si vous défendez le stalinisme, vous êtes un-e ennemi-e
Angela Davis
Il est plus commun d’insister sur l’héroïsme de certaines des icônes Black Panthers, largement célébrées par le spectacle et le gauchisme mondial depuis les années 70, que sur les fortes tendances virilistes et autoritaires en son sein, ou sur les luttes sanglantes que se livrèrent ses bureaucrates dans les années 70, qui furent en partie à l’origine de son éclatement (avec bien sur la répression menée par l’État via ses services secrets et le programme COINTELPRO).
Les pages que consacre Denby dans son autobiographie [5], sans grands effets de styles ni analyses jargonneuses, à la rage incroyable qui animait les ouvrier-e-s (en grande partie noirs) des usines de Detroit jusqu’aux années 80 en témoignent largement.
Depuis cette période, marquée pour Angela Davis par un mandat d’arrêt du FBI, une cavale et deux ans passés en prison dans la célèbre affaire des Frères de Soledad (on lit un peu partout en français qu’elle aurait été condamnée à mort [6]), celle-ci est devenue une universitaire reconnue (en quoi ? On vous le donne en mille : les fameuses « gender studies ») et une politicienne médiatique. Elle visite Cuba plusieurs fois à partir de 1969, reçoit de nombreuses récompenses internationales dont le Prix Lénine pour la Paix ( !) que lui remet l’URSS en 1979, et devient candidate à la présidence des États-Unis pour le Parti Communiste en 1980 et 1984.
Une intellectuelle officielle à qui toutes les portes des médias sont depuis longtemps ouvertes, en somme. Lors de son dernier passage en France, elle était d’ailleurs devenue rédactrice en chef de l’Huma, et les très nombreuses interviews qu’elle a accordées à la presse disponibles en ligne donneront une idée suffisante de la radicalité de ses propos à celles et ceux que ça intéresse.