https://www.persee.fr/docAsPDF/homig_1142-852x_1996_num_1195_1_2609.pdf

Le racisme est une chose, la «racialisation » en est une autre, non moins mortelle pour la démocratie, pour les débats et les conflits sociaux et pour l’Etat de droit. Si les deux notions doivent être distinguées, elles ne sont évidemment pas indépendantes, car le racisme peut toujours contribuer, par stigmatisation et inversion du stigmate par exemple, à encourager ses victimes à se définir elles-mêmes en termes de race, ce qui, dans une société ouverte, est toujours susceptible d’alimenter la dialectique des identités caractéristique de la «racialisation » des rapports sociaux.