Rassemblement en soutien à la lutte du peuple en Turquie

BRUXSEL / Environ deux cents personnes se sont rassemblées lundi 2 juin, place du Luxembourg (près du parlement européen), en soutien aux peuple turc, victime d’une brutale répression policière.

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Mais que se passe-t-il en Turquie ?

Il ne s’agit pas d’un parc.
Il s’agit de ne pas être entendu.

Ce ne serait pas arrivé si ça avait simplement été un parc. Avant le parc, il y avait une pâtisserie ottomane. Et avant ça, un ancien cinéma. Et avant ça... Malgré les protestations locales, le gouvernement continue de détruire des bâtiments importants et l’espace public au profit de supermarchés et de mosquées. Les protestations n’ont aucun impact. Dans une démocracie réelle, les citoyens ont la possibilité de questionner et de modifier les initiatives gouvernementales.

Il s’agit d’un abus de pouvoir de l’état.
Ce ne serait pas arrivé si le gouvernement turc n’avait pas fait un usage excessif de gaz lacrymogène, d’armes à feu, de tanks, d’hélicoptères et de violence physique afin d’écraser les manifestants pacifiques du Gezi Parki. Une démocratie réelle permet la protestation et n’utilise pas une violence excessive envers ses citoyens.

Il s’agit de la censure des médias.

Ce ne serait pas arrivé si les grandes chaînes médiatiques turques avaient couvert les émeutes depuis le début. Malheureusement il y a de forts liens entre les médias et le gouvernement. Voilà pourquoi les manifestants turcs utilisent les médias sociaux pour attirer l’attention des médias étrangers. Dans une démocracie réelle, les médias sont indépendants et rapportent les événements de façon équilibrée.

Il s’agit des minorités qui ne sont pas protégées.

Ce ne serait pas arrivé si le gouvernement turc avait bien fait son boulot en protégeant ceux qui pensent différemment. Que ce soit la réaction paresseuse du gouvernement turc face aux attaques sur les citoyens alévis à Reynhanli, ou la façon dont le gouvernement essaye de limiter l’usage d’alcool, ou la façon dont les sociétés de couleur politique opposée peinent à continuer de tourner - non seulement le gouvernement turc ne protège pas ses minorités, mais il essaye de les détruire.

Une démocratie réelle chérit ses différences et ses minorités.


publié le 3 juin 2013