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Ce matin, Bruxelles se réveille la tête dans le Q.

Une année de crise sanitaire a renforcée la tendance criminelle des politiques publiques centrées sur le profit, la répression, la production et la consommation au détriment du financement de la santé et de nos vies.
Alors que nos libertés sont chaque jour plus restreintes, et que nos fêtes et manifestations sont réprimées, l’air est de plus en plus lourd et étouffant.

Les queer, les anormaux aux côtés des autres minorités, qui déjà survivaient plus qu’ielles ne vivaient, sommes parmi les plus précarisé·es dans cette crise. Nous entendons par anormaux toutes celles et ceux qui dérangent, car ne rentrant pas dans les catégories rigides et pré-assignées du patriarcat hétéronormé, homophobe, putophobe, transphobe, sérophobe et raciste, et qui sont davantage sujet·tes aux attaques de cette société.

Nous, fières Trans Pédés Gouines et Travailleur·euses du sexe, méprisons ce monument phallique en délabrement qu’est le "palais de justice". Il n’est pour nous que le symbole de cette justice bourgeoise et hétéro-patriarcale dont les mascarades gesticulatoires impactent pourtant nos communautés de manière concrète.

Cette justice répressive, garante et défenderesse d’injustices systémiques, d’impunité policière et de féminicides, nous ne lui offrons pas notre Q, mais lui crachons dessus.

L’État de droit phallo-capitaliste ne respecte pas nos vies; notre émancipation passera par la libération des chaînes de la famille bourgeoise et de son modèle (re)productif. Nous n’avons que nous-même pour créer nos propres réseaux de solidarité: nos communautés.

Nous ne nous retrouvons ni dans le monde citoyenniste des hétéroflics ni dans la société du fric des homoflics qui veulent contrôler nos vies et faire de nous de dociles concentant·es. Notre horizon est la destruction des systèmes d’oppressions pour l’égalité réelle et matérielle de tousxtes.

En cela, nous nous joignons aux appels de nos camarades de tous bords pour une véritable justice pour Mawda, pour Adil, pour Mehdi et pour Ibrahima, ainsi que pour toutes les autres victimes de violences policières et de ce monde sinistre qui protège les plus forts.
Nous rejeterons toujours leur justice et construirons une Justice pour et par nous-même.

Marginales, pervers.es, traîtres à notre genre et nos sexualités attendues, nous danserons sous le signe de la riposte, de la subversion, de la dissidence.

« La révolution se fera dans la paix, l’amour et la bière, mais si ça ne marche pas, on lancera des pierres, on mettra le feu et on cassera du verre »
 Indianara