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Le PIR - Parti des Indigènes de la République - est une officine d’extrême droite

posté le 18/01/19 par http://revolutionetlibertes.fr/2016/03/28/pir-officine-dextreme-droite/ Mots-clés  antifa 
    • Le PIR (Parti des Indigènes de la République) est créé en 2005 dans le contexte des émeutes de banlieues suite à la mort de Zyed et Bouna dans un transformateur, et de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques interdisant le port du foulard à l’école, collège et lycée.

Toute analyse qui pourrait montrer que cette organisation ayant été créée par des ex-Trotskystes, des ex-altermondialistes et des ex-syndicalistes aboutirait avec une certaine logique que le PIR est une organisation de gôche ou d’extrême gauche, notamment ancrée dans le courant « Gauchiste » (au sens léniniste du terme).

L’un des objectifs de cet article consiste à mettre en avant les caractéristiques qui font du PIR possède la quasi-totalité des caractéristiques des groupuscules situés de l’autre côté de l’échiquier politique.

Autrement dit, le PIR est une organisation atypique d’extrême droite.

Le terme indigène utilisé par le PIR soulève un problème majeur, l’expression n’est jamais remise en question et pourtant, il y a de la matière. Si l’indigène est considéré par Houria Bouteldja pour désigner les français issus de l’immigration et plus particulièrement ceux issus des anciennes colonies françaises.

La définition de l’Académie française du mot « indigène » affirme « Qui est originaire du pays où il vit, […] Qui est propre à un pays, en opposition à ce qui y est importé », mais aussi « relatif aux populations autochtones d’un pays placé sous un régime colonial ou de protectorat ».

En effet, le dictionnaire considère que les indigènes sont ceux qui sont « originaires du pays dans lequel ils vivent », la conception du « français de souche » de l’extrême droite peuvent caractériser l’indigène d’une part et d’autre part « les populations implantés dans leur pays avant la colonisation en opposition au population européenne », donc les indigènes sont les peuples ayant été colonisés. Par conséquent, d’après les deux définitions, chaque personne est un indigène de quelqu’un d’autre. Ce confusionnisme permet d’entretenir un trouble dans la position du PIR.

La communautarisme du PIR a vocation d’isoler les personnes issues de l’immigration ou des anciennes colonies vis-à-vis de ce qu’ils appellent « le pouvoir blanc ». Leur volonté s’inscrit de ce fait plus largement dans une lutte raciale « contre la construction d’une Europe Blanche ». Très vite, la lutte contre les blancs prend une dimension importante qui trouve un écho chez les autoproclamés « indigènes ».

« De nombreux indigènes se considèrent par ailleurs comme n’appartenant à aucune communauté particulière. Des Blancs sont partiellement indigénisés par les politiques de stigmatisation, de relégation, de discrimination qui sont menées à l’encontre des quartiers populaires » réaffirmera le PIR dans son texte fondateur du Congrès Malcolm X.

En conséquence, la lutte des races devient l’un des supports fondamentaux pour l’organisation de Houria Bouteldja. Dans le concept de la lutte des classes « racialisée », la couleur de peau permet de distinguer la classe sociale et la condition d’une personne. On pourra dès lors comprendre que leur raisonnement affirment que les blancs sont considérés comme la bourgeoisie alors que les personnes issues de l’immigration sont vues comme le prolétariat. Houria Bouteldja affirme « Moi qui n’appartiens pas à la gauche blanche ».

Le rapprochement idéologique entre Boris Le Lay (Breizh Atao, groupuscule néonazi) et Houria Bouteldja apporte une nouvelle pierre à l’édifice. La convergence avec une organisation néo-nazie tenant évidemment de la suprématie blanche renvoi d’une manière assez logique, la volonté du PIR ne peut résider dans une lutte acharnée contre le colonialisme, les discriminations, etc. Ainsi, le PIR devient un adversaire de taille, puisque qu’il possède parmi ses « alliés objectifs » des néo-nazis. Le PIR n’a cependant jamais communiqué sur l’organisation, ni sur Boris Le Lay et on comprend pourquoi.

