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Face au sionisme, pas un seul pas en arrière. Comité Action Palestine

gepost op 01/12/15 Trefwoorden  répression / contrôle social  solidarité  antifa 

En France, le mouvement de solidarité avec la Palestine est marqué par
son hétérogénéité politique. Mais au-delà des croyances, des doctrines et des
pratiques, ce mouvement devrait s’unir autour de la justice et la liberté
comme horizon indépassable. Pas de justice sans liberté et pas de liberté
sans justice. Les Palestiniens ne veulent pas de nos larmes ni de notre
compassion pleurnicharde. Encore moins du discours formel sur la « paix ».
Ils souhaitent tout simplement que nous exprimions ici, dans l’espace
occidental, leur volonté politique : la libération de la Palestine.

Si le mouvement de solidarité devait avoir une mission à remplir, ce
serait celle d’être l’écho de la société palestinienne qui résiste à l’ennemi
sioniste. Cet ennemi impitoyable, déterminé, dominé par la seule volonté
d’effacer la Palestine et de broyer les Palestiniens. Assuré du soutien sans
faille du monde occidental et de la trahison arabe, il poursuit son
entreprise depuis l’institution d’ « Israël » sur la terre sacrée de
Palestine.

La forme de la violence coloniale conditionne la réponse libératrice.
Face à une telle barbarie, la résistance ne peut être qu’armée. Vaincre ou
périr, le peuple palestinien n’a pas le choix. Au lieu de nos larmes, la
Palestine a besoin de nos armes. Et l’une de nos armes est de mobiliser un
soutien inconditionnel. Et avec pour seul mot d’ordre : la libération de
toute la Palestine. A cette condition seulement le mouvement de solidarité
aura réalisé sa mission : servir le peuple palestinien et non s’en servir.
Nous n’avons ni conseil ni leçon à lui donner. Nous n’avons pas à parler pour
lui ou à sa place. Nous avons seulement à dire sa vérité qui est la vérité de
l’histoire. Elle doit être notre boussole.

Pour dépasser les querelles de chapelle et les questions de personnes,
le mouvement pro-palestinien est au pied du mur face à l’accélération de
l’histoire en Palestine et en terre d’Occident. En Palestine, l’entité
sioniste emploie toute son énergie à coloniser et judaïser ce qui a encore pu
échapper à son emprise. Ici, le mouvement pro-palestinien est soumis à la
pression et à la répression des gouvernements successifs qui ont fait
officiellement du sionisme une idéologie d’Etat. L’unification du mouvement
autour de principes clairs issus des luttes anticoloniales est une nécessité.
En France, il existe une grande fracture, qu’il convient d’analyser,
entre le pro-palestinien de gauche « blanc» et la minorité issue des
anciennes colonies, et en particulier, les immigrés d’origine algérienne. Ces
derniers connaissent l’immensité du sacrifice pour l’émancipation et la
dignité. Les anciens ont joué leur rôle primordial en leur transmettant cette
mémoire. Les résistants algériens ont combattu le colon parce que la
colonisation était un système d’asservissement. Leur lutte n’avait d’autre
fondement. Il fallait le faire parce que leur condition, comme celle de leurs
ancêtres, était humiliante, une condition proche de l’animalité. Le peuple
algérien n’a jamais combattu le colon que pour cette raison. Il fallait
récupérer sa dignité, sa langue, sa culture, sa religion…Et refermer cette
parenthèse d’obscurantisme occidental. Le soutien au peuple palestinien est
inscrit dans cette tradition de lutte.

