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Palestine - Les leçons de l’histoire : comment les suprémacismes s’installent

posté le 19/04/18 Mots-clés  antifa 

En Israël, on débat souvent avec passion du nazisme.

Le grand philosophe Yeshayahou Leibowitz, scandalisé par le comportement israélien après la Guerre des Six Jours, avait parlé de « judéo-nazisme ».

Plus récemment, l’historien Zeev Sternhell, pourtant sioniste a écrit : « en Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts ».

Dans la droite israélienne aussi, ce sujet est abordé. Nétanyahou confirme son amitié pour le dirigeant hongrois Viktor Orban alors que celui-ci a entrepris la réhabilitation du régime pronazi de l’amiral Horthy.

Et Moshé Feiglin, candidat malheureux à la tête du Likoud en 1995 avait à l’époque estimé que « le nazisme a permis de sortir l’Allemagne d’une situation de détresse pour l’amener à une situation fantastique sur le plan physique et idéologique ».

Alors, peut-on comparer sionisme et nazisme ?

Il y a une différence fondamentale : à Gaza, en trois grands massacres de 2008 à 2014, il y a eu environ 5 000 morts pour environ deux millions d’habitants. Ça s’appelle crimes de guerre, crimes contre l’humanité, utilisation d’armes interdites et il faudra que les responsables de ces crimes soient jugés.

Dans le ghetto de Varsovie, il y a eu 99% de morts. Ça s’appelle une extermination, un génocide. On ne peut pas comparer.

Il reste que sionisme et nazisme sont au départ des idéologies suprémacistes qui déclarent qu’un groupe humain a tous les droits et que les autres n’en ont aucun. Et que ces deux idéologies ont énormément écrit pour légiférer, pour identifier les privilégiés et pour exclure les autres des droits humains les plus élémentaires.

Mossa’ab Bachir est un jeune gazaoui. Il a été prisonnier politique et a connu les bombardements massifs. Son texte est extrêmement précis et rassemble minutieusement de multiples faits, étayés par d’abondantes notes. Il s’appuie sur ses nombreuses recherches de textes et de documents. Il dégage ainsi un noyau que nous devrions regarder en face : les traits communs aux constructions des suprémacismes.

Cet article est précieux pour comprendre comment les Palestiniens, depuis des décennies, ont été dépossédés de leur terre et privés de tout droit. C’est pourquoi nous le publions.

Dédicace depuis le coin sud-ouest de la Palestine que le sionisme a transformé en grande prison à l’air libre : la Bande de Gaza.

À la mémoire de toutes les personnes, juives et non juives, qui ont péri durant l’holocauste, et souffert de l’oppression nazie.

À la mémoire de tou-te-s les Palestinien-ne-s, qui ont péri et périssent aux mains du sionisme, et souffrent de formes multiples de discriminations depuis la Nakba.

Pour un avenir sans racisme ni injustice, sans crimes déguisés.

Pour une paix juste dans une nouvelle Palestine entre le Jourdain et la Méditerranée où les gens qui parlent arabe et hébreu vivent dans l’égalité.

Est-il indécent de comparer sionisme et nazisme ?

Bien évidemment le sionisme n’a pas, comme le nazisme, exterminé des millions de personnes. Dans la période historique actuelle, les sionistes détruisent patiemment la société palestinienne à coup de nettoyages ethniques et de massacres. Les nazis avaient planifié et réalisé le génocide.

Nous examinons ici les textes fondateurs de ces deux idéologies suprémacistes.

Nazisme et sionisme, différence de degré ou d’essence ?

Des instructions aux soldat-e-s qui leurs donnent les mains libres pour tirer et pour tuer des palestinien-ne-s au moindre soupçon (c’est-à-dire de facto le permis d’assassiner celles et ceux qui ne sont pas juif/ve-s) [1] [2], la permission faite aux colons d’acquérir des armes et de les utiliser contre les palestinien-ne-s [3] [4], la ségrégation raciste des routes et des espaces publics [5] [6], des lois qui légalisent et institutionnalisent le racisme, la discrimination, la ségrégation sous tous les aspects, tout comme la violence contre le peuple autochtone de la Palestine, des massacres et des actes de terreur contre les civil-e-s pour qu’ils/elles quittent leurs terres d’origine sous le feu des armes, l’utilisation de civil-e-s comme boucliers humains [7] [8], la militarisation, l’usage systématique de la torture contre les prisonnier-e-s, leur utilisation pour des expérimentations médicales [9] [10], toute une population traitée comme des cobayes…etc.

