RSS articles
Français  |  Nederlands

Metz : procès anti-BDS

posté le 19/01/18 Mots-clés  répression / contrôle social  solidarité  antifa 

La Cour d’Appel de Metz jugeait une nouvelle fois le président du Collectif BDS 57, suite à une plainte d’un pharmacien de la ville qui avait reçu un courrier, privé, lui demandant de ne plus vendre les génériques Teva, une grosse entreprise israélienne, en crise depuis, qui participe par ses impôts et l’étouffement de la pharmacologie palestinienne, à l’oppression colonialiste du peuple palestinien.

Lors d’un premier procès au printemps dernier, Richard S. avait bénéficié d’une relaxe. Le procès en appel n’avait pu se tenir suite à un mouvement d’avocats. Hier enfin il s’est tenu à partir de 14 h, jusque vers 17h. La décision a été mise en délibéré au 28 février.

C’est sous la bourrasque et une pluie battante glaciale, avant le retour d’un pâle soleil, que les ami.e.s de l’inculpé, président de BDS et membre de l’UJFP se sont rassemblé.e.s dès 12h30. Une cinquantaine de personnes en tout représentant plusieurs associations : UJFP, BDS-France, AFPS, Attac, PCF, etc. Des manifestants s’étaient déplacés du Luxembourg proche, de Nancy, Metz, mais aussi de Chambéry, Albertville, Dole, de Marseille, Strasbourg et de Besançon. Tous exigeaient la relaxe pour Richard.

En face d’eux, une petite cinquantaine de partisans de Netanyahou, amis de l’État oppresseur d’Israël. Aucune banderole, aucune pancarte, pas la moindre revendication en paroles de leur soutien à l’État-voyou, hors-la-loi-international.

Pendant toute la durée du rassemblement ; ils ont fait hurler la sirène de leur mégaphone ! C’est dire si ces suppôts de l’oppression manquent d’arguments devant la montée continue de la critique de la politique israélo-sioniste et la percée toujours plus grande du Boycott, Désinvestissement, Sanctions !

Les manifestants n’ont pas oublié d’exiger la libération de Salah Hamouri, d’Ahed Tamimi et de tous les prisonniers palestiniens.

Un compte-rendu d’audience par un représentant de l’UJFP

De 60 à 80 personnes dont 7 de l’ujfp venues de la région, de Luxembourg, Strasbourg, Nancy, Besançon et la Franche-Comté, Albertville, Paris et Marseille.
Une trentaine de sionistes dont la seule expression a été une sirène pour couvrir nos voix.
Un temps épouvantable ( trombes d’eau, froid). 8 personnes de chaque camp autorisées à assister à l’audience.
Le verdict sera rendu le 28 février.

Rappel : les faits ayant été prescrits,
Richard avait été acquitté le 23 février 2017. Il y a eu appel des 3 parties civiles ( Téva Santé, France-Israël et Avocats sans Frontières) et de la procureure.
Sur consigne de l’avocate, Richard n ‘a rien dit.

Cela commence par une longue bataille de procédure sur la nullité de l’accusation et de l’appel. L’avocat consteste à Téva Santé qui est une firme francaise le fait d’être victime d’une discrimination selon la nationalité. Elle estime aussi que les deux officines sionistes n’ont aucun droit à intervenir. Celles-ci répliqueront que, leurs statuts prévoyant ( dans cet ordre) la lutte contre l’antisionisme et l’antisémitisme, elles ont leur place dans ce procès. La procureure ne parlera qu’en lisant ses notes.
Difficile de savoir ce qui sortira de cette bataille de procédure.

On en est venu au fond. Téva Santé a plaidé la discrimination, le préjudice et demandé 1euro d ‘amende et 1000 pour les frais de justice.
Les deux officines sionistes ont fait une plaidoirie à la serpe. Tout juste si Richard n’a pas été accusé d’être complice de Mérah et Coulibaly. On a eu droit aux noms des victimes (juives, pas les autres).

Quelques perles entendues.

La France réprime les appels au boycott.
Le gouvernement lutte contre toute forme d’antisionisme.
Seul un Etat a le droit de boycotter.
Un pas a été franchi du boycott dIsraël au boycott des Juifs.
BDS est illégal.
Ils disent sionisme = nazisme. Ils veulent faire des victimes d’hier les bourreaux d’aujourd’hui.
On a même eu droit à l’étoile jaune sur les produits juifs.

Il m’a semblé que ces outrances à la Habib Meyer indisposaient le président et ses deux assesseurs.
Magnanimes, nos deux sionistes s’en sont remis à la sagesse du tribunal pour la sanction à infliger à Richard.
La proc a encore lu ses notes pour dire qu’elle approuvait totalement la partie civile (!!!) et elle a demandé 1500 euros d’amende.

Du coup, l’avocate, après avoir parlé procédure, a parlé politique.

Elle a rappelé qu’on ne boycottait pas Israel parce qu’on n’aimait pas les Israéliens mais parce que ce pays colonisait. Et le droit international dit que la colonisation est un crime.

Elle a fustigé les références de nos adversaires à Valls ou “Emmanuel Hollande” ( lapsus révélateur de l’avocat de France Israel). Elle a rappelé le boycott de l’Afrique du Sud.
Elle a dénoncé les outrances.

Elle a dit au juge : “Je ne vous demande pas de départager sur le conflit du Proche-Orient”.
Elle a insisté sur la liberté d’expression que la cour de cassation a piétiné, parlé de l’exception française. Elle a proposé au juge d’attendre le verdict de la CEDH (cour européenne des Droits de l’Homme).

Verdict le 28 janvier.

Mon sentiment. Sur le plan juridique, on a été incontestablement bien meilleur.
On devrait gagner sauf si la composition du jury était pipée à l’avance.

http://la-feuille-de-chou.fr/archives/97500


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Liste des documents liés à la contribution
images-1-9.jpg


Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.