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Procès maquette maxi-prison : La justice prise en flagrant délire

posté le 19/02/16 par JF Mots-clés  répression / contrôle social  ZAD du Keelbeek 

PROCÈS DES « QUATRE » DE HAREN
LA JUSTICE PRISE EN FLAGRANT DÉLIRE

Ce vendredi 19 février, les juges de la 47ème Chambre du Tribunal correctionnel de Bruxelles ont rendu leur verdict dans le procès intenté par la Justice contre quatre militants opposés à la construction de la maxi-prison de Haren.

En cause ? Une manifestation « surprise » qui, le 20 mai 2015, avait déboulé dans le hall de la Régie des Bâtiments (située avenue de la Toison d’Or), manifestation au cours de laquelle la maquette de la future prison avait été transformée en un monceau de petit bois...

Lors de l’audience principale du 22 janvier dernier, les quatre prévenus (seules personnes identifiées par des caméras, alors que les manifestants étaient une bonne vingtaine) avaient certes reconnu avoir pénétré dans le hall d’entrée et y avoir lancé des slogans. Mais soumis à un interrogatoire individuel par la Présidente du Tribunal, chacun(e) des quatre avait nié toute participation à l’action « destructrice ». La Procureure du Roi avait cependant plaidé, devant la Chambre à trois juges, leur incontestable responsabilité. « Preuve confondante » à sa disposition ? Le seul témoignage du huissier (acté dans un procès-verbal policier) qui, ce jour-là, avait pourtant précisé n’avoir pu voir « qui exactement » avait perpétré les faits, la maquette se trouvant dans une autre salle... Qu’à cela ne tienne. Pour le ministère public, il restait avéré que « les quatre » devaient être tenus responsables et qualifiés d’« auteurs » qui, « en bande », ont commis « destruction et dégradations de biens mobiliers »... Pour ces incriminations, la procureure réclamait, per capita, 150 heures de travail d’intérêt général.

Ce 19 février, la Présidente de la Chambre correctionnelle a donc rendu son jugement. Alors que rien, absolument rien ne vient accréditer la participation effective et matérielle de quelque prévenu que ce soit, la jeune femme et les trois jeunes gens ont été frappés de la même peine –le seul élément à charge étant constitué (selon le Tribunal) par leur refus de s’excuser d’une quelconque manière. Sanction pénale administrée à chacun des inculpés : « Dix mois d’emprisonnement, avec un sursis de trois ans. Une amende de 600 euros [à multiplier par six, NDLR] ou –en cas de non paiement– dix jours de prison fermes »...

Tout laisse évidemment à penser que les camarades, ainsi condamnés, ne se laisseront pas faire et iront en appel.

Mais cette condamnation en première instance permet à la Régie des Bâtiments de porter plainte au civil contre les auteurs des dégradations. Pour ces faits, cette institution d’Etat réclame des dommages et intérêts à hauteur de 40.000 euros...

Jean FLINKER

Plus d’infos :
Compte-rendu de l’audience du 22 janvier 2015
Appel à solidarité des 4 inculpé.e.s

Pour soutenir « les Quatre de Haren »
et les aider à payer les frais de justice,
un numéro de compte bancaire :
BE66 5230 4745 8943
avec en communication « Solidarité Haren »


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