laïque et libertaire

Libertaires et laïques… des convergences naturelles ?

Dans le cadre d’une publication consacrée aux 100 ans de la mort de Fransisco Ferrer, le journal « Salut et Fraternité » du Centre d’Action Laïque de Liège a demandé à « A Voix Autre » de présenter les points de convergence entre le mouvement laïque et le mouvement libertaire.

Parce qu’il se dresse contre le maître « lorsqu’il juge que, par tel ordre, quelque chose en lui est nié qui ne lui appartient pas seulement, mais qui est un lieu commun où tous les hommes, même celui qui l’insulte et l’opprime, ont une communauté prête », un anarchiste est, au sens où l’entendait le philosophe Albert Camus, un révolté : « Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. » [1]
Ainsi, s’ils rejettent l’argument d’autorité, les libertaires affirment simultanément leur volonté de réflexion critique et leur défense de la dignité humaine comme des droits à disposer de soi-même et à se réaliser pleinement [2]. Cette position les place au cœur du mouvement laïque. Plus exactement, la laïcité est le socle de leur action. Le géographe Elisée Reclus estime d’ailleurs que la société anarchiste est en germe « partout où la libre pensée rompt les chaînes du dogme, partout où l’esprit d’enquête rejette les vieilles formules, partout où la volonté humaine s’affirme à travers des actions indépendantes ; partout où des gens honnêtes se rebellant contre tout renforcement de discipline, se joignent librement afin de s’éduquer et reprennent en main sans aucun maître, leur part de vie et l’entière satisfaction de leurs besoins. » [3]
Emancipation et fin de la servitude
Les libertaires donnent une tournure socialiste à cette libre pensée : une émancipation complète nécessite l’appropriation collective des moyens de production car, selon eux, « l’assujettissement économique » du travailleur au capitaliste engendre « la servitude dans toutes ses formes : misère sociale, dégradation mentale, soumission politique. » [4] Pour atteindre ce but, – délaissant la voie gouvernementale et les risques de cogestion du capitalisme, d’émergence de nouvelles classes dominantes voire de dérives autoritaires –, ils choisissent de multiplier les réalisations autogestionnaires, fédérées entre elles, capables de se substituer aux formes d’organisations capitalistes et étatiques [5]. Persuadés que le socialisme est en perpétuel devenir et que seuls des hommes et des femmes libres créent une société libre, les anarchistes refusent toute idéologie figée et s’attachent à mettre dès à présent en pratique les assemblées générales, les décisions collectives et la désignation de mandatés révocables [6] notamment dans les coopératives et les syndicats qu’ils créent, comme en Espagne où les anarcho-syndicalistes de la Confederacion General del Trabajo fédèrent aujourd’hui 60.000 travailleurs.
Des combats communs
En plus de leur investissement dans les mouvements sociaux touchant l’emploi, le logement, les sans-papiers ou encore le climat, les libertaires sont actifs dans une série de luttes qui coïncident avec celles des autres laïques.
On se souvient des affiches « Contre le sida : la capote, pas la calotte » diffusées par le mensuel belge Alternative Libertaire et de sa campagne de débaptisation de 1995. Aujourd’hui, les organisations libertaires continuent à résister aux dogmes religieux, chrétiens, juifs ou musulmans. Et elles réaffirment entre autres leur attachement à laïcité de l’enseignement, face au créationnisme ou à la remise en cause des cours d’histoire et de gymnastique.
Parallèlement, elles dénoncent le culte de la patrie et le mythe de l’« identité nationale », que les dirigeants présentent ces derniers comme alternative aux replis communautaires ou qu’ils s’en servent pour galvaniser la population lors de crises économiques. Culture à courte vue, passéisme réactionnaire, conformisme social, xénophobie : le nationalisme et ses drapeaux sont les linceuls de la pensée libre. Il en va de même pour les régionalismes flamand et wallon. Cet « anationalisme » s’avère très concret en Israël où les libertaires luttent avec des Palestiniens contre le mur de séparation et ont obtenu une modification de son tracé à Bil’in en 2007.
Craignant qu’en ces temps incertains la valorisation et la défense de la collectivité ne se fassent aux dépens des droits de l’individu, les anarchistes s’inquiètent de l’instauration récente de méthodes particulières d’enquête, de la multiplication des caméras ou de l’apparition des nanotechnologies comme les puces RFID (Radio Frequency Identification – puce d’identification personnelle par onde radio) à l’école de la Bruyère et dans les transports en commun bruxellois en 2008…
Assez logiquement, les libertaires d’ici et d’ailleurs, adversaires du nationalisme et de l’autoritarisme, informent sur les mouvements d’extrême droite et les combattent. En Italie, des militants contrent les rondes « citoyennes » récemment initiées par la Ligue du Nord. En Russie, d’autres s’opposent aux néonazis par les procès et les manifestations, au péril de leur vie. Tous ces combats sont menés parce que c’est l’Homme, être indépendant et perfectible, qui est au cœur du projet anarchiste. Et comme l’a écrit le théoricien Bakounine – ou est-ce un autre laïque ? – : « L’homme n’est réellement libre qu’autant que sa liberté, librement reconnue et représentée comme par un miroir par la conscience libre de tous les autres, trouve la confirmation de son extension à l’infini dans leur liberté. »
[Par le collectif de la revue libertaire « A Voix Autre »
www.avoixautre.be]
à paraître dans « Salut et Fraternité ».

nous avons choisi d illustrer notre "création" à l aide de cette excellente synthèse, rejoignant en touts points notre vision de la mouvance laïque libertaire,puisque dans tout son paradoxe,il est le fruit d ’un travail minutieux et intelligent ,fourni par la collectif "à voix autre",sur la demande du centre d action laïque liègeois,autrement dit "notre cible première ,qui dans son immobilisme face a divers contacts , critiques, demandes d ’explication et autres tentatives de mise en "relation" avec notre collectif "liegeois laïque et libertaire",n a pu que nous conforter dans notre désir clair et net de scission philosophique et active d avec l appareil laïque organisé régional de bruxelles-wallonie .De nombreux "scandales" sur bases de malversations ou encore de sympathie tantot a l extreme gauche, tantot a l extreme droite,mais aussi la forte politisation a dominante socialiste non camouflée,ou encore le caractère inutile de beaucoup des action menées par Le CAL(centre action laique)voire parfois "élitiste" de la plupart de ses activités,peu populaires ,ou encore le choix fait par cet appareil d œuvrer a la mise en place de cours axés sur le "civisme ",donc pro étatique,ceci au déni de sa vocation neutre et apolitique , tout autant que de défense de la libre pensée,auront fini par nous persuader de la nécéssité de "réappropriation"intellectuelle de la pensée "laïque",par ses véritables "géniteurs" , c ’est a dire les anarchistes ,ou libertaires, que nous sommes.Une lutte locale, mais que nous pensons un jour voir gagner le terrain national et pourquoi pas international,afin de ramener la "véritable pensée laïque" dans sa place originelle, c est à dire au sein de la pensée anarchiste , soit, libertaire.Nous sommes constitués dorénavant en association de faits et avons entrepris nos propres actions sous le "label" Liègeois Laiques et Libertaires, en abrégé,L.L.L.ET INVITONS TOUTE PERSONNE INTERESSEE A NOUS CONTACTER sur le mail cntbelgique@outlook.fr NOUS PUBLIERONS PONCTUELLEMENT DES ARTICLES TRAITANT DE NOS ACTIONS ET BUTS. SALUTATIONS LAIQUES ET LIBERTAIRES. LE COLLECTIF L.L.L


publié le 15 octobre 2017