Pas de confinement pour la solidarité !

« Dans un monde où se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment la pire des choses ».

La situation de « crise sanitaire » que nous vivons toutes et tous aujourd’hui, au-delà des frontières, offre à l’État le contexte rêvé pour mettre en œuvre tout son dispositif répressif. Dans notre génération, jamais auparavant nous n’avons vécu une situation où le rappel à l’ordre est aussi largement diffusé et assimilé. Jamais auparavant il n’a été aussi clair que c’est l’économie et le capital qui comptent pour eux avant toute autre chose, avant la vie. La population entière semble avoir incorporé les diktats de l’État et il ne semble plus possible d’échapper à la morale citoyenne de l’obéissance, présente partout où l’État ne l’est pas avec sa police et sa justice. Toute réflexion critique est bannie, tue, cliniquement mise à l’écart.

Fort heureusement, l’État et la morale des bons citoyens n’ont pas réussi à infiltrer chacun et chacune. Il y a encore des personnes qui désobéissent, qui ne respectent pas le couvre-feu, ne respectent pas les milles et une règles, et qui souhaitent encore penser pour elles-mêmes et agir en conséquence. Il y a encore des personnes qui ne sont pas dupes et qui reconnaissent dans ces mots d’ordre une volonté de contrôle social suprême et de flicage généralisé. Les nouvelles des manifestations, attaques et sabotages qui nous parviennent des pays du sud nous inspirent. Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd…

« L’enfermement ne se limite pas aux murs des prisons ; c’est la société entière qui se transforme en grande prison à ciel ouvert » disait-on il y a quelques années. On n’aurait pas pu imaginer qu’elle se manifesterait aussi clairement, sans la moindre couche de vernis, et de manière aussi étendue.

Au moment d’écrire ces lignes, 12 anarchistes risquent d’aller en prison plusieurs années, justement pour s’être opposé·e·s à ce monde d’oppression et d’enfermement, pour avoir porté des idées claires contre la domination et l’exploitation, pour avoir poussé au bouleversement des rapports sociaux, en un mot, pour s’être battu·e·s pour l’anarchie.

Leur procès en appel* s’achève ce jeudi 12 novembre.
Que le juge prononce de la prison ou non, du ferme ou du sursis, ne laissons pas cette répression sans réponse !

Solidarité au-delà des murs, au-delà des frontières !
Liberté pour toutes et tous ! Les luttes continuent !

* toutes les infos sur l’enquête et les procès sont disponibles sur lalime.noblogs.org

Ci-dessous : une version tract A5 de cet appel et une affiche de solidarité


publié le 6 novembre 2020