Les insulae triomphent !

critique externaliste :

Premièrement, l’utilisation du zoning contribue à la disparité sociale en concentrant les défavorisés dans les mêmes quartiers. Dans cette vision conservatrice, l’urbanisme doit contribuer au maintien des forces en place. [1] Les échanges économiques du XXIeme siècles étant conditionnées, dans une logique de prédéterminisme spinoziste, par la capacité d’action de l’individu sur le système, ceux-ci vont évoluer en circuit fermé et interagir plus qu’entre eux. Leur condition ne va donc pas évoluer.

Deuxièmement, ce Prix devient un levier de la propagande néo-libérale, qui cherche un transfert de l’affect de ses assujettis envers leur servitude. C’est une architecture des sociétés de contrôle [2] , un rapt chronotopologique. La chronotopologie étant la topographie temporelle dont les acteurs disposent lorsqu’ils interagissent dans la réalité. Si Ce ne sont pas les philosophes, mais bien ceux qui s’adonnent au bois découpé (...) qui constituent l’armature de la société [3] . Alors, On comprend mieux pourquoi les institutions néolibérales adhèrent si facilement à l’organisation de la production architecturale selon Aravena : aux pauvres, le logement inachevé à compléter soi-même – suivant l’adage libéral « à chacun selon ses besoins » –, aux riches, les palais de verre et les mausolées signés des grands auteurs. [4] L’urbanisme que le prix promeut, est un celui d’une servitude temporelle. Ce temps que les protagonistes vont passer à l’agrandissement de leur mietkazern, est proportionnel à celui qu’ils ne vont pas investir dans une action politique. L’état ne s’investit pas dans la constitution de logement sociaux de qualité et laisse, encore, les protagonistes du néolibéralisme se substituer à sa fonction !


publié le 19 janvier 2016