[Education sexuelle à l’école] - L’arroseur arrosé

Partager sciemment des fake news sur l’éducation sexuelle des enfants à l’école préserve-t-il des pièges de la désinformation ? Visiblement non.

Mme Cerighelli (élue municipale à Saint-Germain-en-Laye) se fait petit à petit une place de choix parmi les experts en désinformation, notamment en ce qui concerne l’éducation sexuelle dispensée aux enfants à l’école. Depuis quelques mois, elle a pris l’habitude de diffuser sur les réseaux sociaux des messages aussi alarmistes qu’infondés sur le contenu des cours dispensés aux bambins français.

  • Le 21 septembre 2018, un twitto facétieux décide de provoquer l’élue en lui tendant un piège. Il rédige un tweet dans lequel il raconte avoir été directement témoin de pratiques pour le moins étranges dans une école de la Région Parisienne. Tweet dans lequel il mentionne Mme Cerighelli.

Cette dernière, persuadée que ses pires craintes sont en train de se réaliser, entre donc en contact avec l’auteur du tweet via la messagerie de Twitter, lui demande des précisions et indique qu’elle va de ce pas contacter la municipalité concernée par ce qui lui semble être un dérapage intolérable afin d’obtenir confirmation de l’information. Conversation qui sera évidemment aussitôt publiée sur le réseau :

A ce stade, on pourrait penser que, dans l’hypothèse où la vérification promise ne permettrait pas de confirmer cette information, L’élue déciderait d’en rester là… Et bien non ! Elle reprend l’image pour accuser l’Education Nationale de vouloir pervertir nos enfants dès la maternelle mais en évitant soigneusement de reprendre les éléments de contexte du tweet initial, qui ne semblent pas confirmés.

- Pourtant, une recherche par image révèle en quelques secondes que cette image est visible sur le web depuis plus de 10 ans. Des recherches plus poussées permettent même de constater qu’il s’agit en réalité d’une œuvre artistique d’Anna Maltz datant de... 2001 !

Conclusion : le fait de diffuser sciemment et régulièrement des messages mensongers ne protège pas des pièges dans lequel des twittos farceurs voudraient vous faire tomber. La provocation de départ, en dépit des doutes qu’elle soulève, est reprise quasiment à l’identique mais en retirant soigneusement les éléments de contexte qui pourraient être rapidement démentis.

Astuces DIY :

- Une recherche sur le nom de l’école permet de vérifier si la source est identifiable ou non. Dans le cas présent, l’école existe belle et bien :

    • Ecole maternelle Le Paradis (opportunément située rue d’Enfer)

publié le 27 septembre 2018