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Non, nous n’allons pas enterrer Mai 68, comme le veulent les nouveaux réacs

posté le 14/04/18 Mots-clés  antifa 

Deuxième article de ma longue série "1968 au jour le jour". En réaction aux propos tenus par D. Cohn-Bendit et R. Goupil dans " M Le magazine du Monde " du 6 janvier, A. Krivine et A. Cyroulnik, anciens militants JCR, défendent les valeurs de Mai 68, " pas compatible avec les reniements, les petites combines ".

Dans quelques mois, on va fêter les 50 ans de Mai 68. Plusieurs dizaines de livres sont déjà parus et d’autres se préparent. " M Le magazine du Monde " (du 6 janvier) vient même de nous avertir que Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil préparent un film pour la télévision...

Eh bien non..., Mai 68 n’était pas qu’une simple saute d’humeur et une crise de puberté. Il n’était pas et n’est pas compatible avec les reniements, les petites combines. Il n’était pas - consensuel, et ne l’est toujours pas. Il n’était ni cocardier ni libéral. Notre génération, née de la seconde guerre mondiale, s’est dressée contre les affres de la guerre d’Algérie et de celle du Vietnam. Les guerres que mènent aujourd’hui les pays occidentaux, dont la France, en Afrique ou au Moyen-Orient, nous donnent toujours et encore la nausée. Nous voulions un monde qui ne soit aux ordres ni de Washington ni de Moscou, et nous voulions redonner au socialisme son visage humain. Le visage hideux du capitalisme nous répugne tout autant qu’hier.

Entre Sarkozy qui voulait " liquider une bonne fois pour toutes l’héritage de Mai 68 " et ceux qui veulent le réduire à une révolution culturelle et sexuelle qui aurait modernisé nos mœurs, il y a surtout l’envie d’effacer dans la mémoire sociale ce que représente, pour les générations qui l’ont fait et celles qui ont suivi, la dimension subversive de ce qui reste la plus grande grève générale de l’histoire sociale française, dans l’héritage de la Commune de Paris ou de la grève de 1936 ! Une volonté d’écrire un roman historique français débarrassé de la lutte des classes et des massacres coloniaux, où il ne resterait plus que Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d’Arc sur le bûcher, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle et... " Jupiter Macron ".

Ce dernier hésite à fêter 68. Il hésite entre la manif ouvrière du 13 mai ou le défilé réactionnaire du 30 mai. Mais pourquoi ne pas fêter, tant qu’il y est, les deux en même temps puisqu’il n’y a plus ni gauche ni droite ? Et puis, il a avec lui Cohn-Bendit et Goupil, ou, comme le dit Le Monde," De Mai 68 à Macron, ou le parcours d’une génération ".

Eh bien non... Nous ne sommes pas pour " fêter ce 68-là " car nous ne sommes pas pour enterrer ce qui fut l’une des plus grandes grèves de notre histoire. N’en déplaise à Dany, qui réunissait toute la droite au Parlement européen par sa gouaille et un libéralisme qui n’avait plus rien à voir avec 68, ou Romain, qui se flatte de " s’être bien marré "et d’avoir tout abandonné : " Je ne supporte plus -de voir un militant politique. C’est comme les anciens alcooliques, je suis devenu intolérant. "

Eh bien non..., Mai 68 n’était pas qu’une simple saute d’humeur et une crise de puberté. Il n’était pas et n’est pas compatible avec les reniements, les petites combines. Il n’était pas - consensuel, et ne l’est toujours pas. Il n’était ni cocardier ni libéral. Notre génération, née de la seconde guerre mondiale, s’est dressée contre les affres de la guerre d’Algérie et de celle du Vietnam. Les guerres que mènent aujourd’hui les pays occidentaux, dont la France, en Afrique ou au Moyen-Orient, nous donnent toujours et encore la nausée. Nous voulions un monde qui ne soit aux ordres ni de Washington ni de Moscou, et nous voulions redonner au socialisme son visage humain. Le visage hideux du capitalisme nous répugne tout autant qu’hier........


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