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Projet de prisons révolutionnaires auto-gérées

gepost op 01/05/13 door Messire Trefwoorden  luttes sociales  répression / contrôle social  alternatives  économie  réflexion / analyse 

La prison comme chemin de vie

Et si l’existence de la case prison était aussi essentielle à la Société que la digue l’est pour un canal ?

Plutôt que de jeter le bébé avec l’eau du bain, si nous nous risquions pour une fois à imaginer un parcours carcéral révolutionnaire (dans tous les sens du terme) ?

La prison remplit deux fonctions primaires : mettre à l’écart les individus réputés dangereux, et/ou servir d’exemple. À cela s’ajoute la nécessité de maintenir les prévenus à disposition de la justice, alors qu’illes sont présuméEs innocentEs. Ce troisième pilier représenterait tout de même 50 % de la population carcérale classique. À ce tableau s’ajoutent toutes les autres formes d’enfermement (sans papiers, simples et compliqués d’esprit, internats, colonies de vacances, contrats à durée indéterminée, salles de spectacles, ...) sur lesquelles nous feront l’impasse dans les quelques lignes qui suivent.

Si la prison doit continuer d’exister, pourquoi ne pas imaginer des prisons à plusieurs niveaux, ou la détenue fait régulièrement le choix entre plus d’autonomie, ce qui signifie plus de liberté mais aussi plus de responsabilité ?

Au fond tout ce qui importe aux braves gens, c’est que les méchants soient derrière les barreaux, que ceux-ci soient d’aciers ou virtuellement délimités par la superficie d’un appartement (la prison à domicile à l’aide du bracelet électronique). Rien de très émancipateur jusque là : on ressort avec un carnet d’adresse de co-malfrats bien rempli, on se morfond à maudire toute cette machine juridique, et qui sait, dans un éclat de lucidité, peut-être se remet-on même en cause à l’un ou l’autre moment.

Et pourquoi alors ne pas imaginer des peines qui terminent (ou carrément débutent), selon la motivation du prévenu, par un stage dans une ferme auto-gérée dont les seuls barreaux seraient l’interdiction de quitter le périmètre sous peine de retrouver la bonne vieille prison classique ?

Plutôt qu’une ferme (déformation professionnelle de ma part), on pourrait imaginer un atelier de filage de la laine (prison gandhienne), un laboratoire de création de logiciels libres, ou toute autre activité économiquement faible, mais hautement émancipatrice.

À partir de là, tout est imaginable : le confort qui varie en fonction des revenus dégagés collectivement (prison Kibboutz), la perméabilité du lieu (implication de brave gens parmi les méchants), prison-atelier-restaurant social, prison-home pour personnes âgées ou handicapées, prison-ressourcerie Emmaüs, avec ou sans bracelets électroniques, gps intégré, décharge électrique en option – ça c’était juste pour voir si vous suiviez – selon la confiance mutuelle progressivement acquise entre le camp des juges et celui des forçats.

Tout ça sous le regard bienveillant de l’honnête contribuable auquel le JT annoncerait régulièrement la baisse de la facture journalière par détenuE. Voir même la diminution du taux de récidive. La décroissance heureuse, quoi !


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