Préciser d’abord qu’en parlant de racialisme, on peut faire référence à plusieurs travaux, notamment ceux de Tzetvan Todorov, dans Nous et les autres [Paris, Seuil, 1989], mais aussi, moins directement certes, à ceux d’Étienne Balibar et Immanuel Wallerstein sur ce qu’ils nommèrent excellemment Les identités ambiguës [Paris, La Découverte, 1988] (et il y a d’autres théoriciens importants que je ne nomme pas).
Par le terme « racialisme », comme d’autres avant moi, j’entendrai donc précisément le fait de faire la promotion, par tous moyens, et quelles que soient les intentions réelles ou supposées, de l’existence de différentes races dans le genre humain, de prendre cela pour acquis incontestable, d’en tirer des conséquences essentialistes, et de créer sur cette base idéellement des « communautés » la plupart du temps inexistantes.