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Complotisme : fake news à la Une

gepost op 07/03/18 Trefwoorden  médias  alternatives  antifa 

L’Ifop, la fondation Jean Jaurès et le site Internet associatif Conspiracy Watch ont choisi le moment « anniversaire » des attentats de janvier 2015 pour publier un sondage sur la crédulité des Français face aux théories conspirationnistes qui supposent communément que l’histoire est un produit de l’action d’un groupe occulte officiant dans l’ombre. Les sondeurs ne s’étant guère illustrés ces dernières années par leur rigueur sur ce genre d’enquêtes [1], l’Observatoire ne se faisait guère d’illusion sur la qualité de cette publication. Les premiers comptes-rendus de la presse avec leurs titrailles sensationnalistes publiés avant sa parution officielle confirmaient ces doutes [2]. De fait celle-ci est particulièrement calamiteuse.
Examen des points les plus litigieux

- Sur la méthodologie stricto sensu

Si l’enquête en ligne permet sur des sujets « sensibles » de réduire le biais légitimiste, normatif, ou du vote honteux (sondage d’intentions de vote), elle n’en reste pas moins la pire méthode qui soit en matière d’enquête par sondage. L’impossibilité de vérifier réellement les qualités des sondés (sexe, âge, csp, etc.) autorise tous les doutes sur la représentativité des échantillons déjà mise à mal par leur caractère spontané. Des doutes renforcés par un reportage d’« Envoyé Spécial » diffusé le 13 avril 2017 sur France 2. L’équipe de journalistes est parvenue facilement à trouver des sondés participant à des enquêtes en ligne avec de faux profils et à endosser elle-même des identités imaginaires sans anicroche. Faut-il préciser que les réponses étaient pures inventions ?

La généralisation des contreparties offertes aux répondants, transformant une partie croissante d’entre eux en sondés semi-professionnels sape encore un peu plus leur représentativité. Sans prétendre bien sûr à la généralité, le témoignage dans le même reportage d’une retraitée occupant une partie de son temps à répondre à une multitude d’enquêtes en ligne demeure symptomatique de l’évolution de la composition des échantillons. Elle pouvait ainsi gâter de temps à autre ses petits enfants ou renouveler l’équipement de son habitation, principalement le petit électroménager.

Des statisticiens ont beau dénoncer ces biais, rien n’arrête la logique des sondages low-cost comme celui de l’Ifop, bouclé en moins de 48 heures (19-20 décembre 2017) [3].

- Je suis ce que je vous dis

On est fixé sur la qualité l’enquête dès le début du questionnaire qui demande aux sondés s’ils s’estiment (sans plus de précision) compétents et crédules. Autrement dit : « Êtes-vous un imbécile ? ». S’agissait-il de réveiller ou d’exciter le narcissisme des sondés pour qu’ils consentent à répondre à cette longue enquête ? Impossible de le savoir. Mais à ceux qui douteraient encore de l’existence d’esprits simples croyant qu’il faut demander à un individu ce qu’il pense de lui-même pour obtenir une réponse digne d’intérêt et exploitable (à défaut d’être totalement fiable ?), l’Ifop et ses partenaires apportent un « joli » démenti. Eux ils y croient.

[…]

http://www.acrimed.org/Complotisme-fake-news-a-la-Une

Voir aussi :

http://www.acrimed.org/Journalisme-contre-complotisme-des-imprecateurs-qui-se-prennent-pour-des

http://www.acrimed.org/Comment-atteint-de-sondagite-aigue-Le-Monde


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