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Pour arrêter les “vagues migratoires”, faut-il couler l’“Aquarius” ?

posté le 12/06/18 Mots-clés  médias  répression / contrôle social 

En secourant des naufragés en Méditerranée, les humanitaires de l’“Aquarius” se rendent complices de la traite d’êtres humains et favorisent le grand remplacement djihadiste que le rappeur Médine menace de représenter au Bataclan. Sur LCI, David Pujadas présente un débat équilibré… sur des thématiques d’extrême droite.

« L’Italie ferme ses ports aux bateaux de migrants, annonce David Pujadas. Répréhensible ou compréhensible ? On en discutera. » Avec des experts du droit maritime international, de la politique migratoire de l’Union européenne et de la vie politique transalpine. Tel Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro : « Les Italiens posent le problème de ces vagues d’immigration qui depuis maintenant des années viennent en Europe. » Sans parler des vagues d’Ivan Rioufol qui viennent sur LCI : à chaque fois que je regarde 24h Pujadas, je tombe sur lui. Ça me change d’Yves Thréard, sur qui je tombe quand je choisis C dans l’air.

« Aujourd’hui, rappelle Ivan Rioufol, vous avez un phénomène de masse, vous avez un phénomène de terrorisme qui est apparu à travers ces flux migratoires dans lesquels se sont immiscés des djihadistes. » Horreur, l’Aquarius est bourré de kamikazes ! « Le ministre de l’Intérieur italien a promis de renvoyer les 500 000 clandestins qui sont en Italie, il y a une logique à ne pas vouloir accepter 600 000 clandestins de plus. » Je ne pensais pas si grande la capacité de l’Aquarius… C’est un super-tanker de djihadistes.

Après la logique arithmétique d’Ivan Rioufol, la logique philosophique du professeur François-Xavier Bellamy. « La France doit-elle les accueillir ? », lui demande David Pujadas. « C’est une question infiniment compliquée. » A laquelle il convient de fournir une réponse infiniment catégorique : « En disant que nos portes sont ouvertes [attention aux courants d’air, ndlr], nous entretenons des réseaux de passeurs dont les bateaux qu’on vient de voir à l’image sont les meilleurs appuis. » Quels irresponsables ! Pour faire cesser leurs agissements criminels, il ne suffit pas de pas accueillir l’Aquarius, il faut le torpiller.

« Frontex a fait une enquête indépendante (sic) sur le terrain et a vu que des liens étaient établis entre des passeurs en Libye et des bateaux humanitaires, poursuit le philosophe. Parce que les ONG préfèrent récupérer les migrants avant que le naufrage ait lieu. Donc il y a des contacts qui se font. » Une seule solution, les envoyer par le fond. « Cette solidarité infiniment généreuse est en réalité le meilleur appui des réseaux de passeurs, ils sont la dernière étape nécessaire à la prospérité de ces réseaux scandaleux de traite des êtres humains. » Si certains membres d’équipage de l’Aquarius en réchappent, il sera toujours temps de les traduire devant une cour pénale internationale pour complicité de crimes contre l’humanité et participation à une entreprise terroriste.
« Si nous disons aujourd’hui que nous ouvrons grand les portes… » Ça va faire un appel d’air, forcément. « … Nous allons créer de la circulation pour des gens que nous ne pouvons pas accueillir dignement, qui n’ont pas d’avenir chez nous, qui vont vivre une catastrophe absolue. » Malgré les soins et les câlins prodigués par nos forces de l’ordre. « Beaucoup de ceux qui viennent ne fuient pas un danger de mort mais croient simplement trouver de meilleures conditions économiques, qu’ils ne trouveront pas. » Malgré tous les efforts déployés par Gérard Collomb en faveur de leur insertion professionnelle.

François-Xavier Bellamy se félicite que « l’Italie pose cette question pour que nous soyons enfin capable de dire “non” et d’avoir un dialogue qui soit responsable avec les ONG » Ça m’étonnerait, puisqu’elles sont irresponsables. « … Des associations qui, avec beaucoup de générosité, font malgré elles font un travail extrêmement dangereux pour les migrants en premier. » Elles les exposent à mourir de froid dans les Alpes au lieu de les laisser mourir dignement en mer.
David Pujadas se tourne vers Gérard Mordillat, qu’il a présenté comme partisan des Insoumis, s’attirant une correction de l’intéressé : « Partisan des insoumissions mais d’aucun parti. » Bref, un anarcho-extrémiste de l’ultragauche radicale. « La France aurait pu, la France aurait dû accueillir ce bateau ? » L’auteur et réalisateur remarque qu’« Aquarius rime avec Exodus », estime que le gouvernement italien n’est « pas populiste mais néo-fasciste » et déclare : « On ne peut pas laisser faire de la Méditerranée un cimetière. » Ça n’arriverait pas si les exilés portaient des bouées de sauvetage plutôt que des ceintures d’explosifs (peu réputées pour leur flottabilité).

