Ce n’est pas la première fois que la porte-parole provocatrice et très médiatique du PIR est invitée à Strasbourg. La dernière fois c’est Jean-Claude Meyer en tant que membre de l’Union Juive Française pour la Paix qui lui a déroulé le tapis rouge, lui permettant de présenter son livre précité, et de déballer au grand jour sa stratégie politique.
Non contente de ressortir les grilles d’analyses binaires et simplistes de l’anti-impérialisme et ses alliances nauséabondes avec les régimes, groupes politiques et dictatures théocrates et/ou autoritaires, Houria Bouteldja n’hésite pas ( « ose dire » même ) à reprendre jusqu’au discours du Front National quand il s’agit deminimiser l’extermination des juifs d’Europe et à attiser la haine à grand coup de concurrence des mémoires chère à l’extrême droite antisémite (Soral et Dieudonnéen première ligne).
Le fil directeur est le négationnisme, hier comme aujourd’hui dans le jeu des rapprochements extrême gauche/extrême droite.
Ses propos homophobes et sexistes n’ont pas empêché une grande partie du milieu antisexiste, féministe, libertaire et radical de suivre aveuglement si ce n’est Bouteldja elle-même du moins une partie de son discours, et de ses thèses racistes. Le monde serait divisé entre "Sud"et "Occident", "Indigènes"et "Blancs"."Blanc" ? "Race sociale" « qu’on est tout à fait libres de quitter », à condition de faire allégeance à la "cause indigéniste", autrement dit à faire les portes valises du PIR et consorts dans leurs luttes. Luttes pour quoi d’ailleurs ? Pour plus de "noirs"et d’"arabes"dans la police, au gouvernement, dans les médias ?Luttes pour que la justice fasse mieux son travail dans les affaires d’assassinats policiers ? Luttes pour le droit de porter des signes religieux ?
Etre contre le racisme c’est affirmer que les races n’existent pas, que ce sont des catégories utilisées par le pouvoir pour assurer la paix sociale et masquer ou étouffer les conflits de classe, eux bien réels. C’est affirmer que les seuls qui ont intérêt à assigner les individus à une identité raciale, culturelle ou religieuse, sont ceux qui veulent exercer un contrôle sur ces mêmes individus, via la famille, la religion, l’Etat ou le Parti.
Les demi-critiques, les adorateurs inavoués et ceux qui justifient leur participation à la mascarade funeste du racialisme par "ouverture aux autres" (qui est l’autre en fait ?) ou "convergence des luttes" sont prévenus.
Entre révolution et réaction (religieuse, raciste et négationniste) il faut choisir. Which side are you on ?
Contre l’Etat, les Partis et la République