Qui sème le couvre-feu récolte l’incendie

Enfermé.es chez soi, quand on en possède un. Masqué.es dehors. Repris.es à la volée par une voix robotisée : « veuillez remettre votre masque s’il vous plait ».

Luttes sociales étouffées, criminalisées. Repression raciste. Travail déclaré et consommation encadrée comme seule activitées autorisées.

Santé mentale en berne, potes qui vrillent. Peu de possibilités de décompresser, s’évader, sortir du train-train quotidien, bien ancré sur ses rails sécuritaires.

Qui sème le couvre-feu récolte l’incendie

Presque deux mois que la vie est sensée s’arrêter à 22h... et il paraît qu’on vient d’en reprendre pour trois de plus, jusqu’en février. Mais que ce passe-t-il dans une ville après 22h ?

Depuis plusieurs semaines fleurissent banderoles, tags, affiches et autres feux-d’artifices venant rompre la monotonie des rues délaissées de leurs habitant.es.

Puis, samedi dernier, au hasard des rues quasi-vides de Saint-Gilles. 22h sonnent. Un curieux cortège rompt le silence de la ville. Illumine le ciel, colore les murs, inonde les ondes, enballe la nuit…

Qui sème le couvre-feu récolte l’incendie

Ca ressemble à une invitation. Se dire que c’est possible : reprendre la rue, se retrouver. Souffler sur les braises. Recréer des interstices, des espaces d’autonomie, même temporaires. Physiques ou virtuels, obscurs ou colorés, flânants ou dansants, discrets ou tapageurs.

Qui sème le couvre-feu récolte l’incendie. Contre un Etat raciste et paternaliste qui prétend gérer une situation de crise qu’il a lui-même engendré. Une invitation à danser dans le ciel et à lancer des étincelles...


publié le 18 décembre 2020