« La France devait accueillir ces gens dans une détresse absolue. » David Pujadas se fait le porte-parole des portes ouvertes à tous les vents : « Que répondez-vous à l’objection de l’appel d’air ? Si on dit “on les accueille,” on encourage d’une certaine manière… » « On a accueilli très peu de migrants, rétorque l’écrivain, on est dans un pays si riche, on pourrait aussi avoir de l’imagination. C’est tellement honteux qu’on préfère qu’ils disparaissent plutôt que d’affronter cette honte. » « Non seulement on préfère qu’ils disparaissent mais on dit c’est la faute des réseaux, des mafias, etc. », déplore Juliette Méadel, ancienne secrétaire d’État du gouvernement de Manuel Valls, réputé pour sa politique migratoire de bisounours.

L’invitée rappelle qu’il y a « environ 100 000 demandes d’asile par an et 30 % d’acceptées ». « Cela dit, les autres ne repartent pas, l’interrompt David Pujadas. Les autres restent en France. » Pour fomenter des attentats. Juliette Méadel reprend : « Ce qui signifie qu’il y a environ un tiers des personnes à bord de l’Aquarius qui sont des réfugiés politiques et méritent d’être accueillis au nom de nos engagements internationaux. » Il suffit de dénoncer ces engagements, Donald Trump et Matteo Salvini le font très bien.
« Vous ne pouvez pas faire litière de ce qui se passe dans toute l’opinion européenne !, se fâche Ivan Rioufol. Ce réveil d’une partie des peuples qui ne sont pas des fascistes ni des néo-fascistes… » Simplement des éditorialistes. « … Ils craignent pour la cohésion de leur nation, pour leur culture et qui ont déjà le sentiment d’être étrangers dans leur propre pays. Il faut entendre ces gens-là. » Ça tombe bien, l’éditorialiste du Figaro est là.

« Pour ces gens, la situation s’aggraverait si l’on devait suivre vos bons sentiments et ouvrir encore davantage une immigration qui ne fait que commencer. » Pour ces gens et pour Ivan Rioufol, on dirait : « Parce que, ce que l’on voit aujourd’hui, ce ne sont que les prémices d’un immigration plus grave encore, d’une immigration de peuplement… » Le fameux grand remplacement. « … C’est une immigration économique, c’est une immigration parfois même hématique… » Hématique ? Je ne connaissais pas. Ça fait peur. Prenez garde à ce que des migrants ne profitent de votre sommeil pour s’introduire à votre domicile et vous transfusent du sang musulman.
D’un côté les hématiques, de l’autre les politiques, acte Juliette Meadel, qui prend la défense de ces derniers : « Comment vous pouvez faire la distinction si vous ne les accueillez pas ? » « Vous pouvez faire la distinction avant qu’ils partent. » Il suffit d’installer des portiques détecteurs de migrants hématiques en Libye. Comme Ivan Rioufol ne laisse pas son adversaire parler, David Pujadas intervient : « Attendez, chacun son tour ! » L’éditorialiste peut reprendre : « Face à cette irresponsabilité que vous représentez malgré vous, vous voyez bien que vous avez un raidissement de l’opinion… » D’Ivan Rioufol. « … qui ne veut plus de cette immigration. » Dans les pages du Figaro.

Juliette Meadel contre-attaque : « Si vous dites qu’il faut arrêter l’accueil parce que l’opinion est d’extrême-droite, ce n’est même pas la peine de faire des élections, ça veut dire que le Front national a déjà gagné et qu’il ne faut se prononcer qu’en fonction des idées d’un parti qui n’a pas gagné les élections. » « Si vous continuez comme ça, il les gagnera. » Alors que si le peuple écoute Ivan Rioufol, le vote Front national disparaîtra en même temps que le racisme et la xénophobie qui l’alimentaient.

