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La petite entreprise Identitaire

posté le 27/04/18 par Camille Laffont Mots-clés  antifa 

Génération identitaire a tenté le week-end dernier de stopper les migrants dans les Alpes. Une récidive.

Ils posent, tout sourire, au pied des sommets enneigés. L’album photo rappelle un week-end au ski organisé par une asso étudiante. Sauf que la petite troupe est constituée de militants de Génération identitaire venus "barrer la route aux migrants" à la frontière franco-italienne. Patrouilles à pied, en hélicoptère, en avion... Peu de résultats concrets, si ce n’est beaucoup d’attention médiatique en plein débat sur la loi asile et immigration au Parlement. Un nouveau coup de com’ pour ces spécialistes de l’agitprop, déjà connus pour leur expédition contre les navires de secours aux migrants en Méditerranée en août 2017. De jeunes activistes qui se définissent volontiers comme "des lanceurs d’alerte", troquant pour l’occasion les bombers noirs que portaient leurs aînés d’extrême droite contre la chemise blanche de cadres en entreprise. La recette de cette "disruption" sauce identitaire est simple : renouveler la forme, sans rien changer au fond. Défense de "l’identité européenne", lutte contre "l’islamisation" et la supposée "invasion migratoire".

Experts en communication

Plus question, officiellement, d’actions violentes. L’identitaire 2.0 soigne son image. Les seuls "coups" sont médiatiques et abondamment relayés sur les réseaux sociaux. Blogs et forum obscurs, où se sont formées les premières communautés dès le milieu des années 2000, ont laissé place à un site web codé dans les règles de l’art, et à une page Facebook officielle totalisant 120 000 likes sur laquelle se succèdent vidéos et photos savamment mises en scène. Un professionnalisme qui étonne de la part d’un mouvement comptant tout au plus 2 200 adhérents en France. Et qui permettrait à Génération identitaire d’attirer de généreux mécènes. Au moins 250 000 euros auraient été récoltés dans la foulée de l’expédition au large des côtes de la Sicile, selon la direction du mouvement, et 30 000 euros investis pour leur dernière opération en montagne. "A notre échelle, ce n’est pas grand-chose", fanfaronne Jean-David Cattin, n°2 des Identitaires, pour qui toute "source de financement obscur" relève du "fantasme".


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