Discuter de la révolution syrienne, ou comment attirer des kamikazes sanguinaires
Ce vendredi 20 novembre une rencontre intitulée « Guerre et révolution en Syrie : quelle solidarité ? » était prévue au pianofabriek à Saint Gilles. Les intervenants invités étaient un docteur en développement, assistant à l’université de Lausanne, une chercheuse membre du collectif « Action Syrie », un journaliste du courrier international et un représentant du HDP, parti d’opposition turc.
Cette rencontre a été annulée sur ordre du bienveillant bourgmestre de Saint Gilles, Monsieur Charles Picqué. Une dizaine de policiers sont venus signifier aux participants et organisateurs, êtres naïfs et inconscients, que cette dangereuse discussion ne pouvait en aucun cas avoir lieu, parce qu’ils ne pouvaient en garantir la Sécurité.
Un acte de bravoure
N’écoutant que leur courage, les intervenants et les membres du public ont héroïquement refusé de se plier à cette incroyable atteinte à la liberté de réunion, pilotée depuis les cénacles islamistes de Syrie. Faisant fi de la menace (islamiste rappelons-le), la soixantaine de personnes ont quitté le pianofabriek avant que les kamikazes ne le réduisent en cendre et ont tenu la discussion dans un bar du parvis Saint Gilles. La rencontre a duré deux heures, elle a donné lieu à des interventions et des discussions de qualité, les plus téméraires se sont même permis d’y boire des bières.
Les gouvernants nous protègent, protégeons les gouvernants
Nous sommes reconnaissants envers nos gouvernants de toute l’énergie et de toute l’inventivité qu’ils déploient pour notre sécurité. C’est un véritable plaisir de voir tous ces jeunes et beaux militaires (et leurs longs et gros fusils !) dans nos rues. Nous applaudissons l’augmentation des écoutes téléphoniques et de la vidéosurveillance. Nous nous réjouissons de l’extension des gardes-à-vue à 72 heures. Et nous attendons avec une grande impatience la révision de la constitution qui se prépare.
Néanmoins, nous ne voudrions pas nous montrer ingrats. Nous comprenons très bien les risques terribles que prennent nos édiles dans la guerre contre le terrorisme. Envoyer nos F-16 nationaux réaliser des frappes chirurgicales en Syrie est certes une très bonne chose, mais la guerre est toujours une affaire dangereuse, surtout pour ceux qui en assument la décision.
Devant les risques encourus, nous invitons tous les citoyens attachés à la liberté d’expression à venir défendre celle de leurs élus, en commençant par celle des élus du conseil communal de St Gilles ce jeudi 26 novembre à 19h30 place Van Menem 39. Peut-être que d’infâmes terroristes attaqueront nos institutions chéries, mais nous sommes décidés à faire obstacle de nos mains nues et de nos corps contre tous les fossoyeurs des libertés démocratiques et inaliénables du Peuple !
Vive la liberté d’expression !
Vive la démocratie !
Vive la Commune !