[NBC Rotterdam] Mercredi 7 aout 2013

On est arrivéEs de Bruxelles vers 13h, à trois, et la pluie venait de commencer à Rotterdam. Le camp, installé sur un terrain vague (appartenant à l’entreprise BAM) entre une usine Unilever, le canal et les buildings de KPN, extrémité Sud de la ville. Il y a environ 350 participantEs. Deux tentes centrales énormes pour les activités, des chiottes sèches (certaines pour pipi et d’autres pour caca mais qui sont à l’opposé du terrain ce qui n’est pas rudement pratique), la très célèbre cuisine « De Sabot », des postes de garde, la tente accueil, des douches.

Vers 15h, nous partons manifester devant le centre fermé de Rotterdam, juste à côté de l’aéroport. Il s’agit d’un centre construit il y a quelques années et qui est entouré par des murs noirs de ciment, bitume et graviers, hauts de quatre mètres. Une structure impressionnante, quasi indestructible, horriblement inhumaine. Il faut s’éloigner de 50 mètres de ceux-ci pour apercevoir les fenêtres du troisième étage, à travers lesquelles les migrants incarcérés nous font signe, et frappent aux fenêtres fermées. On leur gueule un numéro de téléphone en anglais, arabe, français et néérlandais, qu’ils peuvent appeler en cas de pépin, et plein de slogans, ponctués avec des tambours et une sirène d’alarme de temps révolus (le truc que les pompiers tournaient à l’époque et qui fait un bruit de pèté...).

Les flics se tiennent à l’écart -juste une camionnette, et le gros de leur nombre s’est tenu éloigné, dans une base aérienne toute proche. Après avoir fait tout le tour et répété le numéro de téléphone de trois côtés différents, on part à pied jusqu’à l’aéroport, deux cent mètres plus loin.

A l’aéroport, les flics campent devant la porte d’entrée, se protégeant de leurs vélos. Certains d’entre nous se mettent un drap noir sur la tête et tiennent des pancartes avec des noms de personnes victimes de leur expulsion avec une courte bio. L’image est claire.
Pendant ce temps, d’autres distribuent des flyers contre les expulsions.
Après une demi-heure sur place, ça s’échauffe un peu, la raison n’est pas claire et les flics nous somment de quitter les lieux, sinon ils nous arrêtent. On décide de se barrer, tous ensemble, bien soudés. Une cinquantaine rentre au camp à vélo, et heureusement pour eux il y a enfin une éclaircie maintenant, après cette après-midi boueuse et pluvieuse.

Au camp, un four à pain a été apporté par des français (on me dit que je ne peux pas utiliser le mot français dans mon article, parce que pas de nation, et puis en plus merci du cliché : des français avec leur pain -et pourquoi pas des bérets ?), bref, ils préparent des pizzas, avec une sauce moutarde/levure de bière/ ?? incroyablement délicieuse.

/Fin d’article/ A suivre...


publié le 8 août 2013