Fin de l’esclavage, la justice britannique condamne le travail gratuit et forcé.

Deux chômeurs, contraints d’aller travailler gratis pour mériter le versement de leurs allocations, ont refusé ce chantage et osé porter plainte contre le gouvernement. Le 12 février, ils ont obtenu gain de cause. En France, aucun média n’en a parlé.

C’est un camouflet pour le gouvernement ultra-conservateur de David Cameron, dont la haine envers ses chômeurs atteint des sommets et où la stigmatisation des « assistés » bat son plein. Car, outre-Manche et dans le monde anglo-saxon en général, il est commun de confondre allègrement salaire et aide sociale tandis que la notion de « mérite », aussi fallacieuse que chez nous, est, par contre, nettement plus aiguë…

Ainsi, au Royaume-Uni, pour lutter contre le chômage, on lutte contre les chômeurs et le travail forcé est une tradition. Ce pays en récession, qui affiche malgré tout un honorable taux de chômage à 7,8% derrière lequel se cachent exploitation, précarité et pauvreté (elle touche plus de 17% de la population, soit près de 11 millions de personnes), symbolise l’extrême dureté d’un capitalisme particulièrement sauvage et inégalitaire.

Le principe du « workfare-to-work » (allocations en échange de travaux), installé depuis la fin des années 1990, a été enrichi par des « back-to-work schemes » (programmes de réinsertion dans l’emploi) où, pour conserver leur allocation de 65 euros par semaine, les chômeurs sont sommés par les Jobcentre d’effectuer un « stage » non rémunéré dans des organismes communautaires ou dans les rayons de riches grandes enseignes comme Tesco, Poundland, Argos ou Sainsbury’s, jusqu’à 30 heures par semaine pendant un mois. A ceux qui refusent, on coupe les vivres pendant 6 mois.

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publié le 12 avril 2013