Au printemps 2016, il ne s’est rien passé de fou mais il y a eu du nouveau qui annonce la sortie de l’interrègne. Tandis que la loi Travail assassinait définitivement ce qu’il restait du syndicalisme combatif en France, les mêmes syndicats ont pu constater que leur corps social s’était réduit comme une peau de chagrin. Les patrons ont en quelque sorte achevé la bête qu’ils lacèrent depuis les années 1970. Le mouvement contre la loi Travail a eu cette particularité : on ne luttait pas pour le retrait d’une attaque concrète contre les conditions de travail mais contre un nouvel aménagement de la gestion des conflits de classe au travail, dans la même veine que les deux réformes précédentes, d’abord sous la forme de l’exception jusqu’à celle de la règle.
C’est une opération de décentralisation qui vise à désamorcer l’obstacle syndical face à l’avancée patronale. C’est une nouvelle étape dans l’atomisation du prolétariat. Le dernier rôle accordé aux directions syndicales a été de maintenir l’ordre, de hurler avec les loups sans parvenir à produire une hégémonie dans la lutte. Aucune de leurs perspectives n’a été reprise. Nous étions une masse hétérogène, rassemblée autour du refus de la réforme du code du travail, sans qu’aucun sauveur ne parvienne à nous montrer la voie. On nous a montré la loi, ses flics, ses lacrymos, ses services d’ordre.
Des comateux, des éborgnés, des mutilés. Mais il serait dommage de ne présenter que nos moments de faiblesse et d’isolement. Face à la police, face à la justice, nous nous sommes organisés, nous nous sommes battus.
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