Une longue liste d’atrocités inhumaines qui caractérisent le modus operandi du régime sioniste d’Israël contre un autre peuple dans son propre espace. Dans cette étude comparative, l’auteur essaye de prouver que ces atrocités ne se sont pas déroulées et ne se déroulent pas simplement comme l’aboutissement d’un besoin de sécurité perverti mais que ce sont des actes effectués dans une perspective idéologique, une perspective sioniste. Les juif/ves avaient été soumis à des actes similaires, mais d’une intensité plus grande encore, des actes commis dans une perspective idéologique aussi, une perspective nazie. Ironiquement les Palestinien-ne-s sont soumis-e-s à des actes très similaires par le régime sioniste d’Israël, qui, faussement, prétend qu’il est l’héritier de la souffrance des Juifs tout au long de leur histoire.

En outre, l’auteur essayera de mettre en évidence les points de ressemblance entre les deux idéologies (nazie et sioniste) et étayer la proposition que ce qui a eu lieu en Allemagne et dans le reste des territoires occupés par le régime nazi de 1933 à 1945, et ce qui a lieu en Palestine depuis les débuts du 20ème siècle jusqu’à aujourd’hui, sont les aboutissements de deux idéologies essentiellement analogues et anthropophobes : le nazisme et le sionisme, mises en œuvre par deux régimes racistes qui agissent de la même manière mais avec des rythmes différents : le régime nazi et le régime sioniste de l’État d’Israël.

Les racines socio-économiques communes du nazisme et du sionisme

L’ère turbulente correspondante au changement de la structure socio-économique féodale à la structure socio-économique capitaliste, marquée par l’essor des questions nationales, le développement des États-nations et l’organisation politique des travailleur/euses, ère par laquelle l’Europe est passée entre la révolution française de 1789 et la fin de la 2ème guerre mondiale en 1945, a fait naître plusieurs mouvements ultranationalistes chauvins et contre-révolutionnaires. Le nazisme et le sionisme ne sont pas seulement deux de ces mouvements, de manière assumée pour le premier, ils ont aussi entre eux “des rapports intéressants”.

Le mouvement nazi est né dans l’Allemagne après la Première Guerre Mondiale, il s’agit d’un mouvement contre-révolutionnaire, nationaliste, raciste et violent avec une propagande populiste dans un pays vaincu et économiquement dévasté. C’est au sein de la République de Weimar naissante que les graines du racisme organisé et du chauvinisme se sont développés pour aboutir au nazisme, en profitant, des très vastes réformes démocratiques, du besoin populaire d’une reprise économique rapide, et de la pression exercée par les pays vainqueurs de la Première Guerre Mondiale sur l’économie et la souveraineté allemandes -entre autres facteurs.

Dans les communautés juives à l’Est et au centre de l’Europe, le sionisme s’est développé au sein du mouvement de la Haskalah. ( Haskalah en hébreu השכלה signifie “Education”, “Culture”, “Obtenir de l’intelligence”, ou “Utiliser la raison”). La Haskalah a été la participation juive au mouvement des Lumières entre le 17ème et le 19ème siècle. Beaucoup de Juif/ve-s avaient commencé à penser hors des murs du Ghetto, ce ghetto qui faisait partie d’un ordre socio-économique obsolète. La Haskalah a permis la sortie du ghetto, cette sortie a mené à l’intégration des Juif/ve-s dans leur environnement et a aussi fait naître le sionisme : une position minoritaire dans les communautés juives, qui a émergé de fait comme un mouvement contre-révolutionnaire et chauvin en profitant, voire en étant souvent nourri, par le racisme des sociétés européennes, la pauvreté de la majorité des Juif/ve-s et les intérêts des régimes capitalistes nouvellement formés, désireux de se jeter sur le riche et faible Orient. Le sionisme a suivi les pas des nationalismes européens, comme le rappelle Yakov Rabkin :

« Rappelons que le sionisme s’inspire des nationalismes organiques de l’Europe centrale et orientale ou les nationalistes luttent pour crée un Etat et donc un cadre légal et politique pour la nation qui existe déjà. Leurs contacts aves les aspects exclusifs du nationalisme allemand, polonais, ou ukrainien laissent des influences durable sur le mouvement sioniste et la société israélienne » [11].