« Je suis un amoureux de la mer, révèle François-Xavier Bellamy. Et la solidarité en mer est vraiment l’une des exigences qui fonde l’humanité. » Entre plaisanciers. « Mais le drame qui se joue en Méditerranée, il est très largement dû à l’image que nos pays ont donné d’être des eldorados qui est en fait un mirage. Nous avons huit millions de chômeurs en France. Qu’est-ce que nous allons offrir à ces gens que nous arrachons à leur pays ? » Les ONG ne créent pas seulement un appel d’air, elles « arrachent » littéralement les exilés à leur pays. « Y a un scandale moral très grave parce que c’est trop facile de se donner bonne conscience avec un discours d’ouverture qui trahit ceux qu’il piège. » La bien-pensance, ça suffit.

« Les réfugiés politiques, ça représente une infime partie du flux des migrations. Y a une infinité de migrants qui ne dépose pas de demande d’asile. » Une infinité ? Ce n’est plus le grand remplacement, c’est un tsunami… Le philosophe s’en prend à Juliette Meadel : « Vous racontez n’importe quoi ! C’est quand même inquiétant d’avoir été au gouvernement et de dire des choses comme ça. » Il faut dire que son gouvernement accueillait les exilés par millions.
Gérard Mordillat montre une nouvelle fois son aveuglement : « Je suis pour la régularisation de tous les travailleurs sans papiers qui sont en France. » « Vous ne voyez pas le chômage de masse, la crise du logement !?!, s’emporte Ivan Rioufol. Vous ne voyez pas le communautarisme, vous ne voyez pas le séparatisme ethnique, vous ne voyez pas cette sorte de guerre civile qui vient… » Les hordes de migrants hématiques qui se préparent à faire couler le sang des souchiens ? « Vous ne voyez rien de tout ça ! »

Eberlué, Gérard Mordillat dit ce qu’il voit : « Je vois que dans toutes les cuisines de tous les restaurants, ce ne sont que des travailleurs sans papiers, dans le nettoyage industriel, dans le BTP… » N’importe quoi ! Il faut changer de lunettes. Le réalisateur insinue que les employeurs sont les premiers bénéficiaires de l’immigration clandestine. Pour un peu, il leur reprocherait de créer un appel d’air. Ivan Rioufol le reprend : « Est-ce que c’est de l’aveuglement volontaire ou est-ce que vous êtes vraiment sincère quand vous dites ça ? » Heureusement que l’ophtalmologue du Figaro est là pour ouvrir les yeux de la France entière.
« Voici venu le moment de vos cartes blanches, annonce David Pujadas. C’est votre liberté d’appréciation sur ce qui vous a plu ou déplu dans l’actualité de ces derniers jours. » Ivan Rioufol commence avec « un chanteur de rap, Médine, invité pour deux concerts au Bataclan. Dans ses chansons, il se revendique du djihad et il y a dans ses textes… » « Attendez, le coupe l’animateur, on va voir un extrait de la chanson qui fait polémique puisqu’il y a une pétition lancée contre ce concert jugé indécent. On écoute cette chanson », un bandeau apparaît, « Bataclan : la polémique Médine ». Cette polémique tombe à pic, les affaires de femmes voilées, chanteuse ou syndicaliste, commençaient à m’ennuyer. Rien de tel pour se renouveler que de réhabiliter une valeur sûre, le grand méchant rappeur.

« Voilà, “crucifions les laïcards”… », répète David Pujadas à la fin de l’extrait. « A la journée de la femme, je porte un burkini », ajoute Ivan Rioufol. Je le voyais plutôt en robe de princesse. « Il s’était excusé, il avait pris ses distances, nuance l’animateur. Il a condamné les attentats. » Peu importe, « là encore il faut être aveugle pour ne pas voir la provocation, l’ignominie qu’il y a à vouloir faire chanter dans ce lieu presque sacré quelqu’un qui se réclame du djihad ». Pourvu qu’il ne cache pas de kalachnikov dans un étui à guitare.

« Mon indignation est redoublée par le grand silence de la gauche qui, prenant prétexte que ce sont des sites d’extrême-droite, de la fachosphère qui ont dénoncé ce concert, rejoints ensuite par Les républicains, Aurore Bergé de La République en marche, etc., n’osent pas condamner ce qui me semble être un sacrilège. » Rejeter les idées et les actions de l’extrême-droite sous prétexte qu’elles sont d’extrême-droite, quelle étroitesse d’esprit ! Cela relève du même aveuglement que d’ouvrir la porte aux appels d’air de l’immigration. A ce propos, je ne voudrais pas inquiéter Ivan Rioufol mais il est à craindre qu’en plus de futurs terroristes, l’Aquarius soit rempli de futurs rappeurs.


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