apprennent, le 22 mars, l’instauration de la Commune à Paris.

Le soir même, l’avocat et poète Gaston Crémieux, bien connu pour ses idées républicaines et sa défense de la classe ouvrière marseillaise, prononce un discours enflammé au club de l’Eldorado :

« Le gouvernement de Versailles a essayé de lever une béquille contre ce qu’il appelle l’insurrection de Paris ; mais elle s’est brisée entre ses mains et la Commune en est sortie… […]

Quel est le gouvernement que vous reconnaissez comme légal ? Est-ce Paris ? Est-ce Versailles ? »

Et la salle unanime de crier :

« Vive Paris ! »

Le 23 mars, les Marseillais favorables aux insurgés de Paris envahissent la Préfecture. Une commission départementale est constituée, avec à sa tête Gaston Crémieux qui obtient le ralliement du conseil municipal.

Le 30 mars, trois délégués de la Commune de Paris, désireux d’accélérer les événements, poussent la Commission départementale à organiser des élections qui doivent se tenir le 5 avril, comme le rapporte Le Petit Marseillais :

« La Commission départementale provisoire des Bouches-du-Rhône,
Au nom de la République une et indivisible,
Considérant qu’entre Paris et Versailles, Marseille a opté pour Paris ; [...]
Considérant qu’une assemblée des délégués de la garde nationale a voté à l’unanimité moins une voix la dissolution du Conseil municipal ;
Que cette décision a été confirmée par les groupes républicains de Marseille ;
Que cette même assemblée a désigné un délégué par bataillon pour compléter la Commission départementale ;
Que, dans ces circonstances, il est urgent d’en appeler au suffrage universel pour l’élection d’un nouveau Conseil municipal entre les mains de qui la Commission départementale résignera tous ses pouvoirs ;
Arrête : Le Conseil municipal de la Commune de Marseille est et demeure dissous.
Les électeurs sont convoqués dans les comices pour élire la Commune Marseillaise. Les élections auront lieu, mercredi prochain 5 avril 1871. [...]
Sera mis hors-la-loi tout citoyen qui appellerait aux armes les citoyens, militaires ou gardes nationaux. »


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