De même, le PIR rejette le concept de la République en réfutant l’idée de Liberté, d’Égalité et de Fraternité. En se plaçant dans le camp antirépublicain, on peut dire qu’il existe nécessairement une première barrière idéologique. Dans son texte fondateur, le Parti Politique affirme que « la République est un système politique, idéologique et social basé sur les inégalités raciales au sein de l’Hexagone, à l’encontre de l’immigration coloniale et de ses enfants et plus spécifiquement des Noirs, des Arabes et des musulmans ». Si la République n’est pas parfaite, loin sans faute, ce placement connote une position fondamentale. Il n’y a que les antirépublicains qui ne peuvent qu’adhérer à ce type de discours. En parlant également de « l’état Français », le parti de Houria Bouteldja considère la République identique au régime de Vichy. Une telle confusion ne permet que de créer des confusions supplémentaires.

La théorie avancée par Houria Bouteldja est que les discriminations sont structurelles et inégales entre elles, mettant en place une hiérarchie des discriminations. Plus loin, nous verrons que les personnes discriminées sont mises en opposition les uns entre les autres.

L’une des vidéos qui a le mérite de mettre à claire la position de Houria Bouteldja vis-à-vis du terrorisme, réside dans sa comparaison avec Mohammed Merah. Lorsque le terroriste islamiste exécute trois personnes de sang-froid devant l’école juive Ozar-Hatorah à Toulouse, cela la laisse indifférente. Est-ce au nom du concept abstrait et obscurantisme « philosémitisme » qu’elle se compare à un terroriste ? Nul ne peut le savoir, mais en fin de compte, il s’agit d’une certaine apologie du terrorisme, puisque finalement Mohamed Merah est comparé à un musulman ordinaire comme il y en a plein dans notre pays.

Le philosémitisme permet au PIR de revendiquer un antisémitisme avec une certaine légitimité. En considérant la France « juive » comme une réalité, le PIR peut affirmer que « avec les résistances du peuple palestinien qui subit depuis 1948 le joug meurtrier de L’État d’Israël, » et que de ce fait « le PIR lutte contre toutes les formes de domination impériale, coloniale et sioniste qui fondent la suprématie blanche à l’échelle internationale ». Le PIR ne reconnaît pas légitimement Israël comme un état à part entier. C’est pour cela que l’organisation participe activement à la campagne BDS.

Ainsi selon le PIR, « cette politique est basée sur un traitement privilégié dont bénéficie la répression de l’antisémitisme par rapport aux autres racismes. Cela contribue à creuser les oppositions entre les différentes composantes de la société française, désignant les Juifs à la vindicte des plus défavorisés dans la hiérarchie des racismes. Au bout de cette logique, on voit se profiler une offensive raciste contre les jeunes indigènes, les accusant d’être le vecteur d’un nouvel antisémitisme. » De ce fait, selon le PIR, les discriminations antisémites sont placées au-dessus des autres discriminations.

En affirmant que « la catégorie « Juifs » ne constitue toujours pas un corps pleinement légitime de la nation et de son identité », Houria Bouteldja va plus loin en niant l’implication des Juifs dans l’Histoire de France. On le retrouve de la même manière avec un révisionnisme sur l’Holocauste important : « l’État-Nation a donné aux Juifs deux missions cardinales : devenir la bonne conscience blanche et faire de la Shoah une nouvelle « religion civile » en la dépouillant de toute historicité. La commémoration de la Shoah devient en quelque sorte, un solde de tout compte. L’État paie sa dette aux Juifs et se rachète une probité morale » ou encore « les Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. Parce qu’ils bénéficient aujourd’hui d’une « racialisation positive » d’une part, et que l’amalgame entre Juifs et sionisme est constamment alimenté d’autre part, ils détournent la colère des damnés de la terre sur eux et en même temps protègent l’infrastructure raciale de l’État-Nation. Ils protègent le corps blanc. C’est là la seconde source du ressentiment anti-Juif qui, comme vous le voyez, n’a rien à voir avec l’antisémitisme européen même si parfois il en prend les formes ».

Dans le fond, le discours du PIR est très similaire à celui d’Alain Soral ou de Dieudonné, avec la convergence avec l’extrême droite musulmane et les néo-nazis de Breizh Atao, on peut fort bien conclure que le PIR est un groupuscule d’extrême droite.


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