Citant les leçons de Fukushima, le Japon ordonne l’arrêt de réacteurs nucléaires

Un tribunal japonais a ordonné pour des raisons de sûreté l’arrêt de deux réacteurs nucléaires à peine relancés.

La compagnie d’électricité japonaise Kansai Electric Power a annoncé qu’elle stopperait dans la journée de jeudi son seul réacteur actuellement opérationnel, Takahama 3, se conformant à une injonction de justice qu’elle entend fortement contester.

Conséquence, l’action de la compagnie s’effondrait de 14,82 % à 1.046 yens à la mi-journée à la Bourse de Tokyo, l’ordre d’arrêt, qui vient plomber les plans techniques et financiers de Kansai Electric, étant tombé mercredi après la clôture.

Un tribunal japonais a ordonné mercredi l’arrêt de deux réacteurs nucléaires à peine relancés pour des raisons de sûreté, appuyant son jugement sur les leçons tirées de l’accident de Fukushima survenu il y a cinq ans.

Un arrêt forcé
Sont visées par cette décision de justice les unités 3 et 4 de la centrale de Takahama, qui ont pourtant obtenu les feux verts techniques et politiques pour redémarrer.

Takahama 3 avait été remis en service en janvier et l’électricité que ce réacteur produit est utilisée depuis fin février sur le réseau commercial.

Takahama 4 a été réactivé fin février, mais a été victime d’un problème technique qui a entraîné un arrêt inopiné trois jours plus tard. De facto, il n’est pas opérationnel mais la compagnie est désormais forcée de suspendre les opérations qui visaient à le ranimer.

Seuls deux réacteurs en service
Les actions des autres compagnies d’électricité étaient aussi affectées par l’imprévu de Takahama, que les journaux appellent « le mur de la justice » dressé devant le redémarrage des réacteurs : Tokyo Electric Power (Tepco) perdait ainsi 3,29 % à mi-séance et Kyushu Electric Power 6,57 %.

Actuellement, sur les 43 réacteurs restants dans l’archipel (contre 54 avant l’accident de Fukushima), seulement deux sont en service (Sendai 1 et 2, sud).


publié le 10 mars 2016