Contre la 5G et le capitalisme de surveillance

Si les nouveaux usages que la 5G va générer sont encore difficiles à identifier aujourd’hui, un premier usage bien concret se dégage nettement : l’accentuation de la surveillance par caméra. En tant que réseau mobile à haut-débit, la 5G permettra d’installer facilement des caméras en tout lieu. Il pourra aussi plus facilement s’agir de caméras mobiles, en ce compris de drones, et de les connecter à des data centers où les images pourront être traitées en direct, par des algorithmes d’intelligence artificielle, et notamment de reconnaissance faciale.

De plus, le déploiement du réseau 5G devrait permettre d’améliorer la finesse de la surveillance effectuée par les opérateurs de télécommunications (Proximus, Orange, Telenet). Les GSM traditionnels permettaient déjà de localiser leur détenteur·trice avec une précision de l’ordre de 10 à 100 m. La 5G augmenterait considérablement les capacités de triangulation des opérateurs : la précision serait alors de l’ordre du mètre. Autant dire qu’on pourra savoir exactement où vous êtes, à tout moment.

Enfin, en l’état actuel, la 5G connectera toutes sortes d’objets achetés à des sociétés privées, tournant sur des systèmes d’exploitation privés, avec des applications privées, sur des réseaux privés, et toutes ces sociétés tenteront de capter un maximum de données pour venir alimenter le « capitalisme de surveillance ». Sa logique est simple : commercialiser nos données pour établir des profils afin d’affiner la publicité ou les logiciels d’intelligence artificielle ? Tout cela au bénéfice de quasi-monopoles comme Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft (GAFAM), ainsi que des agences de sécurité et de renseignement qui bénéficient d’accès directs aux informations recueillies par les plate-formes numériques.

En avril 2020, l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) a, pendant plusieurs semaines, bloqué l’accès au site internet présentant les positions géographiques des antennes GSM.
Nous avons donc réalisé notre propre carte du réseau 5G en Belgique. Cette carte reprend l’ensemble des sites pour lesquels des permis 5G ont été accordés.
Les données étaient déjà librement accessibles mais demeuraient enfouies dans les milliers de pages du cadastre. Elles sont maintenant facilement accessibles à l’adresse carte5G.be

Ne laissons pas le contrôle aux GAFAM et à la police, refusons la 5G et la numérisation du monde !

technopolice.be


publié le 22 mars 2021