Sionisme ou sionismes ? Bref rappel des fondements du mouvement juif de libération nationale

[Petit billet motivé par des lectures de commentaires ici et là sur ce réseau social où les erreurs sont parfois – souvent ? - au rendez-vous].

Les sionismes se conjuguent au pluriel. Il y a en effet différentes formes de sionisme et plusieurs courants sionistes.

    • Tout d’abord, à l’origine, le sionisme s’inscrit dans le développement des premiers mouvements de libération nationale du début du XXe siècle. Leur but est la création d’États indépendants sur des territoires occupés par des empires coloniaux de l’époque : en Palestine, en Egypte... par l’empire britannique.

Quant aux différents courants du sionisme :

- il est d’abord en Europe central « bourgeois » avec son théoricien, le journaliste autrichien Theodor Herzl (1860-1904).

- Puis très vite, dans les années 1920, le mouvement juif de libération nationale est investit par des organisations ouvriéristes social-démocrates et communistes juives d’Europe de l’Est qui désirs créer un « État ouvrier socialiste » en Palestine, avec leurs « frères ouvriers palestiniens ».

- Enfin, il existe une tendance de droite, ultra nationaliste et raciste , connue sous l’appellation officiel de « révisionniste sioniste », formée par des organisations juives d’extrême droite, dont l’un des modèles sont les « chemises noires », les milices du Parti national fasciste italien de Benito Mussolini. Conduit par l’ukrainien Vladimir Jabotinsky (1880-1940), ce courant sera à la base du parti de droite Likoud.

Conclusion : Il n’y a pas « LES » sionistes, mais « DES » sionistes, donc pas « UN » sionisme mais « DES » sionismes.

Manuel Abramowicz / Bruxelles / 6 novembre 2018


publié le 7 novembre 2018