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Deportation violente empêchée par les passagers

posté le 11/08/18 Mots-clés  action  répression / contrôle social  No Border  sans-papiers  solidarité 

Nl, Fr,Englhttp://www.gettingthevoiceout.org/deportation-violente-empechee-par-les-passagers/

Un homme détenu au centre fermé Caricole nous appelle en urgence. Ce 5 août à 10 heures du matin, on lui annonce qu’il sera expulsé le jour-même, à 16 heures sur le vol TUI au départ de Charleroi à destination d’Alger, il est immédiatement mis au cachot.

Mr A est un homme de 35 ans, né en Algérie, en Europe depuis 2004. Il a débord vécu en Italie et depuis 6 ans, il vit en Belgique. Il travaille dans la construction comme ouvrier manœuvre. Il a toujours travaillé, notamment sur des gros chantiers à Anvers et pour le centre commercial du canal à Bruxelles pendant 9 mois avant d’être enfermé d’abord à Merksplas puis à Bruges et enfin au Caricole à Steenokkerzeel. Il n’a néanmoins jamais eu de contrat de travail et donc ni papiers ni protection sociale.

C’est sa troisième tentative d’expulsion et on lui a promis une escorte policière. Il avait en effet refusé ses 2 premières tentatives d’expulsion. Il réside en Europe depuis 13 ans et ne souhaite pas retourner en Algérie.

Il fait partie de la grande famille des « criminels », comme Francken aime à les appeler, qui doivent coûte que coûte être expulsés du pays. Il avait en effet pris 6 mois de prison pour un délit mineur, avant d’être transféré dès sa sortie de prison vers un centre fermé par l’Office des Étrangers.

Un appel aux militants avait été lancé pour se rendre à l’aéroport de Charleroi afin d’informer les passagers voyageant sur le même vol de sa présence et leur expliquer sa situation.

Nous avons choisi de ne plus diffuser ces appels sur notre site, l’Office et l’Etat le surveillant, ce qui pourrait engendrer des réactions sécuritaires et entraver la mobilisation citoyenne.

Plusieurs personnes étaient présentes à l’aéroport pour sensibiliser les passagers et plusieurs messages nous sont parvenus.

Selon un contact : “sur place, l’avion pour Alger n’a toujours pas décollé.
Les passagers sont plutôt énervés et pour l’instant il n’est plus question de laisser embarquer l’homme de caricole ! »

« Il a été ramené au Caricole. Il a été massacré par son escorte. Des passagers ont refusé qu’il voyage avec eux. Une dame à crié très fort et a dit qu’on ne traite pas des personnes comme des animaux. Le commandant de bord a exigé qu’il quitte l’appareil. »
A son retour un détenu du centre nous rapporte : « il a été massacré par son escorte, il a des coups partout et ils ont insulté sa religion. C’est cela qui lui a fait le plus mal. »

Extrait du rapport médical qui décrit les violences policières

“Le dimanche 5 août 2018, Mr Allag a été transféré du centre Caricole au commissariat fédéral puis au commissariat à Charleroi. Durant ce dernier transfert, il a été attaché avec des ceintures, sa description fait penser à une camisole comme pour les patients agressifs. Il décrit avoir eu des douleurs parce que les ceintures étaient trop serrées. Au commissariat de Charleroi, on lui a également attaché les jambes. Il a été transféré dans l’avion par 6 policiers fédéraux et attaché les mains près de la taille puis encore ceinturé avec les mains devant le ventre et finalement attaché aux accoudoirs. La contention qu’il décrit rendait tout mouvement impossible.
Il a essayé de crier pour alerter les passagers de son expulsion contre sa volonté et des policiers lui ont alors comprimé le cou et la cage thoracique pour l’empêcher de crier. Il lui ont également poussé la tête entre 2 sièges en la coinçant comme dans un étau.
Un des policier l’a insulté : « nique ta mère » et dit que son coran devrait être jeté à la poubelle. Un autre policier qu’il identifie comme le responsable du groupe avec les yeux bleus et un t-shirt orange officiel l’a traité de « minable » et de « connard ».

Le travail des militants porte ses fruits ! Sur ce vol, c’est une dizaine de passagers qui a permis de mettre en échec cette expulsion. Cela a été possible parce qu’ils étaient au courant de la présence de cet homme AVANT de monter à bord.

En effet, pour éviter tout soulèvement ou compassion de la part des passagers, la personne « déportée » est forcé de monter à bord avant tout le monde. L’escorte policière qui l’accompagne est en civil afin de ne pas attirer l’attention. Ils s’installent à l’arrière de l’avion, parfois même derrière un rideau. L’embarquement des passages se fait quant à lui, uniquement par l’avant, ce qui empêche à tous de remarquer la présence d’un « deporté » à bord. À l’arrivée, ils sortent en derniers de l’avion. Ni vu, ni connu. L’affaire est classée.. ou presque !

Presque.. parce que cette fois, c’était sans compter sur le travail d’information mené par les militants avant l’embarquement !

Il faut donc continuer.. Continuer à dénoncer pour que les passagers puissent être mis au courant et puissent ensuite réagir en refusant de s´assoir, ou en n’installant pas leurs bagages dans les endroits prévus à cet effet par exemple. Continuer à dénoncer pour contourner les plans mise en place par la police pour garder ça discret. Continuer à dénoncer pour mettre d’autres explosions en échec !!

STOPDEPORTATIONS


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