Le nazisme n’était pas le courant principal dans la société allemande, et même quand le parti nazi est arrivé au pouvoir, c’est grâce à une coalition qu’il y est resté jusqu’au coup de force d’Hitler en 1933. Le sionisme également n’était pas le courant principal dans les communautés juives, il était une minorité, rejetée fortement par les Juifs orthodoxes et laïques. Robert Rockaway confirme que :

« Le sionisme était un point de vue minoritaire chez les juifs. Il était électrisant pour la jeunesse, alors qu’en même temps il sapait l’autorité des parents qui essayaient de survivre. Il était une critique des dirigeants, un défi aux dirigeants traditionnels des communautés diasporiques » [12].

Bien qu’il n’ait ni mandat ni soutien populaire dans les communautés juives du monde, le sionisme a continué à développer ses plans, à tenir des conférences et à faire venir les Juif/ve-s persécuté-e-s en Palestine. Le penseur sioniste libéral Zeev Sternhell décrit l’esprit sioniste comme suit :

« Si seulement une minorité du peuple juif s’identifiait avec le sionisme, cela ne signifiait pas que le mouvement devait se soumettre à la majorité, mais au contraire qu’il était du devoir de la minorité de diriger le mouvement dans le bon sens » [13].

En fait, le fameux slogan volontariste de Theodor Herzl, qu’on trouve presque partout en Israël aujourd’hui, en résume toute la signification :

« Si vous le voulez, ça ne sera pas une légende ! » [14].

Sionisme et nazisme : le premier dissimule sa nature, l’autre non

Il est impossible de parler du sionisme sans parler d’Israël parce qu’Israël comme État est le résultat de l’entreprise du mouvement sioniste. L’histoire, le présent et l’avenir d’Israël est précisément l’histoire, le présent et l’avenir du sionisme lui-même. Afin d’atteindre ce résultat et maintenir le projet sioniste, une méthode dissimulée avec des effets maximaux a été développée maintes fois. Ilan Pappe décrit l’acte majeur du nettoyage ethnique commis par le mouvement sioniste, l’expulsion forcée de plus de 750 000 palestinien-ne-s, connue sous le nom de Nakba (Nakba نكبة Calamité) comme suit :

« Quand le mouvement sioniste a créé son État national, il n’a pas lancé une guerre qui aurait conduit ‘tragiquement et inévitablement’ à l’expulsion d’une ‘partie’ de la population indigène, mais au contraire, le but principal était le nettoyage ethnique de toute la Palestine que le mouvement convoitait pour son nouvel État » [15].

Le 15 mai 1948 le président de l’Organisation Sioniste Mondiale (OSM) David Ben Gourion a déclaré l’établissement d’un État juif connu comme Israël, le drapeau et l’hymne utilisés par l’OSM ont été adoptés par l’État d’Israël en 1948. Devant le « Conseil National Juif », qui était l’organisme principal des immigré-e-s juif/ve-s en Palestine et qui travaillait sous l’égide du mouvement sioniste, et des représentants du même mouvement sioniste, Ben Gourion a inauguré une nouvelle phase du projet sioniste : la phase de l’État, qui effectue un nettoyage ethnique organisé et méthodique mais qui utilise dans sa terminologie les mots de démocratie, d’égalité et de droits. Ce discours est contradictoire à ce qui est mis en oeuvre. Ilan Pappe dit que :

« …Avec le temps, le blanchissement sioniste des mots, trouve du succès en inventant un nouveau langage pour camoufler l’impact dévastateur de ses pratiques » [16].

La rhétorique sioniste est assez dissimulée contrairement à celle des Nazis. On peut soutenir que le régime nazi était tellement fort qu’il était indifférent à toute forme de réaction, alors que le régime sioniste a toujours besoin d’un soutien international. Mais la fréquence des cruautés commises par la machine de guerre sioniste et les discours décomplexés [17] de la nouvelle génération des leaders sionistes chauvins et racistes qui sont né-e-s en Israël sapent cette dissimulation de plus en plus [18] [19]. En effet, les actes de violence du régime sioniste contre les Palestinien-ne-s sont tellement brutaux que le professeur israélien Yeshayahu Leibowitz conclut des les années 1980 à l’existence d’une mentalité nazie chez certain-e-s Israélien-ne-s qu’il nomme les judéo-nazis [20]. Si Leibowitz avait vécu pour voir le boom des colonies, la violence des colons ou de l’armée israélienne en Cisjordanie et les massacres dans la bande de Gaza, ainsi que le transfert progressif des Palestinien-ne-s qui se trouvent dans les territoires occupés en 1948 (c’est-à-dire Israël), il dirait probablement que le judéo-nazisme est le caractère du régime sioniste d’Israël.

