Paraphysique des enfants du paradis

Les enfants du paradis
C’est le public, qu’aimait feu ( 1900 - 1977 ) Jacques Prévert
Tout y sonne vrai, c’est sa magie
C’est le monde des êtres lunaires
Et même, tout y est
En dessous de la réalité
C’est un fait !
Puisqu’en effet
Feu (1796 - 1846) Jean-Gaspard-Baptiste Deburau
Dit Baptiste, avait tué
Un voyou, qui osa à sa femme, pour l’insulter
A son procès, il parla si bien
Lui éternel faux muet
Qu’il fut tout bonnement acquitté
Il fut le plus grand
Mime de son temps
Feu (1800 - 1876) Frédérick Lemaître
Lui aussi, fut le plus grand
Acteur de son temps, un géant
L’idole de feu (1802 - 1885 ) Victor Hugo
De feu ( 1802 - 1870 ) Alexandre Dumas père, de feu ( 1811 - 1872 ) Théophile Gautier
Et qui en 1848, à Paris, sympathisa avec les ouvriers
Sur scène, il faisait la pluie
Comme il inventait le soleil
Personne n’avait son pareil
Car ce n’était pas une pièce
De théâtre, qu’on allait voir, c’était lui !
Et puis , voilà le fameux bandit
Qui époustoufla les diverses bourgeoisies
Feu (1800 ou 1803 -1836) Pierre François Lacenaire, homme de poésie
Grand voleur, et piètre assassin
Maître de sa réclame
Pour ne pas mourir en vain
A son procès, on l’acclame
Au grand dépit, de feu Avril, et d’autres coquins
Si lamentables complices, et experts de la lame
Et même si ses personnages sont légendaires
Dont le romantisme peut plaire aux révolutionnaires comme aux réactionnaires
Ne se sont jamais rencontrés, avec certitude
Comme dans le film, qui avec cela, prend des latitudes
Sans aucun doute, ils se connaissaient
Au moins de nom, c’est forcément vrai !
Et ainsi, toute cette alchimie
Grands acteurs, grandes actrices, personnages sortis d’un roman
Font que la réalité et la fiction se mélangent
Comme le fait, que c’est feu (1900 - 1972) Robert Le Vigan
Qui devait jouer le marchand d’habits
Mais pour des faits de collaboration
Il partit avec feu ( 1894 - 1961) L.F. Céline dans sa destination
Et oui, ce film, moi
Je l’ai vu une trentaine de fois
D’ailleurs, en 1995, la bourgeoisie cinématographique
L’a dit, plus grand film de tous les temps, à titre honorifique
Et cette fois, on peut être éventuellement d’accord !
De toutes façons, les bourgeoisies récupèrent tout
Nous le savons bien, et alors ?
Pour cela, ne pas le dire, serait être fou !
En vérité, les enfants du paradis
C’est toujours nous autres, les petites gens
Qui rêvent aux jours meilleurs, à l’anarchie
Il y a aussi le réactionnaire, au peuple, si malfaisant
Et si propre à chaque temps
Voici pourquoi, il faut lire
Les mémoires de feu Pierre François Lacenaire
Qui savait que tout allait mal finir
Pour sa tête tranchée, en plein air
De toutes choses, les bourgeoisies font des spectacles
Et le plus souvent, cela nous tacle !
Le précis de récupération, livre maudit
De feu (1947 - 2010) Jaime Semprun, pavé dans la mare
En son temps, et considéré comme une tare
Serait une banalité à réactualiser, aujourd’hui
En nos jours robotisés
Car la récupération est institutionnalisée
Par réseaux, elle est cooptée
Et on ne sait plus, qui récupère qui
Et on ne sait plus, qui récupère quoi
C’est comme une grande mayonnaise
Où tous les pouvoirs sont à l’aise
Intellectuels, artistes, mercenaires du capital
Fabriqués industriellement, et aussi de façon artisanale
Mais de nos jours maudits
Nos chers enfants du paradis
Voteraient pour la droite populiste
Et à fusiller, nous mettraient sur des listes
Nous autres, les marginaux
Nous autres, les pas normaux
Nous autres, les en dehors
Nous autres, les d’aucun bord
Les enfants du paradis
Ne vont pas voir les enfants du paradis
Les bourgeoisies aiment s’encanailler
Et de ce film, peuvent raffoler
Les bourgeoisies éclairées, votent
A la gauche du capital
Les enfants du paradis, retournés, votent
A la droite du capital
La misère ne rend pas intelligent
La misère cela n’est pas marrant
La misère c’est extrêmement violent
La misère c’est complètement dégradant
Toutes les tyrannies adorent la misère
C’est le lit commun, le ciment de la famille réactionnaire
La misère
Il y en a temps
La misère
Se disperse comme le vent
Voilà pourquoi, le fascisme est populaire
Qui sait partager toutes les misères
Et puis le fascisme n’est pas intellectuel
Il flatte la force physique, tout ce qui est manuel
Ainsi, le 29 septembre 1902, feu ( 1840 - 1902 ) Emile Zola
Mourut asphyxié, avec sa femme Alexandrine, mais voilà
La piste criminelle, ne fut jamais évoquée
Et la cause de mort accidentelle, fut privilégiée
Pourtant, feu ( 1874 - 1928 ) Henri Buronfosse, militant nationaliste
Utilisa ses talents, de ramoneur fumiste
Car en France, à cette époque, paradaient les antisémites et les nationalistes
Et même, si comme le dit
Jacques l’indompté, l’indomptable, de Nantes, un ami
Organisations antisémites, organisations patriotiques
Le vivier de toutes les droites historiques
C’est en France qu’on l’expérimentait
Les pratiques du futur, car cela plaît
Et même, si comme le dit
Jacques l’indompté, l’indomptable, de Nantes, un ami
De tous les fascismes, la France
N’a pas hélas, le monopole, c’est l’évidence !

Patrice Faubert ( 2012 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l’invité sur " hiway.fr "


publié le 28 décembre 2015