Une justice prédictive, par algorithmes

Les productions *Premier Avril toute l’année* présentent :

Une justice prédictive, par algorithmes

Régulièrement, face à l’actualité, nous nous surprenons à penser : mais quelle date sommes-nous donc ? En regard de l’énormité lue, traitée comme une information banale, nous nous imaginons face à un traditionnel canular de premier avril... Noooon, c’est la vraie vie !

Le premier mars, notre regard est attiré par ce titre : « Comment Koen Geens veut robotiser la justice », publié par Laurence Wauters sur Le Soir en ligne. Le ministre de la justice vient de réceptionner un rapport sur l’avenir de la profession d’avocat, un texte qui nous plonge à nouveau dans l’invasion technologique : « Les sources du droit se sont démultipliées et dans le même temps, le nombre de décisions de jurisprudence disponibles a explosé. Seule l’intelligence artificielle est à même d’exploiter à un coût abordable ce big data ». Mazette. On y trouve également la notion de « justice prédictive ». Grâce à des algorithmes tournant sur des données ciblées dans les jugements, arrêts ou commentaires de jurisprudence, le système rendrait possible la prédiction de l’issue donnée à une affaire par un juge, « avec un degré de fiabilité bien supérieur à celui d’un juriste classique ». Et voilà, c’est lancé. Le lendemain, des spécialistes en discutent comme si de rien n’était, dans les pages débats et opinions des journaux ; un nouveau poison -de fait accompli- est injecté dans les cerveaux.

Quelqu’un pour les arrêter ? Les bras ballants, allons-nous continuer à regarder la dictature technologique, dans laquelle nous baignons, s’imposer toujours plus... ?

Gérald Hanotiaux


publié le 17 mai 2018