Les perspectives nazie et sioniste

Dans la recherche pour éclairer comment les deux régimes se considèrent eux-mêmes et considèrent les « autres », l’auteur examinera directement d’abord la charte du parti nazi ou « les 25 points du parti nazi ». Puis il examinera la constitution de l’OSM et des lois israéliennes importantes ou de base, dans une approche comparative pour relever l’analogie essentielle entre le nazisme et le sionisme.

Le premier point parmi les 25 points du programme du parti nazi dit :

« Nous exigeons la réunification de toute l’Allemagne dans une seule Grande Allemagne sur la base du droit à l’autodétermination des nations » [21].

Cela coïncide avec la première section du second article du premier chapitre de la constitution de l’OSM qui dit :

« Le programme sioniste a été défini par le premier congrès sioniste à Bâle comme suit : ‘Le sionisme vise à établir pour le Peuple juif une patrie en Palestine qui soit garantie par le droit public’. » [22].

La seconde section du même article dit :

"Le programme de Jérusalem, comme défini par le Conseil Général Sioniste en 2004, est comme suit : ‘Le sionisme, qui est le mouvement de libération nationale du peuple juif, a apporté l’établissement de l’État d’Israël, et voit qu’un l’État israélien juif, sioniste, démocratique en sûreté comme l’expression de la responsabilité commune du peuple juif pour sa continuité et son avenir’. » [23].

Dans cette seconde section, les fondements du sionisme sont au nombre de 6, les deux premiers sont :

« l’Unité du peuple juif, ses liens avec sa patrie historique Eretz Yisrael, et la centralité de l’Etat d’Israël et de Jérusalem, sa capitale dans la vie de la nation » [24].

« ‘Aliyah’ depuis tous les pays et une intégration efficace de tous les immigrés dans la société israélienne » [25].

Par conséquent, on peut tirer les conclusions suivantes :

Le nazisme et le sionisme cherchent l’établissement d’une entité pour la réunification dans le cas nazi et l’unité du peuple juif et l’Aliyah dans le cas sioniste.

Le pas suivant est d’obtenir une sorte d’emballage légal. Le nazisme a utilisé le terme « autodétermination » alors que le sionisme utilise « droit public » en se référant au droit international.

Les frontières des deux entités ne sont pas définies. Le nazisme ambitionne une « Grande Allemagne », et le sionisme cherche une « patrie » dans un « Eretz Israël » controversé et opaque. Cela signifie que les deux ont des ambitions expansionnistes.

Le 4ème point du programme nazi dit :

« Seuls les membres de la nation (Volksgenossen) peuvent être citoyens de l’État, c’est-à-dire ceux qui sont de sang allemand, quelques soient leurs croyances. Donc les juifs ne peuvent pas être membre de la nation » [26].

Le sionisme avance masqué ici, mais un examen des lois israéliennes montre qu’il n’est pas vraiment différent, car selon la Loi Israélienne de Nationalité (1952), la nationalité israélienne ne peut être acquise que par : le retour, la résidence en Israël, la naissance ou la naturalisation. Les deux premiers points sont important à cet égard.

Retour

Dans la 2ème section de cette loi, le retour est expliqué conformément à la Loi du Retour. Selon la Loi du Retour, Section 1 :

« Chaque juif a le droit de venir dans ce pays comme Oleh » [27].

Ce n’est qu’en 1970 qu’un amendement à cette loi a été fait, par lequel une section a été ajoutée avec une définition de Juif/ve :

Section 4-B : « Aux fins de cette loi, ‘Juif’ signifie une personne qui est née d’une mère juive ou convertie au judaïsme et qui n’est pas membre d’une autre religion » [28].

