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Derrière le défi alimentaire, la barbarie du capitalisme décadent !

gepost op 23/02/13 door Un sympathisant du CCI Trefwoorden  réflexion / analyse 

Un milliard d’êtres humains sont victimes de sous-nutrition ! (1) A cela, il faut ajouter la misère croissante d’une masse paupérisée largement majoritaire dans la population mondiale. Malgré les progrès techniques et des capacités de produire sans précédent, une grande partie du monde crève encore de faim !

Comment expliquer un tel paradoxe ? La classe dominante a ses réponses. Ce phénomène monstrueux serait lié à un « épuisement des ressources » (2) et à la « croissance démographique » (3).

En réalité, la pénurie chronique qui enfle comme la peste n’est que le produit du système capitaliste, de la loi du profit. Et c’est cette loi qui aboutit à une absurdité au regard du marché même et des hommes, la surproduction de marchandises. Cette dernière induit un phénomène totalement irrationnel et scandaleux, que la bourgeoisie passe largement sous silence : le gaspillage.

Un article du Monde rend compte d’une étude récente et révèle que « 30 à 40% des 4 milliards de tonnes d’aliments produites chaque année sur la planète ne finissent jamais dans une assiette »(4). Si l’étude ne peut mettre en évidence les causes profondes du gaspillage sans remettre en cause le capitalisme, soulignant qu’en Europe et aux États-Unis les consommateurs eux-mêmes jettent la nourriture à la poubelle, elle reste à la surface des choses en expliquant que de tels gestes sont simplement liés au conditionnement des produits et au marketing (avec ses « promotions ‘deux pour le prix d’un’ »). L’étude n’ose révéler que le gaspillage est surtout généré par la surproduction et la recherche du profit à court terme, conduisant les industriels à multiplier « des infrastructures inadaptées et des lieux de stockage peu performants » avec des « défaillances les plus marquées (...) en aval de la chaine de production ». Cette étude oublie de dire qu’une marchandise de moins en moins bonne qualité, pléthorique, qui ne peut être vendue faute de client, s’entasse dans ces lieux volontairement négligés du fait qu’ils s’avèrent trop coûteux ! Pour faire des économies et du profit, les capitalistes spéculent et en arrivent souvent à détruire délibérément des marchandises, notamment des denrées alimentaires. Pour les mêmes motifs, « jusqu’à 30% des cultures de légumes au Royaume-Uni ne sont jamais récoltées ! » Les productions sont donc souvent détruites afin de ne pas faire chuter le cours des marchandises. Par exemple, certains producteurs qui ne peuvent pas vendre leurs fruits ou légumes, même à perte, les aspergent de gasoil pour maintenir artificiellement les cours.

Dans les pays dits « en voie de développement », le même phénomène existe, amplifié et même aggravé dès le début de la chaine de production, « entre le champ et le marché, du fait de transports locaux inadéquats », aboutissant à des pertes colossales. Les « déficiences » peuvent être telles que « dans le Sud-Est asiatique (…) les pertes de riz oscillent entre 37 et 80% de la production totale en fonction du stade de développement du pays, la Chine se situant par exemple à 45% et le Vietnam à 80% ».

Le rapport souligne aussi une sombre réalité : « Cette perte nette ne se limite pas aux déchets générés par les aliments non consommés. Le gâchis est visible à tous les niveaux de la chaîne de production alimentaire, dans l’utilisation des terres, de l’eau, de l’énergie. Environ 550 milliards de mètres cubes d’eau sont ainsi perdus pour faire pousser des récoltes qui n’atteindront jamais les consommateurs. »

Selon les ingénieurs de cette étude, une simple exploitation rationnelle des ressources existantes permettrait « d’offrir 60 à 100% de nourriture en plus sans augmenter la production tout en libérant du terrain et en diminuant la consommation d’énergie ». Nous l’affirmons ici tout net : cette perspective « de bon sens » est impossible à réaliser dans le système capitaliste ! Le problème ne réside pas du fait d’un manque de compétences ou de volonté : il réside avant tout dans les contradictions d’un système économique qui ne produit pas pour satisfaire les besoins humains, dont il se soucie comme d’une guigne, mais pour le marché, pour réaliser un profit. De là découlent les pires absurdités, l’anarchie et l’irrationalité la plus totale.

On peut prendre, parmi des milliers d’exemples, un des plus scandaleux : au moment où des enfants d’Afrique sub-saharienne criaient le plus famine, alors qu’étaient imposés des quotas laitiers et un gel des terres en Europe, des associations caritatives et des ONG quémandaient des fonds à coups de campagnes publicitaires coûteuses et culpabilisantes, pour financer des stocks de lait en poudre destinés à ces enfants affamés, qui manquaient également... d’eau ! Si l’affaire n’avait pas été aussi triste et tragique, on aurait presque pu en faire un mauvais gag.

Le système capitalisme est un mode de production obsolète qui devient une force destructrice dressée contre la civilisation. Il génère et active toutes les pulsions mortifères. Ses contradictions, face aux tragédies croissantes qu’il engendre, exacerbent les comportements les plus irrationnels et antisociaux. La famine et le gaspillage, la pauvreté et le chômage, comme les guerres, sont ses enfants naturels. Mais en son sein, il cultive aussi sa négation et son propre fossoyeur, la classe ouvrière, celle des exploités tournés vers le futur. Eux seuls pourront mettre fin à ce système putride. Plus que jamais, l’alternative reste bien « socialisme ou barbarie » !

Courant Communiste International - http://fr.internationalism.org

(1) Cela signifie une nourriture journalière inférieure à la quantité répondant aux besoins de l’organisme d’une personne (2500 calories par jour).

(2) Tout mensonge a un fond de vérité. Il n’y a pas, en soi, un manque de ressources. Par contre, le système capitaliste génère des situations qui conduisent à la destruction massive de ces dernières.

(3) Nous serons théoriquement autour de 9 milliards en 2050.

(4) Rapport Global Food Waste Not, Want not, publié le jeudi 10 janvier 2013 par l’Institution of Mechanical Engineers (IME), organisation britannique des ingénieurs en génie mécanique. (Source : http://ecologie.blog.lemonde.fr)


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