CertainEs utilisent le terme "islamogauchisme" pour qualifier les camarades qui se montrant soucieux de combattre le cancer du racisme et en particulier de sa violence spécifique envers les personnes de culture musulmane, en arrivent sinon à justifier la religiosité qui s’abat sur la culture et les mœurs musulmanes, du moins à lui trouver mille excuses voire "exotiques" singularités qui vaudraient bien les divers droits démocratiques issus de longues luttes féministes, LGBT ou anticatholique pour un état aussi laïque que possible droits et libertés dont le péché serait d’avoir été conquis dans les pays impérialistes... Ceci au point de traiter les effets néfastes de cette religiosité comme des points aveugles à ne pas prendre en compte (ce qui revient aussi à en laisser tout le poids peser sur... les musulman/e/s).
Ainsi l’Islamocampisme c’est ne pas vouloir voir en face que le port du voile, quels qu’en soient les autres ressorts (résistance au racisme, retourner le stigmate en fierté) est un acte d’entrée en bigoterie qui a des conséquences sur l’éducation des enfants, les rapports hommes/femmes, la conscience de soi, le regard social posé sur les personnes de culture musulmane, qui y trouve une justification à sa phobie etc
C’est ne pas voir l’immense souffrance sexuelle (et identitaire) de la jeunesse et en particulier des jeunes LGBT littéralement terrorisés aujourd’hui plus qu’hier. Car cette emprise religieuse via les femmes entre autres (mais les femmes, ruse de la domination, servent de vecteur depuis toujours à l’imposition et à la reproduction de bien des oppressions à commencer par la leur) s’exerce au sein du foyer.
C’est ne pas vouloir entendre les voix qui résistent à cette extension bigote et veulent pouvoir dénoncer la religion qui non seulement prétend les baillonner mais le plus souvent les priver de toute vie sociale, les poursuivre en justice, les emprisonner. Ces voix peuvent certes être perçues comme maladroites, radicales (elles aussi) excessives (mais l’oppression qu’elles subissent contre laquelle elles s’élèvent, n’est-elle pas elle aussi d’un terrible excès) comme celle de Daoud, comment alors caractériser l’excès, l’outrance et la violence de celles émanant du PIR qui bénéficient de complaisance "islamocampiste" même lorsqu’elles étalent une homophobie alambiquée, un sexisme de renoncement assumé, et opposent là où on pourrait penser qu’il faudrait unifier, mutualiser...
C’est ne pas voir qu’aujourd’hui l’extension d’un islam fondamentaliste (je ne parle pas de l’islam violent dit radical) c’est une bigoterie qui s’abat sur les personnes de culture musulmane, une forme pernicieuse de contrôle des populations (en cela complice et alliée des racismes) qui va étouffer les capacités et réflexes de résistances sociales et déjà (on l’a vu après l’affaire du mariage pour tous) les pousse vers un vote de droite, réactionnaire.
C’est ne pas se rendre compte (on l’a perçu sur le mariage pour tous puis l’affaire du "genre" à l’école) qu’une union sacrée bigote, répressive, puritaine, autoritaire et d’apartheid même se dessine entre les diverses forces religieuses aujourd’hui, au détriment des femmes, de la jeunesse, des minorités sexuelles, de la rationalité scientifique et tout simplement de la liberté de conscience...
C’est ne pas vouloir caractériser Daesh et ses émules comme fascistes ne relevant pas principalement d’une sorte de réaction aux impérialismes, mais bien construits et constitués comme force d’écrasement politico religieuse des révoltes arabes sans donc sans l’ombre d’une excuse sérieuse à cette volonté, ce projet de casser toute autonomie, toute résistance, toute volonté populaire. Volonté orchestrée par une alliance composite de dignitaires religieux, d’éléments d’une bureaucratie militaro-affairiste, d’aventuriers.
C’est ne pas pouvoir faire un communiqué dénonçant la barbarie des actes et des visées de l’islamofascisme sans y ajouter un couplet sur les "responsabilités des impérialismes" qui, ceci dit, ont déjà largement assez de responsabilités dans le chaos et les souffrances du monde ainsi que dans l’exercice de la barbarie du puissant, pour ne pas endosser celle-ci.
C’est se précipiter pour dénoncer les dénis de justice, cruautés et violences racistes contre les personnes de culture musulmane, mais omettre, zapper les protestations, les pétitions, les mobilisations en faveur des associations LGBT tunisiennes par exemple, pour la défense d’accusés lgbt tunisiens, marocains, saoudiens qu’on peut soumettre à d’odieux tests anaux, emprisonner, lapider ou jeter d’un sixième étage, pour le soutien via l’association Le Refuge de jeunes rejetés voire brutalisés par leurs familles ici en France, tout cela dans sinon le silence de ces consciences pourtant si sourcilleuses par ailleurs du moins dans la mollesse de leur inertie...