En Palestine, comme ce fut le cas jadis en Algérie, le colon doit être
anéanti parce qu’il cherche l’anéantissement du colonisé. Que ce colonisateur
soit juif, peu importe. Les Palestiniens n’ont jamais tué des Juifs parce
qu’ils étaient Juifs. En revanche, les Occidentaux ont massacré des Juifs
parce qu’ils étaient Juifs. Les soutiens de la cause palestinienne ne doivent
s’embarrasser d’aucune culpabilité sur cette question. Les Occidentaux
culpabilisent certes. Qu’ils se débrouillent avec cette culpabilité. Les
Palestiniens n’ont surtout pas à partager leur fardeau. Seule compte la
libération de la Palestine.
Obsédé par le sort des colons juifs, le militant de gauche exprime son
inquiétude en ces termes : « Qu’adviendra-t-il des Juifs lorsque la Palestine
sera libérée » ? Tout anticolonialiste sincère devrait répondre : « à ce
moment là l’histoire aura tranché en donnant aux Palestiniens la maîtrise de
leur devenir, c’est-à-dire l’auto-détermination, principe indiscutable et
non-négociable ». La solidarité avec ce peuple ne peut s’organiser que sur la
base de ce principe. Toute autre considération est raciste.

Ce « qu’adviendra-t-il des Juifs » est en effet lourd de sens car il
contient cette accusation non avouée : »ce principe de souveraineté est
forcément antisémite puisque les Palestiniens auront seuls le pouvoir de
décider ». En réalité, le pro-Palestinien de gauche cherche à intimider, à
paralyser le militant sincère avec l’arme absolue : l’antisémitisme. Ce pro-
Palestinien méconnaît ou fait semblant de méconnaître la nature d’une société
coloniale. Plus fondamentalement, il confond le Juif et le colon juif. Les
Palestiniens auront détruit le colon en abolissant ses privilèges mais pas le
Juif. Si le Juif considère qu’il ne peut exister en Palestine sans ses
privilèges de colon, il aura fait lui-même le choix de disparaître de cette
terre soit en combattant jusqu’à la mort soit en en partant.

Au-delà de ce chantage à l’antisémitisme, le misérabilisme et la
compassion paternaliste constituent le plus haut degré de la conscience
politique des « pro-palestiniens » occidentaux. Ne vivant pas la matérialité
du colonialisme, leur vision du destin palestinien est abstraite; d’où leur
discours qui reste stationné à la surface des choses, incapables de saisir
les rapports de forces de fond.Décrire les rapports de force dans les termes
d’un Israël puissant, voire invincible et d’une population palestinienne
démunie et pauvre conduit tout naturellement à la résignation. Pourtant, cela
ne renvoie à aucune réalité sur le champ de bataille. La mobilisation
palestinienne contre l’ennemi sioniste n’a jamais cessé, et elle trouvera son
aboutissement logique dans la libération totale de la terre arabe. Il n’est
pas exagéré de dire que cette posture compassionnelle et résignée trouve ses
racines dans une identification non-avouée, voire inconsciente à la société
coloniale en Palestine. Les appels récurrents à condamner les « violences »,
aussi bien celle du colon que celle du colonisé sont le reflet de cette
conscience bornée par son appartenance à un espace géographique et politique
dominant. Là où le Palestinien voit un colon juif, cet Occidental voit un
« citoyen israélien », là où le Palestinien voit des intérêts diamétralement
opposés entre lui et le colon, l’Occidental considère que le dialogue et la
paix sont possibles. Par une opération intellectuelle sans prise sur le réel,
ce militant occidental normalise le colon car il voit en lui un être qui lui
ressemble. Dans cette construction idéologique, ce faux non-violent tue le
Palestinien pour mieux faire vivre le colon. La compassion est toujours
quelque part violente.

L’antisioniste est aujourd’hui confronté à deux défis : l’unification du
mouvement pro-palestinien autour de principes antisionistes clairs et la
dénonciation politique du pro-palestinien occidental de gauche qui ne défend
pas ces principes. L’émergence d’un mouvement pro-palestinien n‘aura lieu
qu’à ces conditions. La révolution palestinienne fait elle-même le ménage :
plus elle se radicalise, plus elle met en porte-à-faux et marginalise tous
ceux qui, intentionnellement ou pas, ne défendent pas les principes d’autodétermination
et de la libération de toute la Palestine arabe.

Comité Action Palestine

novembre 2015

http://www.comiteactionpalestine.org/word/face-au-sionisme-pas-un-seul-pas-en-arriere-comite-action-palestine-novembre-2015/


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