Face à face tendu entre Fabrice Arfi (Mediapart) et Fabrice Nicolino (Charlie Hebdo). Défendant Edwy Plenel, Fabrice Arfi cite un édito clairement raciste de Riss paru dans Charlie Hebdo du 30 mars 2016, affirmant que le simple boulanger musulman et la femme voilée participeraient à l’entreprise terroriste.
Extraits de l’édito de Riss:
"Tariq Ramadan ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction et ne confectionnera jamais de bombes destinées à des halls d’aéroport. D’autres le feront à sa place. Ce n’est pas son rôle.(...)
Le rôle de Tariq Ramadan s’arrête ici. D’autres prennent alors le relais :
La femme voilée est admirable. Elle est courageuse, dévouée à ses enfants et à sa famille. Pourquoi l’embêter, elle qui ne fait de mal à personne ?
Même celles qui portent le voile intégral n’utiliseront jamais leurs vêtements pour cacher une bombe, comme certains le pensaient quand une loi fut votée pour en interdire l’usage sur la voie publique. Elles non plus ne feront jamais rien de mal. Alors, pourquoi critiquer encore le port du voile et heurter ces femmes dignes en les montrant du doigt ? Taisons-nous, regardons ailleurs, fuyons les polémiques et les esclandres de rue. Leur rôle, même si elles ne se rendent pas compte qu’elles en jouent un, ne va pas au delà.
Le boulanger qui a remplacé le précédent, parti à la retraite, fait de bons croissants. Il est aimable et a toujours un sourire pour le client. Il est parfaitement intégré au quartier, sa longue barbe et son petit cal sur le front qui indiquent sa grande piété ne gênent pas sa clientèle, qui apprécie aussi ses sandwichs à midi. Ceux qu’il propose sont très bons, même s’il n’y en a désormais plus aucun au jambon de pays ou aux rillettes. Ce n’est pas grave, il y en a d’autres au poulet et au thon qui feront aussi bien l’affaire. Alors, ne râlons pas et évitons d’inutiles polémiques dans sa boulangerie appréciée de tous. On s’y fera. Comme le prêche Tariq Ramadan, on s’adaptera. Le rôle de ce boulanger travailleur est ainsi rempli.
Ce jeune délinquant, qui n’a jamais ouvert un Coran de sa vie, ne connaît rien à l’histoire des religions, de la colonisation, ni à celle du pays de ses ancêtres d’Afrique du Nord, vient de commander un taxi avec deux autres copains. Ils ne sont pas érudits comme Tariq Ramadan, ne prient pas aussi souvent que notre boulanger et ne respectent pas les préceptes de l’islam autant que la courageuse mère de famille avec son voile. Direction l’aéroport de Bruxelles. À cet instant, personne n’a encore rien fait de mal. Ni Tariq Ramadan, ni la femme voilée, ni le boulanger, ni ces jeunes désœuvrés.
Pourtant, tout ce qui va arriver ensuite à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles ne pourra avoir lieu sans le concours de tous. Car tous inspirent la crainte et la peur. La peur de contredire, la peur de polémiquer, la peur de se faire traiter d’islamophobe et même de raciste. "...
Le reste de ce texte odieux est disponible ci-dessous, décortiqué par Acrimed:
https://www.acrimed.org/Iceberg-voile-et-jambon-a-propos-d-un-editorial
http://www.acrimed.org/Iceberg-voile-...