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Au sujet des récentes interdictions : alcool, couvre-feu, prostitution, …

gepost op 22/10/20 door Bruxelles Dévie Trefwoorden  répression / contrôle social 

On y est. Le gouvernement a annoncé un couvre-feu sur l’ensemble du territoire s’étalant de minuit à 5h du matin. Ils et elles ont aussi décidé de fermer les bars, les restaurants et d’interdire la vente d’alcool à partir de 20h. Pour ce qui concerne Bruxelles, ces mesures viennent s’ajouter à d’autres : interdiction de la consommation d’alcool dans l’espace public et de la prostitution à Bruxelles Ville, fermeture des magasins de nuit à 22h, …

L’ensemble de ces mesures vise en réalité une seule et même cible : les gens qui utilisent l’espace public. Effectivement, on peut séparer grossièrement la population en deux sous-groupes. D’un côté, il y a celles et ceux pour qui l’espace public (une rue, une place, …) n’est qu’un lieu de passage, qui permet de se rendre d’un point à un autre. De l’autre côté, il y a celles et ceux qui font un véritable usage de l’espace public, qui passent une partie de leur vie dedans. En général, ce sont souvent des gens qui n’ont pas de quoi se payer un grand espace privé, voir qui n’ont pas de quoi se payer un espace tout court.
Le couvre-feu est une aberration. Il n’est pas question de s’en prendre au virus avec une décision pareille. Il est question de s’en prendre à celles et ceux qui seront dehors le soir, c’est-à-dire majoritairement les sans-abris et les jeunes qui n’ont pas d’autres endroits pour se retrouver. Cela pénalise donc plus les jeunes issu·e·s de milieux précaires, et cela donne une raison à la police de les arrêter dans des rues encore plus désertes que d’habitude, alors qu’on connaît les manières d’agir des forces de l’ordre dans ces quartiers : insultes, agressions, humiliations. Par ailleurs, le gouvernement aurait pu au moins imposer aux communes de réquisitionner des lieux (comme les hôtels) pour loger les sans-abris.

L’interdiction de vendre de l’alcool à partir de 20h ne rime à rien. Le covid n’a que faire de l’heure à laquelle les gens achètent leur alcool. Sous-couvert de “mesures liées à la crise sanitaire”, le gouvernement nous habitue simplement à endurer des mesures répressives. Pour ce qui est de l’interdiction de la consommation d’alcool dans l’espace public à Bruxelles Ville, il en va de même : il s’agit d’une mesure qui vise principalement les sans-abris et les jeunes, mais qui n’empêche pas la propagation du virus. Il faut remarquer que cela devient une habitude pour les Bourgmestres bruxellois : récemment, Saint-Gilles et Anderlecht avaient interdit l’alcool dans plusieurs zones pendant tout l’été. L’interdiction de la prostitution pose aussi question : que vont devenir ces travailleur·se·s du sexe, sans revenu? Encore une fois, le gouvernement prend des mesures répressives mais ne met rien en place pour permettre à la population visée de survivre matériellement à cet épisode.

Il n’a jamais été question de s’appuyer sur les savoirs et les pratiques de la population, mais toujours de nous considérer comme un troupeau d’inconscient·e·s depuis le début de cette crise. Il s’agit donc de nos donner des ordres pour que la pandémie cesse. Pourtant, “une partie de la population sait à peine qu’il y a un virus”, d’après Céline Nieuwenhuys (secrétaire générale de la fédération des services sociaux) (1). Cette dernière a récemment expliqué que l’hôpital UZ Brussels faisait encore face à de nombreux patient·e·s qui avaient à peine entendu parler du virus et ne savaient pas comment agir. Pour palier à cela, l’hôpital a rassemblé des jeunes du quartier “pour voir avec eux comment communiquer directement avec les gens”. Nieuwenhuys a ensuite expliqué “C’est une pratique qu’on aurait dû faire dès le début ! On sait qu’il y a toute une série d’associations de quartier qui savent mieux comment parler à toute cette part de la population qui est passée à côté des informations essentielles”. Une leçon que devraient apprendre nos gouvernant·e·s, qui n’ont pas compris que la lutte contre la propagation du Covid se joue sur le terrain, et non dans des textes de loi.


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