Lundi 19 septembre dernier, sur le coup de 5h du matin, des policiers de la commune de Molenbeek ont violemment évacué l’occupation du collectif la « Voix des sans-papiers », qu’ils occupaient depuis juillet 2014 en vue de revendiquer un titre de séjour en Belgique. A l’issue de cette évacuation, 12 militants sans-papiers ont été arrêtés sans ménagement et sont depuis lors enfermés en centres fermés (3 d’entre eux sont actuellement à Merksplas, 6 au centre fermé de Brugges et 3 à Votem. Parmis eux, Mamadou Saliou Sow, porte-parole de la Coordination des Sans-Papiers de Belgique.

Toute arrestation illégitime, tout enfermement de migrants, quelqu’il soit, qu’importe les raisons, doit être dénoncée ! Mais l’arrestation des 12 personnes sans-papiers de l’occupation de la « Voix des sans-papiers » est d’autant plus scandaleuse qu’elles semblent avoir été préméditées par les autorités publiques en vue de littéralement couper la tête au mouvement sans-papiers bruxellois qui s’organise depuis plusieurs mois au travers, notamment, de la Coordination des sans-papiers de Belgique. En témoigne peut-être les méthodes d’arrestation brutales et pour le moins démesurées : 200 policiers armés, une dizaine de chiens, une vingtaine de combis de police, un hélicoptère et une section des forces spéciales étaient dépechés ce jour là. Un tel contingent n’avait, de mémoire de bruxellois, jamais été déployé avec cette ampleur pour déloger des « squatteurs ». Nous sommes en droit de questionner l’utilité (et le coût ?) d’un tel dispositif (quasi militaire) pour interpeller les douze personnes pacifiquement reclues à l’intérieur du batiment. Si ces déploiements sont devenus monnaie courante dans la lutte anti-terrotiste, rien ne justifie que des personnes qui n’ont commis aucun crime soit ainsi intimidés et violentés de la sorte.

De plus, les occupations de sans-papiers sont les rares espaces de visibilisation de la cause des migrants sans-papiers à Bruxelles. Il est profondément inacceptable qu’en plus des injustices que subissent les personnes sans-papiers en termes de droits, les militants sans-papiers se fassent littéralement rafler sur ces lieux d’expression politique que représente l’occupation.

SOS Migrants, le Journal des sans-papiers et le collectif de recherche Migrations et Luttes Sociales s’insurgent de concert contre cette tentative d’inmidation qui ne vise qu’à briser le mouvement des migrants qui est en marche en harcelant et menaçant leurs porte-paroles ! Nous exigeons la libération immédiate de nos camadarades retenus illégitimement en centres fermés depuis le 19 septembre !

Vendredi 30 septembre, nous appelons à soutenir l’appel appel de la Coordination des Sans-papiers de Belgique à se rassembler pacifiquement devant le Palais de Justice de Bruxelles, à partir de 8h30 du matin, pour soutenir nos 12 camarades qui passent en référé.

Nous réaffirmons notre soutien indéfectible aux actions de la Coordination des sans-papiers et aux collectifs qui la composent

SOSMigrants, Journal des sans-papiers et Migrations et Luttes Sociales