Edwy Plenel, le patron de Mediapart, n’est pas content. Notre dernière « une » le montre entortillé dans ses moustaches, qui le rendent aveugle, sourd et muet face aux accusations lancées depuis deux semaines contre Tariq Ramadan.
Patience, je répondrai au monsieur sur le fond dès le prochain Charlie. Mais dès maintenant, j’ai bel et bien envie de dégueuler. Que Fabrice Arfi, journaliste de Mediapart, trouve dans un tweet le dessin de Coco abject fait seulement rire. Si ce dessin est abject, quel mot employer pour parler des choses abjectes ? Arfi prétend nous affronter face à face ? Quand vous voudrez, l’ami.
Mais Plenel a fait mieux, car c’est un vrai chef. Il a lui aussi tweeté, ceci : « L’affiche rouge de Charlie contre @mediapart ». Plenel aime à citer Romain Rolland, cette vieille canaille stalinienne, mais on ne pensait pas le voir s’emparer de l’Affiche rouge des FTP-MOI de 1944, jeunes résistants étrangers, juifs pour la plupart, exécutés par les nazis.
Autrement dit, Plenel renverse les rôles, se prend pour Manouchian et désigne Charlie comme - on reste mesuré, hein ? - malfaisant. Au passage, n’oublierait-il pas que c’est l’équipe de Charlie qui a été pulvérisée au matin du 7 janvier 2015 [par des fascistes islamistes donc d’extrême droite donc des simili-nazis], et pas lui ?
Plenel n’est pas dans la seule sottise, il est dans l’obstination. N’a-t-il pas écrit un mauvais pamphlet intitulé Pour les musulmans, en le rapprochant explicitement du bel article d’Émile Zola, Pour les juifs, écrit deux ans avant son J’accuse ? Le drame atroce du pauvre Plenel est qu’il tient manifestement l’époque trop petite pour ses ailes de géant. Le monsieur pose une question importante : a-t-on bien le droit d’être un salaud ?