Section 4-A (a) : « Les droits d’un juif en vertu de cette loi et les droit d’un ‘Oleh’ en vertu de la Loi de Nationalité 5712-1952(2), ainsi que les droits d’un ‘Oleh’ en vertu de toute autre promulgation, sont aussi acquis par le fils/fille et le petit-fils/fille d’un-e juif/ve, le/la conjoint-e d’un-e juif/ve, le/la conjoint-e de l’enfant d’un-e juif/ve et le/la conjoint-e d’un petit-enfant d’un-e juif/ve, sauf pour une personne qui était juive et a volontairement changé de religion » [29].

La résidence en Israël

Le sujet de la résidence devient plus clair si on examine les deux lois suivantes : la Loi d’Entrée en Israël (1950) et la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003). Selon la Loi d’Entrée en Israël, une personne peut entrer en Israël seulement avec un visa [30]. Mais la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003) prévoit que :

« Pendant la période dans laquelle cette loi est en vigueur, nonobstant les dispositions de toute loi, y compris la section 7 de la Loi de Nationalité, le ministère de l’intérieur n’octroiera pas la nationalité à un résident des Territoires, en conformité avec la Loi de Nationalité et ne donnera pas un permis de séjour en Israël à un résident des Territoires en conformité avec la Loi d’Entrée en Israël. Le commandant du territoire ne donnera pas à ce type de résident un permis de séjour en Israël en conformité avec la législation de défense dans les Territoires » [31].

La première section de la Loi de Nationalité et d’Entrée en Israël (Ordonnance Temporaire 2003) définit « Territoires » comme : « Chacune des régions suivantes : Judée-Samarie et la Bande de Gaza » [32]. Judée-Samarie dans le glossaire israélien basé sur la Torah signifie la Cisjordanie.

Le « résident des Territoires » selon la même loi est : « Une personne qui vit dans les Territoires même s’il n’est pas enregistré dans le registre de la population, sauf un résident dans une communauté israélienne [comprendre : colonie] dans les Territoires » [33].

Dans l’amendement de 2005, le « résident des Territoires » est devenu :

« Une personne qui est enregistrée dans le registre de la population des Territoires et la personne qui vit dans les Territoires et n’est pas enregistrée dans le registre de la population des Territoires, sauf un résident d’une colonie israélienne dans les Territoires » [34].

Outre le texte susmentionné, il y a un autre amendement important à la Loi du Registre de la Population 1965 qui est relatif à ce sujet ; il déclare que :

Alinea : A3

« Une personne ne sera pas enregistrée comme juive par affiliation ethnique ou par religion si une notification en vertu de cette loi, ou une donnée dans le Registre, ou un document public, indique qu’il n’est pas juif » [35].

« Aux fins de cette loi et de tous les enregistrements ou documents qui en découlent, le terme ‘juif’ a la même signification que dans la section 4B de la Loi de Retour 5710-1950 » [36].

Dès lors :

Le nazisme a brutalement clarifié que seules les personnes de sang allemand peuvent être citoyen-ne-s, il est mentionné explicitement que les Juif/ve-s sont exclu-e-s de la citoyenneté.

Le sionisme de manière plus opaque dit aussi que seul un juif peut obtenir la nationalité de son État. Le sionisme considère les Palestinien-ne-s de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza - dont la majorité a été expulsée des territoires annexés lors de la première vague d’occupation réalisée par le régime sioniste (1948) - indésirables et persona non grata .

L’Allemand-e selon le nazisme est défini-e comme celui/celle qui est de sang allemand. Alors que le sionisme dit qu’est juif/ve le/la fils/fille d’une mère juive, ou un-e converti-e, ou une personne juive non pratiquante, ce qui veut dire une personne d’ascendance juive. Sachant que les juifs/ves ne forment pas une nation, mais des communautés religieuses/culturelles, le sionisme s’avère aussi ségrégationniste que le nazisme.

Même à l’intérieur d’Israël, ce n’est pas la personne juive qui décide s’il/elle est juif/ve, c’est l’État qui le décide. L’État ne considère pas les autochtones comme des citoyens. La même chose s’appliquait sous le régime nazi.

Le sionisme délibérément et de façon prévisible devient de plus en plus raciste. Les amendements consécutifs montrent cette évolution.

La finalité du sionisme réside dans le déplacement des Juifs/ves vers la Palestine et dans l’établissement d’un État Juif qui s’appelle Israël, Israël confirme qu’il agit selon une base idéologique sioniste.

http://www.ujfp.org/spip.php?article6327


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