Récit d’un rassemblement solidaire avec les migrant-es et contre un collectif anti-pauvres

Récit du rassemblement en solidarité avec les migrant-es et contre l’appel d’un collectif de riverains pour défendre leur quartier à manifester ce lundi 18 décembre 2017 au métro Jaures devant la PADA.

Lundi 18 décembre 2017, un autoproclamé « Collectif des habitants associés Jaurès / Stalingrad / Flandres / Quai de Jemappes » appelait à un rassemblement devant la PADA* au métro Jaurès.

Ils/elles entendaient dénoncer la dégradation du quartier causée selon eux/elles par la présence des migrant-es, tout en se cachant derrière un discours humaniste, dénonçant également les conditions de non-accueil de ces dernièr-es.

Mais, ne nous y trompons pas, la fine couche de vernis humaniste masque mal leurs réelles intentions : défendre leurs intérêts de classe, balayer la misère devant leurs portes.

Leur discours est le même que celui d’associations « anti-pauvres » de quartier comme Action Barbès, SOS La Chapelle ou encore La Chapelle Demain : présence de migrant-es et/ou de pauvres = insécurité et insalubrité.

Alors qu’ils annonçaient en grande pompe leur action dans les médias, c’était sans compter la présence d’une cinquantaine de personnes, venant perturber leur initiative et dont beaucoup croisées ces dernières années dans les luttes avec les migrant-es dans les quartiers La Chapelle – Jaurès.

Une banderole disant « La dignité c’est pas de parler de détritus quand les gens dorment dans la rue – Solidarité avec les migrant-es » a été déployée et des slogans criés, les empêchant de tenir leur rassemblement comme ils le souhaitaient (« No border, no nation, stop deportation », « de l’air, de l’air, ouvrons les frontières », « solidarité avec les réfugié-es », « azadi, houryia, freedom », « bobos, élus c’est vous les détritus », « les élus c’est le problème, pas la solution », « des papiers pour tou-tes ou plus de papiers du tout »).

La veille, des affiches avaient été collées sur les murs de la PADA.

Au bout d’une demi-heure, les riverains bien pensants ont remballé leur matériel et sont partis sous les huées des personnes solidaires et des migrant-es.

La solidarité est notre arme !
Liberté et papiers pour tou-tes !

* La Plateforme d’Accueil des Demandeurs d’Asile, gérée par France Terre d’Asile, est le premier lieu de contrôle, passage obligé pour les demandeur-euses d’asile à Paris. Depuis des années, des migrant-es dorment devant, dans l’attente de pouvoir commencer leurs démarches.


publié le 20 décembre 2017